des pièces préparées pour une lèvre inférieure, et ensuite
elles se réuniront pour former une gaineunivalve. En effet,
la trompe univalve des autres diptères n est que la réunion
des deux valves des premiers insectes. Quant au suçoir des
diptères , il est, dans les coriaces et les muscides, de deux
pièces seulement, soit réunies, soit distinctes. Ce n’est que
dans les syrphies qu’il commence à offrir quatre pièces :
et alors deux de ces pièces sont préparées pour devenir
des mâchoires, et les deux autres pourront ailleurs former
des mandibules.
Ainsi, l’on voit une gradation évidente dans le nombre
et le développement des parties qui doivent former la
bouche des insectes en général.
En conséquence, après les coriaces et les rhipidoptè-
re s , la bouche des diptères offre un suçoir, d’abord de
deux pièces, réunies ou distinctes, ensuite de quatre pièces
, plus loin de cinq ou six ; et ce suçoir se renferme
toujours dans la rainure d’une gaine non articulée qui
constitue leur trompe. Cette gaine, qui forme la trompe
des diptères, et qui, dans les hémiptères, formera leur bec,
est une pièce préparée pour devenir une lèvre inférieure *
dans les insectes broyeurs.
On peut regarder l’ordre des diptères comme un de
ceux qui sont les plus naturels et les mieux caractérisés
parmi les insectes ; car cet ordre est fortement distingué
de tous les autres tant par la bouche que par les
ailes des insectes qui le composent.*
Ainsi que dans les aptères , la métamorphose des diptères
est de la première sorte, c'est-à-dire, de celle que
je nomme générale. Leurs larvés, en effet, ne présentent
aucune des parties que doit avoir l’insecte parfait, et leur
première transformation les réduit en chrysalides. Mais,
dans cet ordre même, les caractères de la métamorphose
commencent déjà à offrir des modifications ; puisque dans
un grand nombre d’entr’eux la chrysalide est roide, un
peu dure même, opaque, tout-à-fait inactive$ tandis que
dans d’autres, quoique pareillement inactive elle montre
quelques parties de l’insecte parfait ; et que, dans d’autres
encore, elle est véritablement active. La chrysalide des
diptères est donc tantôt roide, tantôt molle, selon les
races, et néanmoins ne cesse point d’appartenir à la métamorphose
générale, la plus grande de toutes.
Les diptères diffèrent de tous les autres insectes., en
ce qu’ils n’ont que deux ailes, sans que ce soient les suites
d’aucun avortement, et ces ailes sont nues, membraneuses,
veinées, étenduesj; jamais cachées sous des élytres.
Outre ces deux ailes, on remarque encore, dans la plu«
part, deux petites pièces mobiles, consistant chacune en
un petit filet terminé par un bouton arrondi. Ces pièces
sont placées un peu au-dessous de l’origine des ailes, et
semblent tenir lieu des deux autres ailes qui manquent»
On a donné à ces pièces le nom de balanciers [haltères'],
comme si elles servaient aux mêmes usages que les balanciers
des danseurs de çorde.
Indépendamment des ailes et des balanciers., beaucoup
de diptères sont encore pourvus de deux autres petites
pièces minces , membraneuses, élargies, en forme de
cuiller. Ces pièces, non mobiles, sont placées au-dessus
des balanciers qu elles cachent entièrement ou en partie.
On leur a donné le nom de cuillerons [squamulce] , à