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 , le plumage,  chez le plus  grand nombre  ,, est  invariable, 
   et  ne  change  qu’accidentellement  par  quelque  
 vicissitude  individuelle  ;  on  voit  cependant  plusieurs  
 oiseaux,  tant indigènes qu’exotiques  ,  chez lesquels une  
 double  mue  change  annuellement  deux  fois  les  couleurs  
 du  plumage;  chez  les  espèces  qui  y  sont  sujettes, 
   la  mue  s’opère  en  tout  ou  en  partie,  à  l’exception  
 des  ailes  et  du  plus  grand  nombre  des  pennes  
 de  la  queue  *  :  dans  le  premier  cas,  on  croit  voir  
 une  espèce  entièrement  différente,  parle  peu  de  ressemblance  
 qui  existe  dans  les  deux  livrées ;  celle  du  
 printemps  ou  des  noces  ,  est  constamment  plus  bigarrée  
 et plus belle ,  et  celle d’hiver est uniforme ,  comme  
 c’est  le  cas  chez  tous  les  oiseaux  qui  composent  les  
 genres  Tringa,  Limosa ,  Phalaropus ,  et quelques  espèces  
 dans  d’autres  genres.  Chez  quelques  espèces  le  
 mâle  seul  change  son  vêtement,  et  prend  en  hiver  le  
 plumage modeste de sa  compagne ;  ceci a lieu dans plusieurs  
 genres  d’oiseaux  exotiques,  tels  que  les  Cotti  
 ng as , les  Tangaras,  les Manaquins , les  Gros-Becs,  
 les  Bruants ,  les  Couroucous,  les  Suceriers ,  les  Gui-  
 guits  et autres ,  ainsi  que parmi les  indigènes,  quelques  
 especes  de  Gobe-Mouches.  Quelques  espèces  de  Canards  
 , peut-être même toutes , opèrent leur double mue 
 *Une règle qui paraît constante dans la nature, c’est quePoiseau,  
 étant parvenu  à  l’état d’adulte,  les  couleurs  des  pennes des  ailes ,  
 ainsi  que  celles  des  pennes  latérales  de  la  queue,  n’éprouvent  
 aucune  altération  périodique ;  les  deux  ou  les  quatre  pennes  du  
 milieu  de  la  queue  changent  dans  certaines  espèces  avec  le  reste  
 du  plumage  ;  plus  rarement  on  voit  ces  plumes  perdre  leurs  
 formes,  comme  par  exemple  chez  les  Gros-Becs,  que  les  auteurs  
 désignent  sous  le  nom de  Veuves.  , 
 DE  LA  PREMIÈRE  ÉDITION.  xxxr  
 à peu près de  la même manière. Chez  les mâles  seuls  les  
 couleurs du plumage changent :  ils se revêtent dans nos  
 climats,  dès  les premiers  jours de juin ,  d’une partie de  
 lia  livrée  propre  à  la  femelle ,  et continuent à  porter  ce  
 plumage  bigarré  jusqu’au  commencement  de  novembre  
 ,  époque  à  laquelle  la  seconde mue  ou  celle  des  
 noces  a  lieu.  Lorsque là mùe s’opère seulement en  partie  
 ,  elle  a  lieu  dans  quelques  espèces  pour  les  deux  
 sexes,  dans  d’aütres  pour  les  seuls  mâles  ;  une  partie  
 du  plumage  se  couvre  de  couleurs  qui ne  se  maintiennent  
 que  pendant  le  temps  très-court  des  amours;  
 passé  ce  terme  ,  qui  varie  en  durée ,  ces  couleurs  accessoires  
 disparaissent  :  tels  sont  différentes  espèces  de  
 Bergeronettes oü Hoche- Queues ,  de  Gobé-Mouches  ,  
 de  Pipits,  de  Brua?it$,  les  Ticliodromes  et  autres.  Il  
 en  est quelques-uns  dont  la  livrée ,  vers  le  temps  des  
 amoürs,  se  pare  d’ornemens  extraordinaires;  ces plumes  
 longues subulées  ,  qui forment des panaches ou des  
 huppes ,  sont  les  dernières  à  paraître  au  printemps,  et  
 ce sont les premières qui tombent,  souvent même avant  
 que  la  mue  d’automne  commence  ;  tels  sont  quelques  
 Gros-Becs ,  Tétras , Outardes ,  Cormorans, Pluviers,  
 Vanneaux,  Chevaliers  et  autres.  Dans  le  plus  grand  
 nombre  des  oiseaux  riverains,  de  marais  et  de  hautes  
 mers ,  on  voit  la  double  mue  opérer,  soit  totalement,  
 soit sur quelque  partie du  corps,  des  changemens  réguliers  
 et  périodiques  dans  les  couleurs  du plumage  des  
 deux  sexes.  Chez  quelques  espèces  ,  qui  ne  muent  
 qu’une  seule  fois  dans  l ’année  ,  on  observé  un  phénomène  
 d’une  autre nature ; à une certaine époque fixe  de  
 l’âge , tous les individus  se couvrent d’un plumage nouveau, 
   dont  la  couleur  diffère  totalement  de  celle qui  a  
 existé  l’année précédente, et de celle  qui  sera  leur par