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J’ose dire que j’enrichis dans ce volume la zoologie et
l’anatomie des poissons de faits nombreux, .dont plusieurs
étaient tout-à-fait inattendus. Telle est cçtte monographie
de ce genre*nouveau, les Orestias, poissons, des- lacs du
haut Pérou, due aux voyages de M. Pentland. Qui aurait
pu croire, il y a vingt ans, que l’on arriverait à connaître
des Cyprins apodes, lorsque la plupart des espèces de ces
genres semblaient être le type des Malacoptérygiens ab-
dominaux.
J’ai complété et rectifie sur beaucoup de points là monographie
des Poeeilies , mon premier travail ichthyolo-
gique) celui auquel ;qe rattacherai- toujours mes^plus précieux
et mes plus chers»« souvenirs. G’est pour moi, la date
de ma présentation a-M. de Humboldt, le commencement
de cette liaison, généreuse, dont m’a honoré ce noble et
illustre savant, et la source d’une amitié toute paternelle
dont j’ai recueilli tant de fruits. Ma plume lui en exprimera
toujours^trop faiblement ma vive et sincère reconnaissance;
J’ai le plaisir de présenter un travail nouveau sur les
Ànableps , de faire connaître' plusieurs Espèces nouvelles
d’un genre qui n’en comptait avant moi qu’une sOuley ët
d’exposer sur la structure de l’oeil et dés brganes génitaux
plusieurs particularités anatomiques que Pembrymbgie des
poissons, si avancée aujourd’hui par les travâuxde MM.
Agassiz et Yogt, rendra plus intéressantes, j
Après avoir terminé la famille ?dés= Gyprins, je passe à
la description de celle moins nombreuse, mais non moins
curieuse, des. espèces qui se groupent autour de notre
brochet. :
»Je cherche, à démontrer la liaison de cette famille avec
celle traitée précédemment : et en décrivant ces espèces,
AVERTISSEMENT.
dont la nature a changé les formes , de manière à les présenter
avec les différences extérieures les plus grandes; je
fais ; voir cependant qu’elljes a uniquement varié, avec sa
puissance infinie, l’emploi des . mêmesîîélémens osteolo-
giques. Le Bftochet commun eSt remarquable par l’aplatissement
et l’élargissement de* spn museau. L’Orphie l’est par
i’exce^sif albhgement et le , rétrécissement de cette même
partie de la façe.|iQfej en quelque sorte la répétition1 de
ce, qui existé dans l’ordjrè}des Échassiers parmi les oiseaux,
en créant le Savacou ^Gàncroma ) A ! côté des Bécasses
(^Scolopax) . et des Courlis. -( Numenius ). On pourrait encore?;
prendre pour comparaison le groupe des. crocodiles
de ; l ’ordreIdésf! Sauriens\ vtoii nous voyons à côté l’un de
l’autre le Caiman à museau de brochet ( Crocodilus Lucius}
H | le Gavial ( Çr,ocodilus Gangeticus). ,
J’ai trouvé dans le Scombrésoce, sorte d’Orphie a bec
légèrement rfecourbé vçKsfde h au t, comme, celui de l’Avo-
cette ( Reourviro'stra )., un assemblage singulier de formes
empruntées aux Lucioïdes et aux "Scombéroïdes*, et un
nouvel- exemple de ces variations, que nous offre la vessie
natatoire : les-deux espèces, si voisines l’une de #autre|f
qu’il est-très-difficile de les distinguer par des caractères
extérieurs, diffèrent de la même manière que le maquereau
de l’Océan et celui de la Méditerranée peuvent être caractérisés.
Mais ici c’est l’inverse qui a lieu, le Scombrésoce
de la Manche ayant une vessie natatoire, ;et celui de la
Méditerranée en étant dépourvu.
Cette découverte anatomique m’a fait faire rechercher
de nouvelles Expériences sur cet organe, dont la fonction
m’est tout-à-fait inconnue, et dont j’ai déjà présenté dans
le cours de ce volume, ainsi que dans le précédent, quel