poussent leur voyage jusque dans les régions du cercle-
arctique , x>n trouve le plus souvent les jeunes d’un ou
de deux ans dans les contrées du centre de l ’Europe y
et lorsque les vieux se choisissent les climats tempérés,
les jeunes sont retenus dans le midi, ou bien ils paraissent
ne point passer les mers qui séparent l’Europe
de l'Afrique septentrionale , contrées que le plus grand
nombre de nos grandes espèces d’oiseaux nomades,
qui ne viennent point à l’état d’adulte, dès leur première
année , se choisissent pour demeure hivernale»
C est de ces contrées ou bien des nombreuses îles de
1 Archipel, et de celles de la Méditerranée et du
golfe de Venise, qu ils opèrent leur retour au printemps
y on voit alors des rassemblemens nombreux
sur toutes nos côtes méridionales , particulièrement
dans celles où la mer forme de grands golfes , tels que
1 Archipel, le golfe Adriatique, ceux de Gênes et de
Lyon : ces rassemblemens durent h u it , dix ou au plus
quinze jours, temps où le passage est terminé pour
ces contrées. Les routes que tiennent nos oiseaux de
marais et d’eau dépendent absolument de celle du
cours des rivières et du gisement des grands lacs :
les eaux devant fournir à chaque espèce la nourriture
qui lui convient , elles semblent se trouver déterminées
, par un instinct merveilleux, à choisir pour
point de ralliement et de départ, les endroits où le
passage de la grande mer aux lacs et aux fleuves,
est le moins long et le moins occupé par des terres.
C est ainsi que les bandes qui se réunissent dans les
environs de Gènes et de Savonne , se rendent d’abord
sur le Po ; suivant ensuite les gorges des grandes vallées
des Alpes pennînes qui descendent dans le Piémont,
clics s élèvent au-dessus de ces montagnes , où on tue
annuellement différentes espèces de ces oiseaux. De
ces points elles semblent diriger leur vol vers les grands
lacs de la Suisse, particulièrement celui de Genève
où presque tous les oiseaux d’eau et de marais d’Europe
viennent faire un court séjour, ou passent plus
ou moins régulièrement 5 de là elles semblent continuer
leur voyage par les lacs de Morat, de Neuchâtel et de
Bienne pour se rendre au Rhin , dont elles suivent le
cours , et parviennent ainsi à la Baltique, aux grandes
mers de 1 intérieur et à la mer du Nord. Ces compagnies,
déjà moins nombreuses lorsqu’elles arrivent dans le
Nord , se dispersent bientôt après leur arrivée , époque
où les individus s’accouplent pour vaquer aux soins
d’une nouvelle progéniture. La route la plus suivie
pour tous les oiseaux d’eau est le long des bords de
la mer 5 ceux qui viennent du golfe de Gascogne,
d’Espagne et des côtes de Barbarie, paraissent ne suivre
que celle-là 5 plusieurs espèces de Gralles la suivent
également, et e’est aussi la route que tiennent tous
les oiseaux dépourvus des moyens puissans pour le vol.
Les Plongeons, les Grèbes et autres oiseaux d’eau
douce qui volent peu lorsqu’ils sont occupés dans
le Nord des soins de la reproduction , sont cependant
doués de grands moyens pour cette action ; leur
vol est vigoureux et long-temps soutenu ; ils s’élèvent
meme au-dessus des hautes montagnes, car il n’est
pas rare de trouver des individus de ces espèces sur
les lacs des Alpes , où on lue souvent des oiseaux
Gralles et Palmipèdes- Il paraît que les grands rassemblemens
qui ont lieu dans les îles Ioniennes et dans
les vastes marais entre Venise et Trieste, suivent dans
leur voyage le cours du Tagîiamento , pour se rendre
aux lacs des environs de Villach et de Klagenfurt ; ils