
les corps qui pourraient se trouver devant eux et leur
nuire, suppléant en cela au peu de perfection de l’organe
de la vue de ces animaux.
Les antennes semblent avoir de grands rapports avec
les tentacules des mollusques, comme les cornes des limaçons
et des animaux à coquille univalve ; mais les antennes
des insectes sont articulées , c’est-à-dire, composées d un
nombre plus ou moins grand d’articles ou pièces distinctes,
tandis que les tentacules ou cornes des limaçons et des autres
mollusques sont d’une seule pièce. D’ailleurs les tentacules
sont en général rétractiles, et les antennes ne le
sont jamais.
Les antennes des insectes rèssemblent à beaucoup d é-
gard aux palpes des mêmes animaux. Mais les premières
s’insèrent sur la oete et hors de la bouche ; au lieu que les
seconds sont réellement des partie? de la bouche de? insectes
ou qui en sont dépendantes d’après leur insertion
constante, et vraisemblablement d’après leur usage.
Le sens général du toucher devant être fort erjiousse et
peut-être nul dans les insectes, à cause de leur peau cornée
j’ai pensé que les antennes pouvaient particulariser
ce sens en le réduisant au point qui termine chacune
d’elles, et où probablement leur peau est très-amincie et
amollie. Cependant, comme tous les insectes ne portent
pas constamment leurs antennes en avant lorsqu ils marchent,
au lieu de voir que cela peut tenir à des habitudes
particulières qui les en dispensent, on a soupçonné qu elles
ne servaient point à tâter les corps et qu’elles pouvaient
être l’organe de l’odorat. Il y aurait plus lieu de croire,
avec M. Dûment, que le sens de l’odorat est placé a 1 entrée
des trachées , dans les stigmates , au moins dans ceux
qui sont antérieurs.
Au reste , quel que soit l’usage des antennes, il paraît
qu’elles ne sont pas absolument nécessaires à la vie de
l’animal ; puisque , si on les coupe ou s’il les perd par une
cause quelconque, il ne paraît pas beaucoup souffrir de
leur privation.
Les antennes ont souvent des formes singulières et bizarres
: quelques-unes sont figurées en peigne , ou en aigrettes,
ou en plumes, ou en panache. Celle? des mâles
diffèrent souvent beaucoup de celles des femelles, et c’est
principalement dans les premiers qu’elles sont souvent
moins, simples.
On peut regarder les antennes comme une des parties
extérieures des insectes les plus propres à fournir de bons
caractères distinctifs , après celles de la bouche ; car elles
présentent des différences remarquables et peu sujettes à
varier.
Le f ront.
C’est la partie antérieure et supérieure de la tête , celle
qui occupe-1’espace qui se trouve entre les yeux et la bouche.
Cette partie a reçu, dans les scarabés j lé nom de
chaperon [ clypeus] , à cause de sa forme. On sait que
dans ces insectes, cette pièce s’avance au-dessüs de la bouche
, et souvent la déborde en formant une espèce de
b oublier aplati. Il ne faut pas confondre le chaperon avec
la lèvre supérieure, puisque le premier est fixe et fait
partie de la tête, tandis que la lèvre supérieure est une
pièce mobile qui appartient à la bouche.