
de recevoir la vie ; enfin, si cette fécondation a eü lieu ,
l’observation pourra constater si ces prétendus oeufs se
déchirent ou s’entr’ouvrent pour laisser sortir de leur intérieur
un embryon vivant. Tout oeuf, en effet, soit animal,
soit végétal ( comme les véritables graines) est assujetti à
cette nécessité; tandis que les gemmules oviformesne font
que s’étendre et prendre peu-à-peu la forme du nouvel
individu.
Il ne faut pas prendre pour des vers intestins les larves
de certains insectes , telles que celles des oestres, qui
vivent dans le corps de quelques animaux pendant un temps
limité, et qui n’y sont nées que parce que les insectes parfaits
de ces espèces y avaient introduit leurs oeufs. On ne
doit pas non plus confondre avec les vers intestins, d’autres
petits animaux réellement externes, et qu’on pourrait
rencontrer dans l’intérieur d’animaux plus grands, dans
lesquels ils auraient été introduits soit par la voie des ali-
mens , soit d’une autre manière.
Ce qu’il y a de très-positif, c’est qu’il existe dans l’intérieur
.d’un grand nombre d’animaux différens,et dans
l ’homme même, des vers intestins qui, les uns s’y forment,
les autres y naissent, et tous y vivent, s’y multipliant plus
ou moins, sans qu’aucun de ces vers se montre et puisse
vivre ailleurs.
On sait que les vers intestins incommodent et souvent
affectent cruellement les animaux dans lesquels ils vivent;
qu’ils irritent et quelquefois même altèrent leurs organes
intérieurs ; qu’ils les affaiblissent et les font continuellement
dépérir, en consumant leur substance, et les sucs
les plus utiles de leur corps; enfin qu’ils leur occasionnent
des maladies d’autant plus dangereuses , que très-souvent
la cause de ces maladies est méconnue.
Les uns et les autres tourmentent plus ou moins les animaux,
chacun à leur manière, selon qu’ils sont plus ou
moins multipliés, et surtout suivant les lieux plus ou moins
sensibles .qu’ils occupent, qu’ils irritent et qu’ils altèrent.
Par les affections qu’ils causent, ces vers parasites produisent
en général des coliques, des convulsions^ des as-
soupissemens^ le vertige, la tristessej le dépérissement,
divers autres accidens ou maladies dangereuses^ enfin la
consomption et la mort.
Ce n’est, comme je l’ai déjà dit, qu’en étudiant bien
le caractère et les habitudes de ces vers, les lieux particuliers
qu’ils habitent, les affections et les maux qu’ils
occasionnent, enfin les signes indicateurs des maladies
qu’ils produisent, qu’on pourra trouver le moyen d’empêcher
leur trop grande multiplication et parvenir à les
détruire, au moins en grande partie. Cette vue intéresse
'notre propre conservation * ainsi que celle des animaux
■ qui nous sont utiles.
Quoique les vers intestins habitent, selon leur genre et
leurs espèces , dans différentes parties du corps des animaux
plus parfaits qu’eux, c’est plus particulièrement dans
le canal intestinal qu’on en trouve le plus ; parce qu’ils v
vivent des substances alimentaires qui y séjournent. Ils s’y
multiplieraient infiniment, si l’écoulement de la bile n’en
faisait continuellement périr ; car les substances amères
•leur sont nuisibles. D’ailleurs une grande partie de ces
vers se trouve souvent entraînée au dehors par les évacuations
naturelles.