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 j-ope;  en  Suisse  aux  environs  de  Genève,  dans les  creux  
 profonds  du  mont  Salève;  très-commun  en  Espagne,  sur  
 les  Pyrénées; particulièrement en Turquie  et  dans  l’Archi’  
 pel; nulle  part  aussi  abondant  qu’en  Afrique,  où  l’espèce  
 est  la même. 
 Nourriture :  charognes,  voiries  et  toutes  sortes  d’immondices; 
   très-rarement  de  petits  mammifères  ou  des  
 oiseaux  vivans. 
 Propagation :  niche dans les crevasses et dans les antres  
 des  rochers,  ordinairement  en  des  lieux  inaccessibles  et  
 taillés  en  pente  verticale. 
 G E N R E   T R O I S I ÈM E .   
 GYPAÈTE.— GYPAËTUS,  (Storr,) 
 Bec  fort,  long; mandibule  supérieure  exhaussée  
 vers  la  pointe,  qui  se  courbe  en  crochet.  Dans  
 l’espece  qui  habite  l’Europe,  un  bouquet  de  poils  
 raides,  formant  une  barbe  à  la  mandibule  inférieure. 
  Narines ovales, recouvertes de poils  raides,  
 dirigés  en  avant.  Pieds  courts,  quatre  doigts,  les  
 trois  de  devant  réunis  par  une  courte  membrane ;  
 le doigt du milieu très-long. Ongles  faiblement  crochus. 
   Ailes  longues,  la  i re.  rémige  un  peu  plus  
 courte  que  la  2e.  et  la  3e.  qui  sont  plus  longues. 
 Déjà  plus  rapprochés  par  leur  conformation  totale  des  
 Rapaces  chasseurs,  les Gypaètes ont dans  leur port plus  de  
 grâce  et plus  de  souplesse  dans  leurs mouvemens que  les  
 Vautours et  les Cathartes.  Redoutables  par  leur  force  et  
 principalement  par  l’impétuosité  avec  laquelle  ils  se  ra- 
 D’ ORNITHOLOGIE.  11 
 battent,  du  haut  des  airs,  sur leur  proie qui  consiste  souvent  
 en  grands  animaux  et  bouquetins;  aussi  rusés  que  
 doués  de  force,  ils  savent  épier  l’instant  qu’un  de  ces  animaux, 
   ou  les  jeunes,  s’écartent de  la  troupe  sur  les  bords  
 des  précipices, tombant  alors  de  leur masse, aidés  de  leurs  
 puissans moyens  de  vol,  sur  leur proie,  ils  la précipitent et  
 l’achèvent  sur  la  place;  les  jeunes  et  les  animaux maladifs  
 sont  leur proie  habituelle. 
 Remarque.  On  a débité  sur  ces  oiseaux  les  contes  les  
 plus absurdes ;  entre  autres qu’ils  enlevaient des  agneaux,  
 des enfans  et  les portaient  dans leur aire. Quelques  espèces  
 exotiques viennent  se  réunir à ce genre, particulièrement  le  
 Vautour  cafre de  Le Vaillant.  Ois. d’Afriq.  v.  1. p l•  6.;  
 mais  Daudin  y  a compris des Vautours et  des  Aigles.  Ils  
 ne  vivent  point  en  troupe, mais  isolément  par  paires;  se  
 nourrissent  le  plus  habituellement  de proie  vivante,  qu’ils  
 mangent  sur  la  place, sans rien emporter dans leurs  serres,  
 qui ne  sont point  propres  à  saisir. 
 GYPAETE  BARBU. 
 G Y P A È  T U S   B A R B A T U S .  ( C u v i e r . ) 
 Tête  et  haut  du  cou  d’un  blanc  sale;  une  raie  
 noire  s’étend  depuis  la  base  du  bec ,  et  passe  au-  
 dessus  des yeux;  une  autre,  prenant  naissance  derrière  
 les yeux ,  passe  sur  les  oreilles ;  cou  inférieur,  
 poitrine  et  ventre  d’un  roux  orange; manteau,  dos  
 et  couvertures  alaires ,  d’un  gris  brun  foncé ,  mais  
 sur  le  centre  de  chaque plume  est  une  raie  blanche  
 longitudinale ;  rémiges  et  pennes  de  la  queue  d’un  
 gris  cendre,  les  baguettes  blanches ; queue  longue,  
 très-étagée  :  bec  et  ongles  noirs;  pieds  bleus;  iris