
a MANUEL
et aux reptiles; un petit nombre (ce sont les espèces les
moins grandes) n’attaquent et ne se nourrissent que d’insectes,
particulièrement de ceux à élytres. Moins attachés
à la terre que les autres oiseaux, ils parcourent d’un vol
rapide les régions aériennes, et disparaissent souvent à nos
regards dans l’immense espace d’où ils découvrent, par leur
organe de vision très-parfait, l’animal qui doit leur servir
de pâture. Doués en conséquence de moyens puissans de
y o I , munis d’armes redoutables, ils sont la terreur des
autres oiseaux. Errans et vagabonds,v ils vivent solitaires et
seulement par couple; ils nichent sur des rochers inaccessibles
ou sur de très-hauts arbres : le nombre des oeufs n’excède
jamais celui de quatre. Leur nourriture consiste uniquement
en proie vivante et rarement en proie morte, qu’ils avalent
par morceaux enveloppés des poils ou des plumes ; ces
substances, de même que les os, se forment qn pelotte
dans l’estomac, et sont rejetées par le bec. Ils mangent
copieusement quand l’occasion s’en présente, mais ils
peuvent jeûner plusieurs jours. Le sang des victimes ne
suffit pas toujours pour les abreuver, mais ils boivent rarement,
et peuvent dans l’abondance se passer d’eau. Les
vins ont la vue très-perçante pendant le jour, d’autres ne
peuvent bien distinguer leur proie et chasser avec avantage
qu’au crépuscule. Les femelles sont toujours plus
grandes què les mâles; chez quelques espèces la différence
de taille est d’un tiers.
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G E N R E P R E M I E R .
VAUTOUR. — V U L T U R . (1 L L I G . )
Bec gros, fort, beaucoup plus haut que large;
base couverte d’une cire ; mandibule supérieure
droite, seulement courbée vers la pointe ; mandibule
inferieure droite , arrondie et inclinée
D ’ORNITHOLOGIE. 3
Vers la pointe. Tête nue ou couverte d’un duvet
très-court. Narines nues, latérales, percées diago-
halement vers les bords de la cire. Pieds forts,
munis d’ongles faiblement arqués ; le doigt du milieu
très-long; celui-ci et l’extérieur unis à la base.
Ailes longues , la i re. rémige courte, n’égalant pas
les 6e. ; les 2e. et 3e. moins longues que la 4e. , qui
est la plus longue*
Ces oiseaux, portes par leur appétit à purger la terre
des cadavres privés de sépulture, rendent par leurs habitudes
un service signalé aux êtres vivans. Ils sont lâches
à l’excès; leur figure ignoble et dégoûtante offre des caractères
tranchés par lesquels il est facile de les distinguer
des oiseaux de rapine qui donnent la préférence aux animaux
vivans dont ils savent s'emparer; soit par ruse ou par
violence. Les Vautours, Gypaètes et Cathartes, par la
-conformation dés pieds, des doigts et des ongles, se trouvent
dépourvus d’une arme redoutable qui seule est propre
aux autres oiseaux rapaces : ils ne peuvent se servir de ces
membres ni pour l’attaque, ni pour emporter des parties de
leur proie, qu’ils consument sur les lieux; leur tête et le
cou sont ou nus ou garnis d’un duvet laineux; ils ont toujours
la tête petite en raison du volume du corps; leur cou
ëst le plus souvent long et mince. Leur vol, quoique lent,
permet cependant a ces oiseaux de s’élever à une prodigieuse
hauteur; leur ascension s’exécute en tournoyant, et
ils redescendent de la même manière; leur vue est perçante;
I organe de 1 b dotât est singulièrement perfectionné; leur
attitude est embarrassée, et leur démarche lourde. Ils vivent
en grandes troupes et se nourrissent uniquement de charogne;
ils nichent sur les rochers les plus inaccessibles,
portent dans leur ample jabot la nourriture aux petits, et
la vomissent devant eux. La mue n’a lieu qu’une fois dans
l’année. La différence des dimensions totales forme presque