les insectes sont naturels; et que le caractère le plus général
de chaque ordre, celui qui est le moins susceptible
de changer de nature , malgré ses modifications dans les
espèces, doit être considéré comme le plus important»
puisque c’est celui qui change le moins et qui caractérise
le mieux cet ordre.
O r , il est évident que, dans les insectes, les caractères
tirés des parties de la bouche ne changent point de nature
dans les ordres, quoiqu’ils y offrent diverses modifications
selon les genres.
Assurément, la même chose n’a point lieu à l’égard
des caractères empruntés de la métamorphose ; c a r , non-
seulement la métamorphose des insectes change de nature
dans le cours de leur classe , mais en outre, elle en change
encore dans le cours de plusieurs ordres, même des
plus naturels.
Dans les diptères, la famille des tipulaires qui comprend
les cousins, etc. , est fort différente par la métamorphose,
de celle des muscides, etc. Dans les nèyrop-
teresj des différences dans la métamorphose sont plus
grandes encore entre les insectes de plusieurs familles ,
comme le prouvent la métamorphose des libellules comparée
à celle des myrméléons et celle des héméro-
bins comparés entreux. Il y en a même de très-remarquables
dans les hyménoptères.
Puisqu’il en est ainsi ; puisque la métamorphose est
variable , même dans les ordres qui sont des assemblages
très-naturels; puisqu’enfin les caractères généraux tirés des
parties de la bouche ne sont point dans le même cas ,, et
que nous verrons que ces parties présentent une gradation
et une nuance presqu’insensible dans leur changement de
nature , ce qui s’accorde avec l’ordre dans lequel la nature
procède; j’en ai conclu, contre l’opinion de De-
s e e r , d'Olivier et même de M. Latreille , que pour
caractériser les ordres et les disposer entr eux, la considération
des parties de la bouche devait avoir une grande
prééminence sur celle de la métamorphosé.
Ainsi, dans ma méthode, les insectes sont distribues
en huit ordres qui sont presque les mêmes que ceux de
MM. Olivier et Latreille ; mais ces ordres sont caractérisés
et rangés d’après la considération des parties de la
bouche ; en sorte qu’ici(et je le pense pour la première
fois) le caractère tiré des ailes n’est joint a celui de la
bouche que comme auxiliaire.
Il est en effet nécessaire de n’employer la considération
des ailes que comme secondaire ; car 1 on sait
que, dans tous les ordres, les ailes des insectes sont sujettes
a divers avortemens. Or, comme ces avortemens
sont plus fréquens, et surtout plus complets que ceux qui
s’observent dans les parties de la bouche A le caractère
des ailes est donc moins certain.
D’après ces considérations, dont il sera difficile de
contester la valeur et le fondement, la distribution des
insectes que je vais présenter n’offrira,, dans les quatre
premiers ordres, que des insectes suceurs , que ceux qui
ne prennent que des alimens-liquides, et qui les prennent
à l’aide d’un suçoir, tantôt muni d’une gaîne, tantôt tout-
à-fait nu.
O r , j’observe que c’est imiter la nature et se conformer
à sa marche, que de commencer la classe par les insectes