C’est, dit-il, un poisson à corps comprimé,-ovale, alongé, à
mâchoire supérieure plus courte que l’inférieure et aplatie; cellerci
est saillante et arrondie. Des dents nombreuses existent; aux mâ-
choires. La caudale est fourchue j la dorsale reçuléé et- presque
opposée à l’anale.
B. 5 ; D. 9 ; A. 14 • Ç. 24^ P. 8; V. 6. ;
La couleur est d’un^jat^e verdâtre avec une bande arggntée longitudinale.
Tels sont les caractères extérieurs du guapucha. 11 habite,
et peut-être exclusivement, à j_3 6o toises de .hauteur
au-dessus du nivêaude la mer, dans la petite "rivière "de
Bogota, qui parcourt le plateau 3 e Sauta-F.é et se précipite
par le fameux Salto de Tequendama, pour mêle*; ses eaux,
sous le nom de Rio Tocayma> à telles du Rio del Mag-
dalena. .
Ce petit grundule a un caractère anatomique important,
qui n’a pas échappé à la sagacité du, célèbre »voyageur.
Physiologiste aiissi habile que savant dana toutës les.autres
branches scientifiques ou littéraires dont la culture honore
l’esprit humain, M. de Humboldt n’a.pas négligé-d’étudier,
en Europe ;comme en Amérique , la yesMesérienne r des
poissons, cet organe dont les fonctions-$pnt e’ncore si peu
connues. Il a trouvé double celle du guapucha yle lobe de
devant est ovifôrmé comme tronqué à l’une‘dès,"’extrémités;
celui de derrière, deux ou trois fois plus gr,and|iest
marqué longitudinalement de quatre stries blanchâtres.
En soumettant à l’analyse, chimique l’air recueilli, dans un
grand nombre de vessies, lillûstre. physicien y a trouvé
o,o4 d’acide carbonique, o,o3 d’oxigène, et 0,93 d’azote;
composition qui se#4rapporte assez bien par sa grande
quantité d’azote à celle des carpes de nos rivières.
Il ne me paraît pas probable que; ce poisson soit vivipare
comme les', espèces 'des -genres. -voisins* M. dè Hum-
boîdt ,*%ûien a ouvert utf très-grand nombre d ’individus
pour faire l’analyse de l’air de la vessie* aerienne., aurait
été frappé de cette particularité: elle ne lui aurait pas
échappé' si elle existait. Mais d’ailleurs il a fait ses observations
danS'la maison:d.e, Mutis, en Juillet 1801, et cet
habile et zélé observateur de la nature n’aurait pas manqué
de savoir ce fait et de le dire,a%savant naturaliste qu’il
accueillait. >
\ V Gomme M. de Humboidt n’avait entre les mains, pour
éclairer ses observations ichthyologiques, que le Systema
naturæ de Gmelin'ou l’Ichthyologi^de Gouan, on con-
^9i^rès--facilemenbque-Cet illustre savant aifc-eu, comme
il le dit Iuhmêmey l’idée de ranger le Guapucha parmi
les a thermes.- De retour en Europe, aide des - ressources
qui! trouvait dansas3*-» liaison avec M: Cuvier, on c ru t,
à l’époque de la publication des notes recueillies sur cette
espèce-, reconnaître*de l’affinité entre le- guapucha et les
poe eÿ ë# o u le s fundnlesP aujourd’huî je ne piiisle croire :
présume que ce spoi-sson* doit constituer'certainement
un genre nouveau,- voisin de ceux-ci. \ <
La forme du museau, la saillie de la mâchoire inférieure
, la couleur de la bande argentée des flancs, pourraient
faire supposer qu e-le guapucha ^aurait derrière la
dorsale .une petite adipeuse qui aurait échappé aux observations
du naturaliste. Cependant je ne le crois pas, parce
que ce poisson doit avoir communément de quatre pouces
à quatre pouces a.et demi de longueur; un salmonoïde
de cette taille aurait^été reconnu, par un observateur qui
se guidait précisément par les préceptes ichthyologiques