
78 MANUEL
Silésie et en Autriche, également commun en Dalmatie et
dans les provinces Uliriennes, moins abondant en Italie j
les jeunes se rencontrent souvent en Suisse; rare en Angleterre.
Nourriture.' petits oiseaux, et surtout des reptiles dont
il fait une grande destruction.
Propagation : niche dans les bois voisins des marais et
des lacs couverts de joncs; pond quatre ou cinq oeufs d’un
blanc pur,
%-v»
G E N R E C I N Q U I È M E .
C H O U E T T E . — S T R IX . ( L i n k . )
Bec comprimé, courbé depuis sa racine ; base
entourée d’une cire, couvert en tout ou en partie
par des poils rudes, Tête grande, très-emplumées
Narines latérales, percées sur le bord antérieur
de la cire, arrondies, ouvertes, cachées par des
poils dirigés en avant. Y eux très-grands, placés
dans des orbites larges, entourés de plumes raides ;
une membrane clignotante ; iris brillant. Bieds amplement
couverts de plumes, souvent jusqu’aux
ongles : trois doigts devant et un derrière, entièrement
divisés; le doigt extérieur réversible. Ailes
un peu pointues ; les premières rémiges dentelées
sur leur bord extérieur; la | 'c| rémige la plus
courte, la 2e. n’atteignant point l’extrémité de
la 3e, , qui est la plus longue.
Le plus grand nombre de9 espèces de ce genre sont des
oiseaux de proie nocturnes, qui chassent pendant le crépuscule
du soir ou du matin, et lorsque la lune répand sa
clarté ; quelques-unes jouissent même en plein jour de toutes
les facultés de la vue ; celles-là poursuivent leur proie à
tire-d’ailes , ou la guête dans l’épaisseur des forêts; telles
sont toutes ces'espèces à tête lisse, dont la queue, plus ou
moins étagée, dépasse l’extrémité des ailes. Les espèces à
tête lisse et celles à aigrettes, mais à queue courte , arrondie
et ne dépassant point beaucoup les ailes , ont toutes une
si grande pupille, qui laisse entrer tant de rayons, qu’elles
sont éblouies par le jour; mais, quoique retirées dans l’épaisseur
du feuillage ou cachées dans les masures, elles
voient suffisamment pour s’enfuir à l’indice du danger. Tous
les oiseaux qui composent ce genre ont des plumes à barbes
douces au toucher, veloutées et finement duvetées; c’est
ce qui est cause que leur vol est peu bruyant. Ils saisissent
leur proie avec les serres, et ne s’accommodent d’animaux
morts que dans l’extrême disette; les os, les poils
et les plumes, après que les chairs en ont été digérées,
sont rejetés en petites pelotes; ils construisent leurs nids
dans les vieilles tours et autres masures, quelquefois dans
les trous des arbres. Leur mue n’a lieu qu’une fois ; le
plumage des jeunes n’offre point à beaucobp près autant
de disparités que chez les différentes espèces du grand
genre Falco: les jeunes de l’année, avant leur première
mue, ont, chez la plupart des espèces, la face couverte
d’une couleur foncée *. Passé l’époque de la première mue
il est difficile de l’es distinguer des viëux.
Remarque. Le genre strix, si bien caractérisé et facile
à reconnaître par les formes et la nature du plumage de
* Toutes ces chouettes , désignées par les auteurs sous le nom
de masquées, ne sont que les jeunes de 1 année d espèces déjà connues
; ainsi la Chouette à masque noir de \ aillant n est que le
jeune de sa Chouette à collier.