
et dans la Méditerranée. Il paraît que cette mer en nourrit
des variétés que l’on a regardées comme étant d’une seconde
espèce. Kóus erf avons reçu d’autres de l’océan Atlantique :
l’une pêchée à New-York et à Philadelphie, et d’autres
provenant du cap de BonrfehEspéranpe> Enfin, nous eh
avons des mers orientales de l’Inde , et les .ouvrages japonais,
comme nous venons dé de dire, en contiennent an&si des
figures. Kous allons commencer nos descriptions par celle
de l’espèce commune*aux deux mers d’Europe,
La B a u d ro ie commune.- '
•. (Lophius piscqtorïus, Linn.)
Il n’est pas de poisson plus célèbre que la baudroie^ et,
si l’on en croit certains naturalistes^ son instinct et sa ©om
formation ecmeourênt également à-en faire un être anomal
èt étonnant. Elle a des ruses^ussl singulières que variées :
elle pêche à la ligne , elle pêche à la nasse ; non contente
d’attirer les autrès poissonsiprff l’appâtide ses tentacules,
elle en prend aussi dans les vastes sacs qui entourent ses
branchies,:èt ces sacs, formés par la membrane branchio-
stè^ê, soutenus par des rayons prcçoptionnés à leur gratts-
deur, ne sont point garantis par des pièces operculaires,
en sorte que son genre est .isolé dans la nature,^etvttoe
ressemble M aucun autretpar ses* Organes auxilMms de là
respiration. *
La vérité est, que la baudroié à toutes les mêmes pièces
qui composent ces organes dans les autres, poissonsyque la
proportion seule .établit entre elle e t le reste *de,sa classe
quelque différence -apparente-plutôt que réelle.,. et que,
si ce que l’on a dit: de son instinct n’est pas plus exact
que ce que l’on a avancé touchant sa structure, son histoire
deviendra beaucoup moins merveilleuse.
C’est sans doute l’énorme disproportion de sa tête, et
la figure vraiment extraordinaire qui en résulte, qui ont
fait de la baudroie l’objet de tant de récits divers.
Cette tête est plate et d’une largeur prodigieuse : elle
offre plus de surface que tout le corps, line gueule énorme
s’ouvre à sa partie antérieure y ses membranes' branchio-
stèges, au lieude s^échancrer et dé<‘ne s’attacher que sous la
gorge ou tout au plus aux côtés dë la poitrine, se prolongent
jusque derrière lés pectorales, et s’ouvrertt dans leur
aisselle par un orificei/étroit j en sôrté que les pectorales,
d’ailleurs portées sur des espèces dé bras prolongés, ont
presque l’air de sortir des sacs branchiaux. Que l’on ajoute
les nombreux tentacules qui entourent cette tête, les filets
détachés qui la surinontent , la position des yeux au milieu
de la face supérieure, et l’on comprendra comment l’aspect
de ce poisson a pu avoir à la fois quelque chose
d’effrayant et de dégoûtant, et faire imaginer au peuple
toute sorte de contes surrses facultés.
La description suivante a été faite sur un individu feu
bon état, et rapporté de Nice par M. Laurillard.
Dans l’état de repos, et lorsqu’elle n’enfle, ni sa gorge ni ses sacs
branchiaux, la tête de la baudroie a en longueur les deux cinquièmes
d&eelleducorps, et encore an peu plus en largeur; mais elle
est si plate, que sa haaiteur n’égale pas celle du corps, qui elle-même
ne fait pas le dixième: de la longueur totale. Derrière les pectorales
la largeur du eorps fait le quart de sa longueur, et il va en diminuant
jusqu’à la base de la caudale, dont la hauteur est comprise
vingt-quatre fois dans là longueur totale.
Le contour de la tète est presque circulaire ; l’arc formé par ]a
t mâchoire supérieure, est moins courbe, celui de l’inférieure l’est