moins , les différences dans l’état et la composition de
l’organisation des différens vers sont si grandes, qu’il y
a lieu de croire que les plus imparfaits d’entr’eux sont
réellement le produit de générations spontanées. Dans ce
cas, la classe des vers commencerait une série particulière,
comme celle des ififusoires en commence une autre
; et de part et d’autre, la nature formerait des générations
directes à l’entrée de ces séries.
Il y aurait donc pour, la formation des animaux, deux
séries distinctes, dont l’une, commençant par les infusoires,
amènerait les polypes, les radiaires, les tüniciers, les acéphales,
les mollusques; tandis que l’autre., commènçant
par les vers, amènerait les épizoaires, les insectes et autres
animaux articulés, et se terminerait par les cirrhipèdes.
Ainsi, les vers dont il s’agit maintenant, commencent,
selon nous, la série qui doit amener lès animaux articulés,
et nous avons dû les placer au 5.e rang, afin de ne point
interrompre cette série naturelle jusqu’à son terme.
La nature ne nous présente dans les vers aucun exemple
de cette disposition rayonnante des parties soit internes,,
soit externes, quelle a si éminemment employée dans les
radiaires. Ce ne sont plus des animaux rayonnés, et désormais
nous n’en rencontrerons nulle part.
.b
Bientôt nous allons trouver le mode de parties paires
symétriques , qui est essentiel à la forme des animaux les
plus parfaits, et que la nature n’a pu commencer qu’ën
établissant celui des articulations.
Enfin, dans quelques vers, la nature semble avoir préparé
des moyens pour former une tête à l’animal ; mais
nous allons voir qu’il n’y a encore ici aucune partie qui
mérite véritablement ce nom.
La tête, dans tout animal qui en est pourvu, est une
partie du corps essentiellement destinée à être le siège de
quelque sens particulier, à renfermer le cerveau et le
foyer du sentiment; elle n’est nullement caractérisée par
la seule présence d’un renflement quelconque d’une partie
du corps animal.
L’organisation de l’hohame, qui est la plus perfectionnée,
et d’après laquelle on doit se régler pour juger toutes
les autres, montre que la tête est l’unique siège des sens
particuliers, et quelle contient constamment le foyer ou
se rapportent les sensations.
Ainsi, tout animal qui na point de centre de rapport
çour les sensations, et qui n’offre aucun sens particulier
ou isolé, n’a point de tête.
Dans les insectes, en qui la tête est déjà parfaitement
reconnaissable , on remarque au moins un sens particulier
qui est celui de la vue ; et le noeud médullaire ou le ganglion
bilobé qui termine antérieurement la moelle longitudinale
de ces animaux, offre l’ébauche d’un cerveau ,
quoique fort imparfait encore, et contient par conséquent
le centre particulier où se rapportent les sensations.
Mais dans les t,er$^,où aucun sens isole n existe, et oti
aucun vestige de cerveau n’est reconnaissable, il n y a
véritablement point de tête.
Si, dans les taenia, l’extrémité antérieure du corps offre
un petit renflement, ce sont les ouvertures des 4 suçoirs
qui y donnent lieu ; ce renflement terminal ne peut donc
être considéré comme une tête, puisqu'il n’est point le