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 rière,  l'extérieur  le  plus  souvent Uni  à  sa  base  pat  
 une  membrane  au  doigt du milieu. Ongles  acérés,  
 très-crochus, mobiles,  rétractiles. 
 Oiseaux  de  rapine  noble ;  leur port, l’ensemble  de leurs  
 formes  et  les mouvemens  qu’ils  exécutent  portent  les  indices  
 de  leur manière  différente  dé  vivre  et de se  nourrir  
 de  celle  propre  aux  Vautours,  aux  Cathartes  et  aux  
 Gypaètes-  La  force  et  la  ruse  forment  les  apanages  de  
 cette  grande  famille  des  Rapaces ;  ils  sont  tous  pourvus  
 d’armes  offensives  que  les  genres  d’oiseaux  de  rapine  
 ignoble  n’ont  point  reçues  en  partage;  les moyens de  vol4  
 de  préhension  et  de  vision  des  uns  et  des  autres  sont  
 aussi très-différens.  La  grandeur  de leur tête est  en propos  
 lion du  corps,  et  elle  egt  entièrement couverte de  plumes,  
 de même  que  le  cou ,  qui est  court et  gros;  leur vol est rapide  
 et  soutenu ;  ils  peuvent  s’élever  à  une  prodigieuse  
 hauteur;  leur vue  est  très-perçante ;  ils  vivent  solitaires  et  
 par  couples;  leur nourriture  consiste presque  toujours,  et  
 de  préférence, en proie  vivante qu’ils saisissent  avec et emportent  
 dans  leurs  serres  ;  les  manières  différentes  de  
 prendre  cette  proie  et  le  courage  qu’ih  mettent  à  leur  
 poursuite les distinguent les uns des autres. Les plus grandes  
 espèces se nourrissent de mammifères et d’oiseaux, d’autres  
 de  poissons;  quelques-unes  n'attaquent que  des  reptiles;  
 le  plus  grand  nombre  des  petites  espèces  sont  purement  
 insectivores,  et  se  nourrissent  principalement  de  scarabées  
 *.  Le  plumage,  dans  les  différens états  d’âge,  est très- 
 *  S’il  était  possible  de  trouver  des  caractères  Constans  comme  
 indices  des  appétits  dans  les  oiseaux  de  proie,  ainsi  que  par  le  
 moyen  des  dents  chez  les  mammifères  carnassiers,  il  serait  ingénieux  
 de diviser ce grand  genre  à l’instar des  carnassiers  du  régné  
 animal de M.  Cuvier. U  me  paraît  que,  dans  cet  ordre  des  mammifères  
 carnassiers,  les  seuls  Chéiroptères  devraient  former  un  
 ordre  séparé,  vu  leur  système  cutané,  la  place  qu’occupent  les  
 mamelles  et  la  forme de  leur  verge. 
 différent;  les  jeunes  sont  plusieurs  années  avant de  se  revêtir  
 de la livrée  stable propre aux adultes ,  et ceci  n’a  lieu  
 qu’à  leur  troisième,  quatrième,  et même  dans  quelques  
 espèces, qu’à leur sixième année.  Les jeunes  se distinguent  
 toujours  des  vieux  par  des  raies  et des  taches  nombreuses  
 et variées,  tandis  que  la  livrée  des  adultes  est  le  plus  souvent  
 colorée  par  grandes' masses  lorsque  les  couleurs  du  
 plumage  des  vieux  sont disposées  par  raies  et  par  bandes  
 transversales,  il est constant que  celui  des  jeunes  1 est  par  
 taches  et par raies  longitudinales.  Les mâles  sont  toujours  
 d’un  tiers moins  grands que les femelles;  indépendamment  
 de  cette  différence,  ils  se  distinguent  encore  le  plus  souvent  
 par les couleurs du plumage. Leur mue n’a  lieu qu’une  
 fois  dans  l’année. 
 Remarque.  Plusieurs  naturalistes modernes  ont essayé  
 de  former,  du  grand  genre  Falco  de  Linnée,  un  nombre  
 assez  considérable  de  genres  nouveaux  * ;  mais  les  caractères  
 qu’ils  donnent à  ces  genres  ont  si  peu  d importance  
 que  ceux-ci  deviennent  nuis  dans  l’application **.  Une  révision  
 de  tous  ces nouveaux  systèmes,  que  j’ai  comparés à  
 la nature, me fournit  les mêmes obstacles qui s étaient présentés  
 à  mes  observations  lors  de  la  publication  de  la  
 première  édition  de  cet  ouvrage ;  je  persiste  conséquemment  
 à  ne  faire  aucun  changement  dans  la  classification  
 méthodique  du  grand  genre  Falco, et  à  le  présenter  tel  
 que  je  l’ai  publié  dans  la  première  édition  :  j’ai  seulement  
 rapproché  la  division  des Autours  et  celle  des Aigles,  vu  
 que le passage des  uns  aux  autres  a  lieu  presque  sans  que 
 *  M.  Vieillot porte  le nombre  des  genres  à  quinze,  et  celui  des  
 sections  à  vingt.  Voyez son  Analyse d'une Nouvelle Ornithologie Elementaire. 
   On  pourrait,  par  les  mêmes  moyens,  former  encore  
 vingt  autres  genres. 
 **  Je  crois  avoir  prouvé  cec i,  ainsi  que  quelques  autres  faits  
 de même nature,  dans  une  brochure  portant  pour  titre  :  Observations  
 sur  la  classification méthodique  des  oiseaux.