J ’ai examiné avec beaucoup d’attention, l?oeil extraordinaire de
fJptt’Anableps : îL-yta deux cornées, séparées, par unefiandelette-à peu
près horizontale, formée par.la conjonctive. On peut- la reconnaître
facilement par sa couleur noussâtrç, due à une quantité considérable
de points pigmentaires, dette bandelette, plus-colorée sur les bords3
:que vers ses extrémités, cerne chaque cornée. La supérieure est plus
grande que l ’infépieur^^Uéÿest moins convexe, -et le plan qui fart
la section de cet arc de* sphère-est oblique de dehors: en dedans, et
dans une direction qui regarde la.rfacp supérieure du crâne, tandis
^ 'ique le plan de ‘&çtfon.cle la seconde .est’ .oblique^ en dessous, et de
dehors en dedans;, par rapport au même plan. dm.crâneoGes deux
cornées montrent bien aus&ûleur séparation à la face interne ou dans
la chambre antérieure tde l’oeil. Une. arête longitudinale,•*, dans la
même direction que^dbride externe d é jà conjonctive^fait une
. ' sailH^faci W à reconnaître, dans l’oeil, et les parois de la cornée
deviennent plus épaisses* Ie long de.cette arête. Ces deux eprnées,
- réunies en une-*«£ule lame à deux courbures, par leurs-,,parties'
moyennes l sont enchâssées dans' le grand trou - rond, de la sgfetéro-
tique,-homme l ’ordinaire-pour une., cornée, simple^de4"but
: autre,oeil.-Cette sclérotique est-solide, cartilagineuse, uniformément
ronde^et tapissée en. dedans de: ses membranes.diy ai vu-\lai?gE,ps(se
glande de Ruysch '^derj.sq<rte qu*l n’yj.a' dans; leUfond* de. J ’oeil
aucune-.particularité ^remarquable^ Un vitré, qui m’a. paru simple,
remplit la cavité, du. g l o b e , .{et.en avant il est. creuséd’une petite
fossette, où ^repose enfermé dans' sa capsule le cristallin. Miais cet
-^organe présente une-» conformation différente de Cellé\ du -cristal-
' lin des#utres-?pôâssoris. Il en ,est de-même de la> niembranéde .,1’irigj
et de l’ouverture de la pupille. En effets cette membrane-est attachée
par son-bord circulaire autour du grand trou de la sclérotique.,'
qui enchâsse le- cerclevde la. corné?." Son * ouverture "pupillaire,
- très- grande, sc,trouve- rétrécie nt -divisée, en deux trous par, deux
languettes, qui partent, l’une du bord.antérieur, l’autre, du bord
postérieur du-cerfclede. la ptipil^veonvérgent l’une vers l’autrê en
se dirigeant vers le centre*-et finissent par se t^ucheç, et -même par
s’imbriquer ; l’antérieure passant sur le bord libre de là-postérieure.
Comme-.cesdeux palettes orÎLlé'bord arrondi, il en résulte, quen
s’enchevêtrant ainsi, biles laissent au-des?üs et au-dessous d’elles
deux ouverture^, .deux sortes de pupilles, dont les bords désunis
ne -sOnt plus^r'dnds-, la supérieure a pour limite un arc*concave
siibéneurement, et deux' arcs convexes appartenant aux bords de
chaque palette', et lékroü pupillaire est 'cerné de la même manière.
Les deuxïpàlettes ne se divisent-'^âs en deux parties égales à l’ouverture
de la pùf)iiê;J aussi le',trou s'üpérienf'es^il plus grand que l’inférieur.
Le cristallin,* placé ,derrière»-ce singulier appareil.de l’iris
n’est pas parfaitement, rond ; il a eù dessous une petite faillie convexe
fq ui répfiûd' î|£l|üuVerl:ure' inférieure de la pupille. Ceux qui sé
sont.occupés'i-de l’anatomie des -poissons ne pourront se lasser d'admirer
leSi-resshtorCes- infinies que la nature- tire dans une même
classe de-matériaux ^semblables,-et comment elles trouve la variété
infinie dans l’uniformité.’ Quand elle a dû modifier Couverture de
la pupille des^yeux des raies j de la plupart des pleuronectes, des
uran'o.sçapes, elle“a fait ïsjOftir • dirib|)rd de l’ouverture de la pupille
une languette de la même nature' qüe la membrane de-l’iris, et qui
s’avanjG‘«p/vers le centre du trou. Souvent les abords de^cette membrane
sontjf'ééjeoupés. eu laciniures plus ou moins profondes. Le
physiologiste explique* facilement la fonction,rie cette membrane
additionnelle. La nature voulant modifier pour .»^autres besoins
commandés paille genre de vie des Anableps, l’ouverture de la pupille,
.vâ employer le‘| 3fnèmeS> mèpaBranes, mais elle en fait naître
deux au-lieu-d’une. L ’élude d ^ ’foetus de nos Anableps montre le
développement successif de4 a formation de Ces' cloisons. Ainsi,
daiïs>les’ petits, longs d’un pouce', la cornéeVtrès^traÙsparentév est
t à ; peine divisée par la bandelette longitudinale de la conjonctive.
On Gommenee à voir lé'#ô'ü ayant une apparence de 0 de chiffre
niai fermé. La pupille’-est à peine modifiée par l’alôngement des
bords du cercle de-l’iris. Dans ceux de deux ponces, les deux membranes
se Sont* alëngées'-êl? se touchent. Le trou de»'1# 'pupille a la
figure d’un 8 de chiffr^ complet ':-' c’est’ dans le poisson adulte que
leS deux troift sont plus séparés*, et> deviennent distincts l’un de
l’autre, parce que les deux-membranes sé ‘recouvrent.