de l’animai contribue aussi à augmenter sa force. Ainsi
il n’est pas rare do voir des brotehel&
poids de vingt à trente livres. Les fp*mdeé:pàl8B^ d’uan
du comté de Norfolk, à quelques milles*au nord fie Yar-
mouth, Horsea Mere et Heigham Soundsy sont célèbres
par le grand nombre de brochets d’exêtellente qualité 'et
de taille assez forte. M. ‘ Yarell a relevé plusieurs pêéhes
faites dans ces grands lacs, d’où il «résulte qu’en quatre
jours on a pu prendre deux cent cinquante-six brochets,
pesant ensemble onze cent trente-cinq livres £#et qui
donnaient, dans les différens jours, une moyenne de vingt-
huit à trente-quatre livTe^ par brochet.
Pallas porte aussi li : la même taille ëW au même poids
les brochets des grands lacs dans'lesquels «e1 rassemblent
les eaux des steppes: de Baraba, dans le gouvernement'de
Tobolsk, entre l’Irtisch et T’Oby. Pendant l’hivër^onsêüi
prend une telle quantité sous la glace, qu’on ne peut les
vendre qu% wès4 )as prix,* et OU les porte au loin-après
qu’ils sont gelés.
M. Yarell répète que les lacs d’Ecosse ont produit des
brochets de cinquante-cinq livres de poids, et ceux d’Irr
lande en ont fouiWi de ^soixanteTet dix livres. Cet'observateur
sr exact ne dit pas cependant én avoir vu de ee
poids, ce qui n’induirait pas à admettre que ces poissons
eussent eu plus de huit à neuf pieds.
Ces rapports sont fort éloignés de celui que tous les
naturalistes ont pris plaisir à copier dans Gesner, au sujet
du brochet de dix-neüf pieds, pêché , assurë-t-on , ehti 497
à Raiserslautero, ef dont le squelette aurait été conservé
à Mannheim avefc l’anneau de cuivre doré que l’empereur
Frédéric II avait attaché à l’ouïe du poisson.
Déjà Noël de la Morinière avait écrit dans ses notes
que la. grandeur du brochet de l’empereur Frédéric était
une cte ces ^agéraÿions que .Tou ^ e plaît à répéter sans
en faire d’abord l’objet d’une saine critique.
Or, en comparant ïes versions des différens auteurs ou
annalistes les plus rapprochés de l’époque assignée à cette
pêche, on voit quels doutes peuvent rester encore sur
cette expérience- j
Frédéric II était-, un prince instruit, a im a n tâ t protég
eait les lettres et les sciences^ Les manuscrits quil apporta
de l’Orient, les traductions des oeuyrfs d’Aristdte,
de Ptolémfée, des traités de Galien, faites par son influence,,
son :#vre de A rte venandi cum avïbus, qui a occupé les
loisirs, du célèbre J. Got. Schneider, suffisent pour prouver
la cukure littéraire de -cet empereur et ,s©n amour pour
rhistôire" naturelle. |
- fO n ’raoont^danc qu’il fit mettre dans un étang de sou
chïteau de plaisance îf,construit à Raiserslautern, un, brochet^
après ,avoir fait ^attacher à l’opercule un anneau de
cuivre* doré,^portant un second aUîieaÿt plus grand, avec
une inscription grecque qui devait faire connaître combien
d’années aurait vécu le poisson, quand il serait
pêché. , v-y ■>. ÎJ '
Si. l’expérience, attribuée généralement à Frédéric II,
était bien prouvée, elle aurait une importance reelle en
donoant un fait positif dont le naturaliste devrait tenir
compte dans la question si curieuse de la longévité des
animaux,, et en particulier de celle des poissons.
La pêche du poisson aurait eu lieu, suivant les aima-
listes, en 1497. Gesner, qui vivait da°s un temPs assez P®u
éloigné pour qu’il ait pu en coonaître encore des témoius