208 | LIVRE XIX. ÊSOGES.
pour ainsi dire , aucun document s»ur un poisson aussi abondant
en Europe que le brochet. Cependant si le catalogue
des espèces de l’Asie mineure, qui avait été -communiqué
à Foiskal par un savàpt*:médecro,.est ex a c tio n doit en
ebnclure l’existence, dans ce pays,^d’un poisson que les
Grfecs auraient pu connaître. Le nom d'esoisc, qu Artedi
et Linné ont pris pour -sa dénomination générique)* est
une seule fois cité dans Pline comme exemple d’un grand
poisson, comparable au thon par sa taille1. Malgré l'autorité
du père Hardouin, je ne vois pas sur quoi l’oh.se
fonde pour regarder l’ejox du Rhin comme le .brochet,
ou,pour croire, avec Ducange, que"ce soit le saumon;
. Les noms italiens.de lu cio ou d eluzzo, par lesquels on
désigne encore dans cette contrée notre brochet, donnent
de la forcp^èyla supposition que les Latins du temps
d’Ausone le nommaient lucius, et que ,,©ie$t bien^a lui
qu’il“ faut rapporter ces vers du poème de la Moselle :2
" Lucius, x)bscur%s*ulva~coeno(jw la c u n a s /
Obsidét. Sic nullos mens arum leetus a d usus,
Ffiruet furnosis' olido nidorê papinis. ' ~
Mais pourquoi le poète dit-il que le lucius était méprise?
cela ne se rapporte pas avec fïos goûts" d àujourd’hûi. Je sais
bien que Rorfdelet n’a pas manqué de.11 distinguer la chair
du brochet dés lacs de celle des fleuves, èt de donner de la
supériorité' au goût de celui-ci^ mais jep* crois qu’il a un
p eu exagéré cette différence.
Ce savant3, ainsi que Belon4, Salviam.;, Aldrovande,6
1. PI., lir. IX,-eh., XV,vp. î>o5, edit. Hd usum Delphini. ■». #
2. Ans.-, Mos., vers i23yj>.- 378. **
• 8. Rondelet, De pisc- fluv-, ch. XIII, p. 188. — A. Belon, De aquat., p. 296.
5. Salr., Aquat., p. 94 et 95. —6. Aldrov., De pisc., f>. 636. 1
on,t iaisséÿçhapiiin Wf^Çg^r^du b^qçbet., Les premiers l’ont
rappeiTfé^u luciïçs d Au&Oiïè^ Aldrovandé est le.fseul qui. ait
pterifîé^’fiLesda? de Pline"^et:^çst[! de lui qiié le père Iiar-
do-ni oh ‘iâ ^prétatid-n.'
‘ ^ a frë^'ro’diiît la*' d’^ld*fovandë"f et Will
u ^ l s l ^ ç^ ^ p x ^ ^a ïli^ rii. D’Efifieht§Ëf la ^description?* du
|^cQnd rho'f-te'piu e a k e^aeli t u d|premarquable, et
0|Memplie de; f,détails a^àt,oipiqujc^ qui rendent son , ouvrage
, si u til^M
rji'Ç’^|^®|é¥rs?hvaient rjÇns ’ pensé .que L’on* pouvait sup-
poUér que^Fô^ll^os*^cité dahiSAthénéehparmid’autres
poiSstMs du* M ïp l l l t nfô tre * b r o*ch eh JCette détermination
c f f r . Te bFôchEët ' ne 'vit pas dans" le
'Nil M. ' G’edffr^^fmt-^llflâife^ a - cru que Foliotait plus
pr^&_ia]®emfé ën .cherchant r'p|u||t^o4;dân%une ‘espèce
v rLel était Féta-t ;de la -seien7é’e,41oT;Squej'. Artedisfonda le
sgentre Es-ôwiÿ et fit de * norfciè^pëisson sa première*" espèce,
nomüiéei par Linné iiiyox lucius.
’ Dhphis»Céitëmps< p!resquê’>tous leSr auteurs, qui se sont
Occupés "ide Fi ch tli y b 1 o g!è* !‘ë ur dp é e nn o h t'p a rl é de *ce
poMon1 aussi remarquable par sa’lwflejquè par sa véracité.
, 'E n yoieO^desQription détaillée, d’après la méthode
que. nous ,npus,i somme^tr a cjée. .,r>
Le brochet a le corps alongé, ëyHndrique^/a profil droit j lë
t; (foAèstun peu aplati. *
La plus grande hauteur cfc^cCfps est etivi'ron* le septième de la
longueur totale. L'épaisseur,, prise au même endroit,* fait les deux
•* I. Gësn'et*,3-!rD& pisc., ' p'. Soo.^ I
-2. ■ WiHjiighbjjï|p,. 236.
. 3. .Deipn., liy. YII* «1». £YII .
B i a7