
Je remarquerai en passant que si des arachnides, telles
que les mittes de la gale ( acarus scabioei), pullulent et se
multiplient avec tant de facilité dans les pustules virulentes
de la gale, qu elles semblent être la cahse même
qui entretient et propage la maladie ; qui nous assure que
plusieurs autres maladies, surtout les contagieuses, ne sont
pas dues à des vers intestins extrêmement petits , qu’un
état particulier du corps des animaux qn’ils habitent fait
développer et multiplier en abondance?
On a soutenu et combattu cette idée dans différens
ouvrages ; mais sans moyens suffisans, de part et d’autre,
pour fixer solidement l’opinion à cet égard.
En attendant de nouvelles lumières sur cet objet., occupons
nous de l’étude des vers dont l’existence n’est point
équivoque •, déterminons leurs caractères, ceux de leurs
genres, de leurs familles; enfin, recherchons par l’observation
les lieux qu’ils habitent, les affections qu’ils causent,
et les signes des maladies qu’ils occasionnent.
L ’intérêt qu’inspire réellement l’étude dçs vers intestins,
et qui a porté les’zoologistes à les considérer séparément,
m’a entraîné à partager d’abord la classe des vers,
d’après la .considération des lieux qu’ils habitent; ce qui
m’a fourni deux ordres, celui des vers intestins, et celui
des vers externes.
Cependant, ce moyen de distinction est à-peu-près
sans valeur , surtout lorsqu’il est isolé, c’est-à-dire , lorsqu’il
n’est point accompagné de quelque caractère emprunté
de l’animal mêmè ; car on ne peut disconvenir que
l’état d’organisation qui constitue le caractère classique
d'un ver, ne puisse se rencontrer aussi bien dans des vers
extérieurs que dans ceux qui ne vivent que dans l'intérieur
du corps des autres animaux. Je crois donc devoir faire
disparaître ce défaut qui choque le principe, dans le choix
des caractères à employer ; et je vois que je le puis sans
déranger ma distribution générale des vers, et sans changer
le rang que j ai trouve convenable d’assigner aux dif-
ferens genres de ces animaux.
Les occasions de voir et d’examiner moi-même beaucoup
de vers m’ayant manqué, j’ai peu de choses nouvelles
à présenter à leur égard , et je ne puis qu’essayer
de disposer, dans un ordre convenable, les vers qui paraissent
avoir été les mieux observés, ainsi que les principaux
de leurs genres.
En conséquence, je divise la classe des vers en trois
ordres; savoir :
1 . ° Les vers mollasses ; )
2. °t Lies vers • ri• gti d1u les ; \ï Corps nu.
3.o Les vers hispides ; Corps hérissé ou sub cilié.
D IV I S IO N DES VERS .
O R D R E P R E M I E R .
Y Æï lS MOL LAS SES .
Ils sont nus, d’une consistance molle, sans roideur appa
rente, diversiformes, et la plupart irréguliers.
Tome III.