Freher, d’ailleurs, a transcrit l’inscription, grecque ; en
lettres capitales, comme si elle était en style lapidaire :
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11 faut faire attention quelle offre déjà quelques variantes
avec celle rapportée par Gesner,
11 faut aussi remarquer que Grusius attribue à l’empereur
Frédéric l.er, Barberousse le grand, père de Frédéric I I,
l’établissement de l’étang de Kaiserslautern. Radevick1 dit
aussi positivement que ee prince fit bâtir la maison de
plaisance de Kaiserslautern, qu’il y forma»un.étang, le
peupla de poissons, etc. Günlher3, poète allemand, qui
a écrit en vers latins l’histoire des hauts faits de cet empereur,
parle dans son poème - du,, séjour de Frédéric
Barberousse à son château dé Kaiserslautern.
Ces différents passages historiques conduisent à. se demander
si le brochet pris à • Kaiserslautern, et mis le premier
dans l’étang par les mains d’un Frédéric,, n’y aurait
pas été jeté par l’empereur Frédéric Barberousse, contrairement
à l’indication de l’inscription grecque de l’anneau
qui attribue le fait à Frédéric IL
Ces incertitudes laissent donc beaucoup dev„doute§ sur
la véracité .de ce récit, copié depuis dans presque tous
les ouvrages d’ichthyologie. Elles ont donné lieu aux différentes
versions des naturalistes modernes, selon les auteurs
1. Rad. apudOttonis episcopifrisigensis cronicon, 1, 26g; II, 34».
2. Gunth., Poema de gestis Frtderici'T.
3. Rursus vangionum campos Luihramque revisit,
Regalestfve sibi quos struxerat ipse penates
Incoluit..........
qu’ils ont copiés et les dates qu’ils ont adoptées : ainsi Pen-
nant a suivi Gesner , tandis que M. de Lacépède rapporte
à Frédéric Barberousse la mise du brochet dans l’étang
de Lautern.
D’autres, voulant concilier ces contradictions apparentes,
ont admis, avec M. Hartmann de Saint-Gall, quê Lehmann,
Crusius et Gesner ignoraient que le brochet représenté
dans la forteresse, d’Heilbronn, avait été,pêché dans le lac
de Constance .en 1616. Ces’auteurs ont oublié que Gesner
est mort en 1565 e | Crusius en 1607 5 »ces deux savans
n o n t donc, pas pu connaître la pêche de 1616. La relation
de Hartmann1 prouve seulement que l’expérience, fort
incertaine d ^F ré d e ric f Aurait- été renouvelée. En effet,
Bock2 en a: conservé un autre exemple? il rapporte, comme
un fait;certain, quqn pêcha dans la Meuse, en 1610, un
brochet qüi avait un anneauAle cuivre à l’opercule sur
lequel étaient gravés le nom de la ville de Staveren et le
millésime i44&
Il ia u t à eé sujet se souvenir, que l’usage de mettre
(Les*?a n n f e a u x aux "opercules des poissons avait lieu dans
plusieurs1 contrées de l’Allemagne; En Bohème, quand il
naissait un fils dans une famille riche, On semait autrefois*
des pépins dé poirés t)u de pommes , on ornait la
tête ou la queue des^ Carpes* âgées d’un an, d’anneaux d’or
en si^ne de l’allégresse produite par la naissance d’un
. héritier; '
1. In dem Schlosse Hellebrunn, bey. Salzburg,, befindet sich das Gemälde eines
se&grossen Hechts, welcher*i6 r6 tu Constanz am Bodenset; im Rhein unter der
Rheinbriick gefangen worden ist, und.Bl; Gangfisch im Leibe gehabt hat (Hartmann,
Versuch einer Beschreibung des Bodensees, p.
2. Boiffe; Versuch einer wirtschaftlichen Naturgeschichte von dem Königreich
Ost- und Westpreussen, Vf; r6ï 8.