Ce poisson manque de vessie aérienne, ainsi que M. de Hum-
boldt l’avait déjà remarqué.
L’ostéologie de ce poisson présente des particularités
non moins curieuses que la description de ses parties
extérieures.
Le crâne est aplati et recouvert en dessus par un frontal assez
petit, profondément entaillé par une échancrure ou fissure longitudinale.
U porte sur l’arrière deux petites crêtes divergentes^Le
frontal antérieur est petit ; le postérieur'est .au contraire assez f^and
et donne en arrière un angle étendu sur les cotés et qui contribue
à l’élargissement du crâne. Le mastoïdien est fort petit, et le surscapulaire
est réduit à un petit stylet placé en travers sotfs le^crâne.
L’élargissement et la forme singulière de la première vertèbre sont
vraiment remarquables ; elle donné de chaque côté un prolongement
tuberculeux creux, qui semble être en .communication avec
l’intérieur du crâne et pourrait bien être une addition à l’appareil
auditif.
L ’huméral qst très-grand, creusé et excavé en une large_cuiller;
sa partie supérieure est surmontée d’une petite, apophyse articulée
... au devant du tubercule de la première vertèbre, dont la face inférieure.
donne encore'.attache sur une impression rugueuse au corps
de l’huméral. Le radial et le branchial sont très-petits : le premier
- os du carpe est élargi et aplatL
Je n’ai pu voir de sous-orbitaire, quelque soin que j’aie pris à'le
chercher sous la peau du poisson. Lepréopercule est un ^ j^
osseux ou peu caverneux y dont on ne voit rien au dehors.
L ’opercule est irrégulièrement triangulaire et prolongée en arrière
en une apophyse longue et grosse, terminée, par les pointes qui
saillent au-dessus de la peau. Il n’y a point de sous-opercule.
L ’interopercule a la forme d’un demi-arc aplati, dont le bord
externe est également, hérissé de pointes. Nous en avons parle en
décrivant l’extérieur' du poisson. La première vertèbre est suivie
de quarante et une autres et cet ensemble est réuni en colonne
vertébrale, divisée en deux portions à peu près égales vers l’anus.
Les dix-neuf vertèbres antérieures sont ahdominales et présentent
aussi une forme remarquable. Les apophyses épineuses sont médiocres,
les transversales sont au nombre de deux de chaque :
l’antérieurè a la forme d’une petite palette, placée obliquement sur
le c<i)je dujéorps de la vertèbre; la postérieure n’est qu’un simple
stylet* osseux. Les premi,ères,ç.ôtes: sont convexes et aplaties et un
peu élargies vers l’extrémité libre. Les autres sont grêles.
Telle’"êât la dé^&fiption aussi complète que j’ai pu la
faire de l’Ërémophileï Ce poisson doit se nourrir de petits
çrustâcésl4’e^u douce, car j’en, ai tro u ^ /tle s débris dans
son estomac..
On ne doit pas attribuer l’hétérogénéité de ce poisson
à l’élévation.à.laquelle il vit dans les Cordillères; car, à
une hauteur plus considérable, M. de Humboldt a trouvé
M Pimelodus Cyclopum, dont les formes sont tout-à-fait
’Celles ‘des autres Silüroïdes vivant sur lé littoral de la mer.
Nous venons aussi de voir, dans l’article précédent, les
trichomyctères s’élever des bords de la mer jusque dans
les Andes de Cuzco et du haut Pérou.
FIN, DU TOME DIX-HUITIÈME.