LIVRE XV. PECTORALES m PÉOTCÜLÊES.
..Gfest la forme de sa gueule qui lui a-valu- le nom de
grenouille ( j3«7é«%er, ranà), sous lequel elle est désignée
par lès Grecs et par dès Latins, avec Tépifhette de marine;
celle pêcheur, pécheresse*, qui, aussi bign qufc les noms
de pêcheteau, pejotin, poisson pêcheur;ests relaiive à 1 industrie
qu’on lui attribue.
Gëtte industrie l’av&it rendue, célèbre dès l'antiquité pelle
n%st pas-mentionnée par les naturaliste* seulement| les
portes et les philosophes s*en étaient aussi emparés î'ies uns
pôîir embellir leurs êbants^’les' autres pour la citer en
exemple de la sagesse de la nature4; mais nous noserions
dire^i les modernes n?ont pas reproduit dès récits sera-
blàblès sur la foi dé èeâ anciens témoignages plutôt que sur
des Observations directes.* Du moins^emarquonsmousîplus
d’une Oontradictiouetelans les causes qu’on assigne à cette
indüstri#; et dans la manière dont on dit quelle s’êkèrcë.
On suppose1 que la faiblesse; dé ce poisson et le peu de
rapidité dé SeS mouvemensf sont cè qui lui rendait un
mOyèmparticulier nécessaire ‘pour se procurer des aliinens;
èt d’un autre côté on prétend qu’il es« capable de poursuivre
des ehiens*de mer et dqs’en rendre maître, et qu’il s’en
est trouvé plusieurs fois dans son ‘estomac-pCette opiniofi
a même engagé les pêcheurs anglais à rendre la liberté aux
baudroies qu’ils prennent, parce qu’ils contribuent:à diminuer
le noffibrl?de tls^quklesy. beaueoup phis nuisibles
âtii^hutres^dfeéons qué;yies baudtpieir èlles-mêmesi5t
1. 1. |X, *<$. 3q Bdrg&yg&mk.
ytiiân Hist. «»iVra?ffî d k ’, c.' 24, fliae, rana et rand piscatfix, 1. IX, e. ik et 42.
.^ 2rj*mst5te’,’2ËlhÈn, PlineyZs/. ftjf. — 3. Opp., Hal??« II, T.-0S. -*S;
' 4. Cicéron De nat. d$of., 1. H, cï 1*25.' Rance autem marinæ diçantur:„ohruere
Ihiarink ïolèi-tri ti fksvën propi ûqucim ,.ad qua's quasi ûd'escâm fisces tumiacceMniti
confici a ranis atque cob*bw»\ lN*I>.^nnaiÉS, Bnf.
Leur »faiblesse est si peu réelle que l’on en a vu se dér
fendre Gontre les .p4ehetj.rS;1; et le fait que] «nous avons
rappqrté;ci-idèpiP»j d’aprèsjllQndeiet,prouve combien leurs
macho ires,sont vigoureuses.i C:
«Cicéron fait simplement agiter un ppula surface du sable
parlepoissdii^:seiQUi Aristote, que .Pline, Qppien etJÉlien
ont suivi, c’est au m#yen des filamens qui terminentson
premier rayon libre, qu’il attire ^es victimes,îPontoppidan
crpit que^4?e§t plutôt par les nombreux lambeaux cutanés
qui lui entourent les mâchoires e t qui ressemblent à autant
de vers; ,
; On h cherté aûssit à .prêter un usage aux sacs que forme
sa membrane branchiale ; quelques-uns pnt-cruquiis offrent
un. asile,â ses petits dans les momens de danger9 j ce qui est
trèsqieu vraisemblable:j car pe, poisson, étant ovipare, ne
conserve pas de rapport avec ses petits.
D’autres naturalistes,, ayant trouvé de petits poissons qui
s’y étaient embarrassés, ont conclu que la baudroie emploie
çes s%es «Onune des blets, e t qu elle a aussi reçu de la nature
cette manière de pêcher en quelque sorte à la nasse ^ con j ecture
qui n’est guère plus vraisemblable que la première ,‘
quandpu remafquÇcCQmbiem l’orifice de qqfbranchiç^ est
étroit et caché, quelle difficulté l^poissons auraient même
de le trouver pour s’y introduire, et surtout quand on songe
que la baudroie elle-même ne saurait pomment les en faire
sortir pour les amener^à sa bouçfie, en supposant quelle
puisse parvenir à lés y faire pénétrer. .
S'ans être très-bonne, la chair dela baudroie n’est pas
1. Pôntoppidan,T)S;ï52, note. — 2. Pennant, übi supr.,p. 10 7 .— 3. Geoffroy,
Ann. dufMns., t.-Xjg. 4§<>*! . . . r'r- * ' - %