
G E N R E Q U I N Z I È M E .
GOBE-MOUCHE. — M U S C I C A P A .
( L i n n . )
Bec médiocre, robuste, angulaire, déprimé à la
base, plus ou moins large ; comprimé vers la pointe
qui est forte, dure, courbée et très-échancrée ;
base garnie de poils longs et raides. Narines basales
, latérales, ovoïdes , couvertes en partie et
à claire' voie par des poils dirigés en avant. Pieds
a tarse de la longueur ou un peu plus long que le
doigt du milieu ; les latéraux presque toujours
égaux ; trois doigts devant et un derrière, le doigt
extérieur soudé à sa base au doigt du milieu. Ongle
postérieur très-arqué. Ailes ; la i re. rémige très-
courte ; la 2e. moins longue que les 3e. et 4e. , qui
sont les plus longues.
Ce sont en Europe des oiseaux voyageurs, qui arrivent
tard et partent tôt en automne. Us se nourrissent uniquement
de mouches et d’autres insectes ailés , qu’ils attrapent
au vol ; on ne les voit point chercher leur nourriture à
terre, il est même rare qu’ils l’enlèvent de dessus les feuilles
des arbres. Us ne font en Europe qu’une ponté par an, se
perchent à la sommité des arbres, et vivent solitairement
dans les forêts. Chez quelques espèces la mue n’a lieu
qu’une lois dans l’année ; chez d’autres elle est double ;
dans ce cas, ce sont seulement les mâles dont les couleurs
du plumage changent périodiquement; ceux-ci ont en automne
la livrée des femelles et des jeunes ; ils sont parés
au printemps de couleurs plus tranchées ou plus vives; je
n’ai point encore acquis la certitude d’une double mue
chez les femelles, mais il est de fait, que, si elle a lieu, les
couleurs du plumage ne changent point. Quelques espèces
étrangères sont aussi sujettes à une double mue. Les sexes
se distinguent le plus souvent par des couleurs assez tranchées,
particulièrement chez les espèces étrangères, parmi
lesquelles on en voit dont les mâles portent des ornemens
extraordinaires. Les jeunes ne different des adultes que
dans la première année. Les espèces de ce genre tres-nom-
breux sont répandues dans tous les pays situés sous un climat
tempéré.
Remarque. Ce genre est composé dans nos climats d’une
seule section, mais les pays chauds nourrissent des espèces
dont les formes du bec varient singulièrement, celte anomalie
semble être en rapport avec leur nourriture, et dépend
des facultés et des moeurs des différentes espèces
d’insectes qui leur servent de pâture. Les becs de ces
oiseaux varient entre la forme propre à notre Musci-
capagrisola, jusqu’à celle très-allongée et très-déprimée
du genre Todus, dont le Todus viridis forme jusqu’ici la
seule espèce connue ; tous les autres sont des Gobermou-
ches. Ces différentes nuances dans le bec lie quelques espèces
d’une part au genre Platyrynchus, et de l’autre, par
la section des Tyrans, aux genres Lanius et Edolius;
d’autres marquent le passage par degrés presque insensible
aux plus petites espèces du genre Sy lvia, tandis que certains
rameaux prennent graduellement la forme de bec
propre aux oiseaux des genres TatnnopfiHus et Myothe-
ra; quelques-unes établissent des rapports bien marqués
avec le genre Ampetis, et d’autres même avec le genre
Vanga. Les platyrinques [Platyrynchus, Desmar. ) , les
moucherolles (Muscipetta, Ctrv.), et mon nouveau groupe
sous le nom de Climacteris , semblent pouvoir former
trois genres assez bien caractérisés , dont toutes les espèces
sont faciles à distinguer par des caractères rigoureux.
Ceux qui voudront former un plus grand nombre de
nouveaux genres pour classer toutes les legeres nuances et
les anomalies dans les formes du bec de ces oiseaux, trouveront
ici un vaste champ ouvert a leurs vues nouvelles;