
risent très-fort à penser , selon moi, qu’aucun de ces ani-
maux n’appartient a la classe des mollnscpies»
Sans doute , tout ce qui a été aperçu , relativement au
nombre, a la forme et à l’état des parties intérieures des
animaux dont il s’agit, présente des faits positifs, qui enrichissent
la science ; mais la détermination des fonctions
que l’on attribue aux parties observées de ces animaux,
me parait devoir attendre du temps* la confirmation dont
elle peut être susceptible. A cet égard, je crois que l’étude
de la nature, partout comparée dans ses produits,
et que la considération de ce quelle peut faire dans chaque
cas particulier, pourront seules nous aider a prononcer
sans erreur sur la validité de ces déterminations*
Ce qui me semble dès à-présent certain, comme je l’ai
dit, c’est que mes botryllides et quelques autres alcyons
gélatineux , ne sont point des polypes ; qu’ils èn diffèrent
par une organisation plus avancée ; que ces animaux sont
biforés, c’est-à-dire, qu’ils ont le tube alimentaire ouvert
aux deux bouts; qu’ils offrent quelques parties comme des
vaisseaux, quelques tubercules et filets, probablement nerveux,
qui peuvent donner lp mouvement à des fibres musculaires
, et que vraisemblablement ils possèdent des organes
respiratoires. Mais ce que, dans plusieurs de ces
animaux, M. Savigny nomme leur polypier, ne me
paraît pas en offrir le caractère.
En effet, j’ai montré dans mes leçons , d’après l’exposition
des pièces, que le vrai polypier des polypes qui en
sont munis, est un corps parfaitement inorganique, dont
l’étendue s’augmente par des appositions externes de matières
excrétées propres à sa formation, et que ce corps
est tout-à-fait étranger aux animaux qu’il renferme. Or ,
d apres les observations mêmes de M. Scivigny, ceux des
prétendus alcyons qu il a observés, et qui par leur réunion
forment un corps commun, souvent avec une pulpe
interposée ou enveloppante , n’offrent point dans cette
pulpe un corps réellement inorganique , non vivant et
étranger aux animaux. Ce corps n’a donc du polypier
qu’une fausse apparence.
On a dit que les animaux gélatineux dont il s’agit étaient
très-voisins des ascidies par leurs rapports, et par suite
qu ils étaient-des mollusques. Qu’ils aient effectivement
des rapports avec les ascidies, cela me paraît aussi très-
probable , et de là j ai cru devoir les réunir tous dans la
même coupe : mais qu’ils soient des mollusques, je ne
saurais 1 admettre ; je doute même que les ascidies et les
biphores en soient réellement, surtout depuis que je crois
apercevoir des rapports entre ces animaux , les botryllides
et les pyrosomes.
Si je refuse d’admettre que ces animaux, même les ascidies
et les biphores, soient des mollusques, voici les
motifs sur lesquels je me fonde.
Je ne regarde pas comme mollusques les animaux dont
il s’agit :
i.° Parce que leur manière d’être , l’état fixé de la
plupart, celui de leurs parties intérieures, en un mot,
leur forme singulière, me paraissent fort étrangers à ce
que l’on observe dans les vrais mollusques ; aucun d’eux
n offrant de parties essentiellement paires et symétriques;
2.0 Parce que leur détermination de mollusques porte
sur des attributions de fonctions à des parties souvent dif