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se distinguent presque point à l’extérieur, et les jeunes de
l’année se reconnaissent au bec et aux pieds noirâtres, les
vieux ayant ces parties colorées de jaune ou de rouge vif.
Remarque. Dans la première édition, j ’ai rangé ces espèces,
ainsi que le Casse-noix, dans le genre Corvus;
mais il est, je crois, mieux vu d’en faire un genre distinct.
M. Cuvier place nos deux espèces, le Choquarcl et le Cora-
dias, dans deux genres distincts, dont l’un est avec les Meriés
dans la division des Dentirostres, et l'autre avec la Huppe
dans celle de Ténuirostres ; ce qui sépare ces deux espèces
voisines et les éloigne l’une de l’autre à soixante-
onze genres, quoique dans le fait elles ont les mêmes caractères
, une même charpente osseuse, la même forme de
pieds, les mêmes moeurs, les mêmes habitudes, et que
dans les Hautes-Alpes j’ai vu plus d’une fois les deux espèces
réunies en troupes nombreuses; enfin, elles ne dif^
fèrent l’une de l’autre, qu’en ce que le Choquard a le bec
plus court que la tête et muni d’une très-faible échancrure
à la pointe, tandis que celui du Coracias est plus long
que la tête, un peu plus subulé , effilé à la pointe et
sans échancrure; mais, pour le reste, absolument même
forme de pieds , de narines , d’ailes et de queue ; les
pieds de ces oiseaux ne peuvent être comparés à ceux
des vrais Ténuirostres, tels que les oiseaux du genre
Vpupa , Epirnachus , Tichodroma, Nectarinia et
autres. M. C uvier, d’après ses vues , range le Sicrin
de M. le Vaillant avec notre Choquard, dont il a en
effet tous les caractères ; mais où placer la nouvelle espèce
de l’Austral-Asie, qui par le bec tient absolument le milieu
entre le Choquard et le Coracias, dont elle a aussi les pieds
et la forme des narines, mais diffère par sa queue longue
et un peu conique, ce qui la rapproche des Pies.
Notre Coracias paraît former le passage naturel du genre
Pyrrhocorax à celui de Nucifraga, qui a la même forme de
bec, mais en ligne droite ; notre Choquard et le Sicrin de
Vaillant indiquent le passage qui lie les oiseaux du genre
D’ORNITHOLOGIE. 121
Corvus à ceux des genres Orioius et Coracias. Afin de
compléter l’histoire du genre Pyrrhocorax , je donne ici
une courte description de l’espèce de l’Austral-Asie ; le Pyrrhocorax
Sicrin est connu par la figure de Vaillant,
Ois. d’Àfriq. pi. 82, d’après l’individu, jusqu’ici unique,
qui fait partie de mon cabinet.
Pyrrhocorax ieucopterus. (Temm.) Tout noir; partie
intérieure des grandes pennes des ailes d’un blanc pur ;
queue plus longue que les ailes, fortement arrondie; bec et
pieds d’un noir profond. Longueur, 5 ^-pouces. De la Nouvelle
Hollande.
PYRRHOCORAX CHOQUARD.
P Y R R H O C O R A X P Y R R H O C O R A X . ( C u v . )
Tout le plumage d’un noir brillant , avec des
reflets d’un pourpré changeant en vert ; queue
un peu arrondie ; ailes plus courtes que celle-ci;
bec d’un jaune orangé ; iris brun; pieds d’un rouge
vermillon; plante des pieds noirs. Longueur, i 4 t
pouces. Les adultes, mâle et femelle.
Varie suivant les âges ; dans la première année
d’un noir sans reflets ; le bec n o ir , à base de la
mandibule inférieure jaunâtre; les pieds d’un noir
luisant; après la première m u e , le bec devient
jaunâtre et les pieds passent du brun au rouge.
Les femelles ont les pieds d’un rouge brun.
C oryus pyrrhocorax. Gmcl. p. 576. sp. 17. — Lath.
In d.v . 1. p. i 65. sp. 40. — Meyer, Tasschenb. Deut.
v. 1. p. 100. — Le C hoquard ou C houcas des Alpes. Buff.
Ois. v. 3. p. 76. t. 6. — Id. pi. cni. 531 -— Gérard. Tab.
éîém. v. 1. p. x34-— Alpine C row. Lath. Syn. v. t. p. 38i.
Schneekraue. Bechst. JSatarq. Dent. v. 2. p. ta 3 i . —■