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 et  des  autres  agens  qui  usent  lé bout  des  plumes ;  il  a  été  
 fait mention, en d’autres endroits, de ces changemens, ainsi  
 que  des  causes qui  les  opèrent. 
 Remarque.  Èuffon,  n’ayant point  examiné  soigneusement  
 et  comparé  entre  elles  les  différentes  espèces  de  ses  
 fauvettes  indigènes,  a  commis  dans  l’histoire  de  ces  oiseaux  
 un  grand nombre  d’erreurs;  les  descriptions  qu’il  
 donne n’ont pas  toujours  rapport  aux espèces qu’il  a  figurées  
 sous  les  mêmes  noms  dans  ses  planches  enluminées; 
   bien  souvent il  lui  est  arrivé  d’attribuer  quelques  
 habitudes d’une espèce à l’autre. Gerardin,  en  s’en  rapportant  
 trop  souvent  au  témoignage  de  Buffon,  est  tombé  
 dans  les  mêmes  erreurs.  L’ouvrage  des  oiseaux  d’Alle-  
 lemagne  de  Bechstein  est  sous  tous  les  rapports plus  vrai  
 et  plus  exact, mais  on  y  voit  à  regret  quelques  descriptions  
 à  double  emploi ;  de  ce  nombre  sont  Syivia  fru ti-  
 ceti, Syivia albifrans, Syivia  fasciata,  et Syivia ni-  
 griftons.  Il  m’a  paru  également  que  ,  dans  beaucoup  
 d’endroits,  la  synonymie  est  susceptible  de  plus  de  précision. 
   Dans  la  première  édition  j’ai  placé  la  Rousse-  
 rolle  (Turdus arundinaceus >  Gmel.'  et Lath. ) avec  les  
 Merles :  des observations  faites  depuis sur  la nature  m’ont  
 prouvé que  cet  oiseau  vit  absolument  comme toutes  les  
 espèces  de  becs-fins  qui  fréquentent  les  bords  des  eaux.  
 M.  Meyer,  Vôg.  Liv-und.  EstheU  et M.  Cuvier,  Règne  
 anim.,  paraissent aussi  de  cette  opinion,  puisqu’ils  ont  
 fait la réunion  avant moi.  J’ai  aussi  formé  des  Saxicoies  
 un  genre  distinct  auquel  je  conserve  le  nom  déjà  adopté  
 par MM.  Vaillant et  Cuvier, en  les désignant  sous  celui de  
 Traquet.  Le  présent  genre  se  compo.se  et  se  divise  très-  
 nettement  en  becs-fins  proprement dits,  dont  la  première  
 tribu  habite  les  roseaux  et  vit  le  long  des  eaux;  la  seconde, 
   sous  le nom  de Syivains,  les bois  et  les  bocages;  
 celle-ci  se  sous-divise  en Roitelets  et  en Troglodytes.  Je  
 place  les  riverains  en  tête  du  genre,  parce  que  les  deux 
 D’ORNITHOLOGIE.   i8t 
 premières  espèces  forment  le passage  aux oiseaux  compris  
 dans  le  genre Merle; on  peut  sectionner en  divisions  géographiques  
 tous  les  autres  syivains  étrangers. 
 I re.  SE CTION.  —  R IV E R A IN S . 
 Sommet  de  la  tête  déprimé ;  ailes  courtes,  très-  
 arrondies;  queue  longue,  toujours  t rè s -é ta g é e ,  
 souvent  conique.  Ils  fréquentent  les  eaux,  sur  les  
 bords  des  fleuves  et  des  marais,  escaladent  habituellement  
 les  cannes  des joncs  et vivent  d’insectes  
 qui  se  propagent  dans  les marais  et parmi  les joncs.  
 Le-chant  ou  le  cri  d’appel  des  mâles  n’est  pas  cadencé  
 comme  chez  les  bec-fins  syivains;  mais  il  
 consiste  plutôt  en  une  espèce  de  craquement  non  
 interrompu,  peu  mélodieux.  Quelques  espèces  de  
 cette  section  semblent  placées  sur  la  limite  qui  sépare  
 les becs fin s , proprement dits, des vrais merles.  
 Plusieurs  espèces  exotiques,  à  longue  queue  étagée  
 et  à  ailes  courtes,  placées  parmi  les  merles,  doivent  
 faire  partie  de  cette  section  ;  mais  point  les  
 malures  qui  forment un  genre. 
 BEC-F IN  ROUS SEROL LE. 
 S Y L .V IA   TU  RD O I  D E  S.  (M e y e r . ) 
 Tout  le  plumage  supérieur,  y  compris  la  queue,  
 d’un brun  roussâtre ; parties  inférieures  d’un  blanc  
 jaunâtre  qui  devient  plus  foncé  vers  les  parties  
 postérieures;  gorge  blanchâtre;  une  bande  d’un  
 blanc  jaunâtre  passe  au-dessus  des  yeux  :  le  bec  
 est  jaune  à  sa  racine,  mais  brun  vers  la  pointe  ;