élytres sont transparens, et ressemblent à de véritable»
ailes. Aussi prendrait-on ces hémiptères, au premier
coup d’oeil, pour des insectes à quatre ailes, également
utiles au vol.
Il résulte de ces considérations, que le caractère le plus
remarquable , le plus constant et même le plus important
de cet ordre d’insectes , réside dans la forme très-particulière
de la bouche de ces animaux, et non dans les
organes du mouvement, comme leurs ailes.
A la vérité, le caractère qu’on emprunterait de la métamorphose
reporterait ailleurs ces insectes et les rappro-
cherait des orthoptères; mais j’ai fait voir que ce caractère
est réellement moins important que celui de la bouche
, puisque des ordres très - naturels, tels que les diptères
, les névropteres , etc., comprennent des insectes
qui diffèrent entr’eux par la métamorphose.
Enfin, le caractère qu’on obtiendrait de la considération
des ailes supérieures plus ou moins transformées
en élytres, serait encore moins important que la métamorphose
, puisque la qualification d elytres, qu on
donne aux ailes supérieures des psylles, des pucerons
ailés et de la plupart des cigales, est véritablement arbitraire.
D’ailleurs, rien n’est plus variable que les
ailes des insectes, à cause des avortemens ou des modifications
que ces parties sont exposées à subir, selon les
habitudes des races.
Ce qu’il y a de bien remarquable, c’est que les hémip'
ter es , qui different en general si fortement des dipteies
par la métamorphose, y tiennent cependant par la métamorphose
même dans certaines de leurs races.
En effet, dans les cochenilles, qui sont de véritables
hémiptères , les mâles n’ont que deux ailes , et la larve,
de ces mâles se transforme en chrysalide dont la coque
est formée par la peau même de l’animal. La larve de
l’aleyrode est aussi dans le même cas ; elle se transforme
en chrysalide, ayant une coque formée par sa propre
peau, Les hémiptères tiennent donc aux dipteres, dans
certaines de leurs races , même par la métamorphose.
Ainsi, dès que j’eus connu l’importance du système
dénutrition dans les insectes , et par suite celle des carac-,
tères de leur bouche ; que j’eus considéré les habitudes de
çes êtres et la manière dont ils se nourrissent ; en un mot ,
que j’eus suivi en eux la marche de la nature ; je fus fondé ,
dans la distribution naturelle des insectes, a ne point
confondre les suceurs parmi les broyeurs. J ai donc du
placer les hémiptères après les diptères, et les eloi-
gner des orthoptères , quoique ceux-cine subissent aussi
qu’une métamorphose partielle.
En effet, la larve des hémiptères est munie départies
diverses quelle conserve les mêmes en passant à l’état de
nymphe, et ensuite à celui d’insecte parfait. Ainsi elle
ne subit que la métamorphose partielle,- puisque, sans,
changer de forme, elle ne fait qu’acquérir de nouvelles
sortes de parties. Cette larve est effectivement pourvue
d’antennes, d’yeux â rézeau , d’une bouche semblable a
celle de l’insecte parfait, et de six pattes.
Quelques espèces , telles que la punaise de lit, la pu.
naise aptère, etc., restent toujours dans l’état de nymphe,
quelquefois mèm,e dans l’état de larve , n’qnt jamais
d’ailes , n’acquièrent point de partie nouvelle ou u oh