
que nos collections sont très-avancées à leur égard, ce
sont aussi ceux, peut-être, qui sont les plus difficiles à distinguer
entr’eux, en un mot, à caractériser génériquement
et spécialement.
Voyons d’abord ce qui les caractérise en général.
Dans l’état parfait, ces insectes ont quatre ailes étendues^
membraneuses, veinées, et couvertes de petites
écailles qui ressemblent à une poussière farineuse.
Ces écailles sont ovales ou allongées, découpées en leur
b o rd , et disposées en recouvrement les unes à la suite?
des autres, à-peu-près comme les tuiles d’un toit. Elles
sont implahtéeà par une espèce de pédicule, se détachent
avec facilité au moindre frottement, et alors l’aile,qui
était opaque et diversement colorée par ces écailles, reste
transparente et presque semblable aux ailes membraneuses
des autres insectes. .
Qn sait, par les intéressantes observations de M i ’iSa-
vîgny > (ïue ta bouche des lépidoptères a réellement deux
mandibules, deux mâchoires, quatre palpes, une lèvre
supérieure et une inférieure. Mais , ici , ces parties sont,
les unes simplement ébauchées, et les autres accommodées
à l’usage qu’en fait l’insecte, selon sa manière de vivre ;
c’est-à-dire , que les unes, non utiles, sont très-réduites,
sans développement, et fort difficiles à apercevoir ; tandis
que les autres, véritablement employées, ont acquis
une forme appropriée, et des dimensions qui les mettent
en évidence. Il en résulte que, dans ses parties bien apparentes,
la bouche des lépidoptères parvenus à l’état parfait
, n’offre qu’une espèce de trompe ou plutôt un suçoir
nu, tubuleux, composé de deux pièces réunies, et auquel
on a donné le nom de langue ( lingua spiralis). Ce suçoir
ou cette langue leur sert à pomper le suc mielleux
des fleurs dont ils font alors leur nourriture. Les deux
pièces qui le forment sont les deux mâchoires de l'animal.
Elles sont transformées en lames étroites, fort allongées,
Convexes d’un côté, concaves de l’autre, et qui
constituent un cylindre creux par leur réunion , cylindre
dont ta cavité est quelquefois triple par l’enroulement
d’un des bords de chaque lame .J, selon M. Latreille. Ce
suçoir, lorsque l’insecte n’en fait pas usage, est roulé en
spirale, et placé entre les deux palpes inférieurs ou labiaux
qui sont velus et le cachent plus ou moins complet-
tement. La longueur de ce suçoir varie selon que l’insecte
parvenu à l’état parfait, prend encore plus ou moins
de nourriture.
La tête des lépidppteres est pourvue de deux antennes
insérées entre les yeux , multiarticulées , plus ou moins
longues, mais excédant toujours la longueur de la tête.
Elles sont tantôt sétacées, soit simples, soit pectinées, tantôt
prismatiques, et tantôt filiformes, plus ou moins en
massue à leur extrémité.
Les trois petits yeux lisses , placés au sommet de la tête,
se distinguent difficilement à‘ cause des poils dont la tète
est couverte.
Les quatre ailes de l’insecte parfait sont attachées à la
partie postérieure et latérale du corselet, et dans l’inaction
, elles sont tantôt couchées sur le corps, soit en toit,
soit horizontalement, soit de manière à l’envelopper et
tantôt elles sont plus du moins relevées.
Les six pattes sont toujours divisées en cinq pièces, dont