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La baudroie'est plus ou moins répandue dans toutes les
parties de la Méditerranée, et dans beaucoup de parages de
l’Océan. Nos pêcheurs eh prennent dans le golfe de Gascogne
aussi bien que dans la Manche : elle va même bien
plus au Nord : nQus savons que de nos ours on en a pêché
aux Orcades.1
Bloch (t. 111, p. io4) en a reçu de la mer d.u Nord;
Schanevelde (p^lpjla compte parmi les poissons du Holstein;
Linné* parmi ceux de la Suèdef Pontoppidan3^ Pilsén4,
Müller5 et S.'A; R. le prince royal de Dänemarek|parmi ceux
du Danemarck e tde là Norwége j Mohr6 et Faber7 parmi
ceux de l’Islande. |
; Mais elle se,'montre très-rarement au-delà du soixantième
degré de latitude nord- On. la rencontre à des intervalles
éloignés, à Feroë8 ;-.elle n’est pasnomméedans la Faune
du Groenland de Fabricius v et l’on ne peut aujourd’hui
affirmer qu’elle se trouvé dans la baie d’Hudson, malgré la
notoque M- Richardson9 a inSi&ée danssa Faune de l’Amé-
rique boréale. Elle ést egalement rare dans la Baltique;'aussi
jj&jj£ ne la çite-t-ij point parmi les poissons de Prusse.
Le Catalogue de S, A* R* le prince royal de Danemarck,
envoyçà M. Quvier, çanfiraieson existence, mais rare,
dans cette mer; et Bloch, Nilson et Faber donnent des
preuves de sa présence dans différens parages de ce grand
golfe intérieur.
L’étounemeut qu elle a càusq quelquefois en Angleterre
pourrait aussi faire penser quelle n’ÿ est pas très-commune ;
1. , Fauna aregdensis, p. i{83. — 2. |Fauna sueç., p. 298, et Retz, p. 3o8.
— 3. Nova hist., t. II.,.p. 244* — t. Ichth. Scand., p. lo i. -i. 5. Frod. zool. dan.,
P-'SS, Hist. natï ld ., p. 6i , n> îo8. —, 1. Naturg. dekFNche
Islands, p. 55. 8. Faber, loc. cit., f*_58. — 9. Faun, bor. Arger. , t. III, p.’ iô3»
mais' cela doit plutôt tenir à la figure extraordinaire du
poisson qu a sar grande rareté. Ainsi M. Yàrell (t. I, p. 27 a)
nous apprend dans son iütÉEe^Mht oiivrage sur les poissons
dAngleterre ,'que la baudroie à été prise sur les côtes dlr-
lande, à Londonderry^à Antrim, à Dublin, à Waterford et
à Cork; sur celles -d’Angleterre,<à Cornouailles, Devonshire,
Norfolk et Yorkshire; ét en Écosse, sur les côtes du comté
de Forth et shr lis îles'dmNhrd.^Toutefois M. Jenyns1 dit
qu’on la pnend sur la plupart des côtes de la Grande*
Bretagne, mais par hasard*!.taken oceasionnelly on most
parts ofthe coâst. D’ailleurs TurtOn | , Flemirigf, .Donovaù
(pl. ioir')s, parmi les auteurs rééens, Eennant et Shaw, dans
le dernier siècle, l’ont fait figurer dans leurs ouvrages.
La petitesse de ses ouvertures branchiales, et le peu de
communication qu’ellesont^vec l’extérieur, pourraient faire
supposer que. lai-baudroie .vivrait long-temps bhrl de l’eau;
c’est en effet ce qui est rapporté déjà par Rondelet, qui
raconte en avoir v ü un e, sub sister deux jours entiers parmi
les herbes sur le rivage Gétte baudroie saisit même à la patte
un jeune renard qui rodait auprès d’elle pendant la nuit, et
le retint j usqu’au lendemain; dans sei dents crochues^ ce qui
prouve une assëz grande force dans ses mâchoires.
J’ai déjà fait observer que celles que j’ai eu l’occasion
de voir prendre, ne m ’ont pas Offert la même ténacité de Vie.
Aristote4 se demande pourquoi la-baudroie seule parmi
les cartilagineux produit des üeufeket non despetits vivans;
à quoi il répond que ses petits, à cause de la grandeur, de
leur tête et les aiguillons dont elle est armée, n’auraient pu
1. Man. of. briî. vert. anim., p. §89!^^ 2. B rit. faun., p. 1 15. — 3. Brit. anim.,
p. 214. — 4. De gen. anim., 1. 111, c. 3.."