
ringuent le côté d’où vient la lumière , et même les différentes
couleurs, mais ils ne voyentque très-obscurément
les*»bjets qui les environnent et qu’ils ne palpent point \
conséquemment ils n’ont que des perceptions, la plupart
confuses.
Seulement, Inobservation constate que celles de leurs
perceptions qui sont souvent répétées i forment en eux
des impressions durables , et leur donnent des idées simples
qui se fixent dans leur organe ; en sorte qu’ils en obtiennent
cette espèce de mémoire qui consiste à reconnaître
facilement les objets qui les ont souvent affectés.
Avec ces moyens et leur grande facilité dese mouvoir,
\es insectes possèdent tout ce qui leur est nécessaire pour
exécuter leurs manoeuvres et pourvoir à leurs besoins.
Chacun de ces besoins ressentis produit une émotion dans
leur sentiment intérieur, qui les avertit et les met en action
, sans qu’aucune pensée, aucun jugement ait été nécessaire.
Enfin, ces émotions de leur sentiment intérieur
les mettant en action , leur font surmonter les obstacles
qu’ils rencontrent , en les faisant se détourner de tout ce
qui s’oppose h leur tendance, fuir ce qui leur nuit, et
rechercher ce qui leur est avantageux. Elles les dirigent
donc sans choix dans leurs actions., ainsi que dans les habitudes
auxquelles les individus de chaque race se trouvent
depuis long-temps assujétis. Telles sont les causes qui
produisent tout ce que nous admirons en eux.
Personne n’ayant fait attention que le sentiment intérieur
, dans les animaux qui en jouissent, constitue une
puissance que les émotions de ce sentiment font agir ; et
personne encore ne s’étant aperçu que les émotions dont
SANS VERTÈBRES. 267
je parle, spnt immédiatement excitées par chaque besoin,
sans la nécessité de ces déterminations que nous nommons
actes de volonté, et qui le sont d’intelligence , puisqu’elles
sont toujours la suite d’un jugement ; ce que je présente
actuellement sur ces objets , d’après mes observations
, est si nouveau et doit paraître si extraordinaire,
que probablement l’on sera encore long-temps avant
de le concevoir.
Ainsi, je n’entreprendrai pas de montrer en détail la
source des actions diverses des insectes, actions toujours
les mêmes dans le$ individus de chaque race ; je ne rappellerai
pas tout ce que l’on a dit relativement aux habitudes
de ces animaux , soit dans leur manière de
vivre , soit dans celle de se défendre ou de se mettre h
l’abri de leurs ennemis , soit enfin dans la manière de
pourvoir à la conservation de leurs espèces. On a présenté
les plus singulières de ces habitudes comme étant des
actes d industrie, et par conséquent de la pensée et de
1 intelligence des insectes 5 e t , en cela , l’on a vu des merveilles
auxquelles , a-t-on dit l’intelligence humaine ne
saurait rien comprendre.
La nature sans doute est partout également admirable ,
et assurément elle ne l’est pas plus ici qu'ailleurs. Si les
facultés qu’elle tient de son suprême auteur méritent notre
admiration et notre étude,.elle n’offre nulle part rien
d extraordinaire , rien qui ne soit le résultat de la puissance
et de l’harmonie de sestôlois. Lorsque certains des
faits qa’ellç nous présente excitent notre surprise ou nous
étonnent fortement , c’est une preuve que nous ignorons
les lois qui régissent ou qui dirigent ses opérations.