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 L a  fem e lle ,  diffère  aussi  constamment  de  celle  
 de  l’espèce  précédente  ,  mais  par  des  nuances  de  
 couleurs  si  faibles et si peu apparentes, que, pour les  
 saisir,  il  faut avoir  les  individus  sous  les  yeux ;  les  
 différences consistent,  en  ce  que la femelle  du Moi-  
 neau  cisalpin  a  le  sommet  de  la  tête  et  la  nuque  
 d’un  cendré brun beaucoup plus c la ir ,  que  la bande  
 au-dessus  et  derrière  les  yeux  est  d’un  blanc  rous-  
 sâtre,  et  que  la  bande  sur  les  ailes  est  blanchâtre ;  
 toutes  les  autres  couleurs  sont  aussi  plus  claires. 
 P a s s e r   v o l g a r e .  Stor. degl. ucc.  v.  3.  pt.  3 4 0 .   f.  2 .   le  
 mâle; et f.  1 .   une variété blanchâtre. 
 Remarque.  Dans  la première  édition  du  Manuel,  j’ai  
 donné  ce gros-bec  comme  race  constante ; mais  les  observations  
 minutieuses faites  sur cet oiseau  dans mon  dernier  
 voyage, me portent à le placer  ici comme  espèce qui  se  reproduit  
 toujours  sans  varier  autrement  que  par des  causes  
 accidentelles,  et  sans  offrir  d’exemples  d’alliance  avec  le  
 moineau vulgaire.  L’espèce  de  cet oiseau  ne  se  voit que  
 dans tes contrées méridionales  au  delà de la  grande  chaîne  
 des  Alpes cottiennes et pennines; jamais sur  le  revers  septentrional  
 de  ces  montagnes.  Je  le  vis  avant  d’arriver  à  
 Suze,  en  descendant  les  Alpes  cottiennes,  sur  plusieurs  
 montagnes peu  élevées  des  Apennins,  le  long du  golfe  de  
 Ligurie  et  dans  toute l’Italie  ;  il Se  trouve  encore  dans  les  
 campagnes  vénitiennes;  mais,  passé  Trévise,  dans  toute  
 l’Istrie,  et plus  loin  vers  l’orient  et  le nord,  on  ne  trouve  
 plus  cette  race,  qui est  remplacée par  celle que  nous  désignons  
 par le  nom  de vulgaire  :  même à  Trieste  et dans  le  
 nord  delà  Dalmatie,  séparées seulement par  l’Adriatique,  
 de la  vraie patrie du  Moineau  cisalpin,  on  ne  trouve que  
 l’espèce  absolument  semblable  à  celle  qui  vit  parmi  nouS.  
 Quant  aux moeurs  de  ces  deux  espèces,  je  n’ai  observé 
 D’ORNITHOLOGIE.  353 
 que  cette ^eule  différence  ;  que  le Moineau  vulgaire  se  
 plaît  plus  dans  les  lieux habités, dans  les  villes et dans  les  
 villages ; au lieu que le Moineau  cisalpin  donne  la  préférence  
 aux  champs,  et  qu’on  le  rencontre  moins,  même  
 rarement,  dans  les  villes ;  sa  manière  de  vivre  a  plus  de  
 rapports  avec  la  Fringilla montana,  qu’avec  la  Frvii-  
 gilta domestica. 
 GROS-BEC  ESPAGNOL. 
 F R IN G I L L A   HI S P ANIOL ENS I S .   (M i h i .) 
 Sommet  de  la  tête  et  nuque  d’un  marron  v if  et  
 très-foncé ;  dos  et  manteau  noir  ,  mais  toutes  les  
 plumes  bordées  latéralement  de  roux  jaunâtre  ;  
 gorge, devant  du  cou et  un ceinturon  très-étroit sur  
 la  poitrine,  d’un  noir profond ;  ce noir profond  est  
 répandu  en  taches  très-longues  sur  les  flancs,  de  
 façon  que  seulement  le milieu  du ventre  et l’abdomen  
 sont  d’un  blanc  pur  ,  couleur  qui  revêt  également  
 les  joues,  et  forme  au-dessus  des  yeux  un  
 sourcil  qui  aboutit  vers  l’occiput;  bec  plus  fort  et  
 plus  long  que  celui  des  deux  espèces  précédentes.  
 L e  mâle. 
 Voyez la  figure  assez  exacte île  cet  oiseau,   dans le  
 système des  oiseaux d’Egypte,  pl.  5  ,   fig.  y. 
 La  femelle  de  cette espèce ne m’est  point  encore  connue. 
 Remarque.  La  troisième  espèce  de  moineau  s’éloigne  
 encore davantage  du  nôtre , par les couleurs  du  plumage ;  
 sa  demeure ,  plus méridionale  que  celle du moineau  cisalpin  
 ,  paraît  s’étendre  depuis  le  40'.  jusqu’au  35'.  degré,  
 puisqu’on  le  trouve  en  Sicile,  dans  l’Archipel,  dans  le  
 midi  de  l’Espagne  ,  et  jusqu’en  Egypte.  Je  ne  connais  
 Partie  I” .  a3