peau coriace, souvent tuberculeuse, et très-contractile
de l’un et de l’autre de ces animaux, sinon que, dans 1 ascidie,
la tunique est double, et l’extérieure séparée de
l’intérieure; tandis que, dans 1 holothurie , 1 on n observe
qu’une seule tunique, résultant peut-être de la réunion
des deux.
Si l'holothurie a des tentacules rayonnans autour de
la bouche , M. Cuvier n en a-t-il pas observé d’analogues
dans les ascidies, quoique presque toujours cachés dans
l ’orifice par lequel l’eau et les alimens pénètrent.
« Quoiqu’il en soit, dit ce savant, cetté cavité branchiale
a un col ou un tube d’introduction, plus étroit
qu’elle-même, et dans lequel le tissu respiratoire ne s’étend
point. Il est garni d’une rangée de filamens charnus,
ou de tentacules très-fins , qui servent sans doute à
l’animal pour l’avertir des objets nuisibles qui pourraient
se présenter et qu’il doit repousser. Il n’est pas impossible
qu’en certaines occasions les ascidies renversent assez cet
orifice de leurs branchies, pour que ces tentacules paraissent
au dehors.... Il y en a même qui en ont deux rangées
». Mémoires du Muséum, vol. 2. p. 19- Les bi-
phores ont aussi des tentacules courts, rayonnans et très-
fins , cachés dans l’orifice de leur véritable bouche.
Sans poursuivre plus loin ces analogies frappantes , je
dirai seulement que ce qui me paraît le plus clair dans
tout ceci, c’est que les ascidies, les biphores, les botryl-
lides et les pyrosomes, appartiennent a une coupe particulière
que je crois devoir être classique 5 parce que le
plan singulier d’organisation des animaux que cette coupe
embrasse, est, quoique plus ou moins varié selon les
genres et les races, fort différent des autres plans d’organisation
qui caractérisent les animaux des autres classes
d’invertébrés.
Celte coupe classique, qui comprend mes tuniciers,
me paraît inferieure a celle des insectes, relativement au
degré de perfectionnement de l’organisation des animaux
qu’elle embrasse. Et comme nous sommes forcés de lui
assigner un rang dans la distribution générale et simple
des animaux que nous employons, elle avoisinera nécessairement,
soit avant, soit après, celle des vers , avec laquelle
cependant elle neparaîtse lier par aucun rapport.
S i, dans sa production des animaux, la nature a formé
plusieurs séries différentes, comme j’en suis persuadé,
il est évident que, de quelque manière que nous nous y
prenions , jamais nous ne parviendrons à conserver la
liaison des rapports entre les animaux de toutes les classes
dans la série générale et simple dont nous devons faire
usage. Nous pourrons seulement, ayant égard au degré
de complication et de perfectionnement de chaque organisation
considérée dans l’ensemble de ses parties, former
une série de masses en rapport avec les perfeclionnemens.
Je partage les tuniciers en deux ordres ; savoir : en
tuniciers réunis et en tuniciers libres. Le premier de
ces ordres comprend les botryllaires ou les ascidiens les
plus imparfaits ; tandis que le second, peut-être fort écarté
du premier par l’organisation plus développée des races,
doit dans notre marche venir après. Je remarque ensuite
que les tuniciers réunis paraissent tirer leur origine des
polypesj en provenir directement, et continuer la série
des animaux inarticulés ; tandis que les tuniciers libres