MALUS PERSIC.A. DOD. Pcmpi. 796. J. BAUII. Hist. i. lib. 2. pag. iS-j. BAUH. Pin. 439. R.u.
Hist. pag. i5i5.
AMYGDALUS PERSICA. LIN. Sp. 676. LAM. Dict. Enc. i, pag, 98. WILD. Sp. 2. pag. 982.
et. Persica fructu villoso; carne molli, nucleo non adhoerenti.
p. Persica fructu villoso ; carne dura', nucleo adhoerenti.
y. Persica fructu loevi; carne molli, nucleo non adhoerenti.
S". Persica fruclu loevi ; carne durd, nucleo adhoerenti.
Lc Pêclierest un arbre qui, naturellement, s'élève peu et cjui formerait plutôt
un buisson qu'un arbre a haute tige, si, lorsqu'on veut l'élever à plein vent, oa
ne retranchait toutes ses branches inférieures, qui sont très-nombreuses quand on
les laisse croitrc en liberté. Son tronc est revêtu d'une écorce brunâtre, et ses
jeunes rameaux sont lisses , verts ou souvent rougeâtres, surtout du côté du soleil.
Les feuilles sont alternes, simples, lancéolées, étroites, longues de deux à six
pouces, glabres, d'un vert gai, dentées cn scie, aiguës, portées sur de courts
pétioles, et, dans beaucoup de variétés, munies de glandes à leur base. Elles sont
accompagnées, a l'origine de leur pétiole, de deux stipules linéaires, profondément
dentées, caduques, ne durant guère que pendant la jeunesse des feuilles, et
tombant peu de tems après leur parfait développement. Dans les variétés qui sont
munies de glandes , celles-ci affectent deux formes régulières ; les unes sont presque
globuleuses ou arrondies , petites en général -, les autres, presque toujours une fois
plus grandes que les premières, paraissent creusées ou ayant une petite cavité
dans leur centre, ct elles sont moins régulières. M. DESPKEZ qui, le premier, a
obser\-é les différentes glandes des Pêchers, a nommé celles-ci glandes réniformes.
Le nombre des glandes varie de deux il cinq ou six sur les feuilles dont le caractère
est d'en avoir ; niais leur forme , leur présence ou leur absence sont toujours
constantes sur le même arbre, ct même sur tous les arbres d'une même variété'.
Les fleurs s'épanouissent avant les fouilles ; elles sont situées sur les rameaux d'un an,
à la place qu'occupaient les feuilles de l'amiéo précédente, et sont sessiles ; elles
sortent une à une, rarement deux à deux de chaque bouton, et ces boutons sont
souvent solitaires, quelquefois groupés deux ii deux , lrè.s-rarcment trois ensemble.
A côté du bouton à fleur est toujours un bourgeon à bois , qui, avant la fleuraison ,
ne se distingue qu'imparfaitement du bouton a fleur , et seulement parce qu'il est un
peu pointu et que l'autre est plus arrondi. La lleur, avant son épanouissement,
est enveloppée dans quelques écailles roussâtres (juou observe encore à la base du
calice lorsque la corolle est ouverte , mais qui tombent bientôt après la fécondation.
Le Calicc, dans toutes les variétés, n'offre pas de dilïérence remarquable; il est
toujours tubulé dans sa moitié'inférieure , légèrement évasé, a peine campanulé j
sa moitié supérieure s'étale horizontalement ct est découpée en cinq parties obtuses ,
arrondies, plus ou moins pubescentes extérieurement. La corolle, composée de
cinq pétales, est très-sujette à varier pour lu grandeur, depuis six lignes jusqu'il
dix-huit de diamètre , ct pour l'intensité de sa couleur , <{ui est tantôt d'un rose
très-pâle, souvent d'un beau rose et quelquefois d'un rose très-foncé, presque rouge.
Dans plusieurs variétés, et eu général cellos-la sont los plus nombreuses, les pétales
sont petits et ovales allongés; dans d'autres ils sont grands, ovales arrondis ou
presque ronds : les uns et les autres s'insèrent sur le calice dans Téchancrure de
ses divisions et par un oiiglet court. La différence essentielle «[ui caractérise les Pêchers
à grandes fleurs ct les Pêchers à petites ou à moyennes fleurs, c'est que, dans ceux
qu'on peut appeler à grandes fleurs, les pétales étant arrondis , aussi larges que
longs, ils recouvrent les divisions du calice ct ne les laissent point apercevoir;
taudis que dans les petites fleurs ou les moyennes , les pétales étant en général
beaucoup plus courls et d'ailleurs plus longs que larges, ils laissent les divisions
du calice à découvert. Les pélales sont plus ou moins creusés en cuiller, et
cette forme est surtout très-sensible dans los petites ct les moyennes fleurs ; ils sont
toujours entiers en leur bord. Les éuimines sout généralement de la même loDgueur
dans toutes les variétés; mais los pétalos variant de grandeur , elles sont plus longues
que la corollc dans les petites fleurs, et égales ou plus courtes que celle-ci dans
les grandes Ileurs; leurs filamens sont fdiformes, blancs ou ro.ses, selon les variétés,
iusérés sur le bord du tube du calice, et sur deux rangs; ils font une
petite courbure dans leur partie inférieure, comme ponr former une voûte au
dessus de l'ovaire ct le défendre; ils sc redressent ensuite pour se grouper autour
du style, et sont terminés à leur sommet par des anthères ovales, à deux loges qui
s'ouvrent longitudinalement. Le pistil, à-peu-près <le la même longueur que les
étamines, est composé d'uu ovaire arrondi , placé au fond du calicc oii il est libre,
pubescent ou glabre, scion les variétés; il est surmonté d'un style cylindrique,
filiforme, terminé par un stigmate en tête. Los fruits, connus sous le nom de
Pêches, sont, dans leur maturité , des drupes globuleux, charnus, succulens, dont
lapulpc, très-agréablo à manger, recouvre un noyau ligneux, trè.s-dur, ovale,
crevassé et profondément sillonné à sa surface , renfermant une à deux semences
ou amandes oléagineuses, le plus souvent amères.
La peau qui recouvre les Pèches est, selon Jcs variétés, on entièrement couverte
de duvet, ou, cn étant dépourvue, elle est totalement lisse. Cette différence,
qui paraît d'abord fort grande au premier aspect, a porté M. DCCANDOLLE
a faire , dans sa P'iore P'ranraise, deux espèces dans le genre Pêcher ; mais
commc la peau veloutée ou la pc.iu lisse est absolument lo seul caractère qui les
distingue, ct que les arbres ne dilfèrent d'ailleurs cn aucune manière, ni par la
forme des feuilles , ni par celles des fleurs , je ne crois pas qu'il soit encore assez
prouvé que cette seule différence est suffisante pour décider que les Pêchers à
fruit lisse constituent une autre espèce naturelle (pie les Pêchers a fruit velouté,
et je les considérerai seulement comme deux races ilues a la culture. Ces deux
races principales se divisent en deux autres, d'après la considération de la cbair
fondante se séparant du noyau , et d'après ccllc de la chair ferme adhérente au
noyau; enfin chacune de ces races se subdivise encore en variétés secondaires, que
Jcs jardiniers et les cultivateurs nomment vulgairement espèccs ; mais q u i , comme
on le voit, sont loin d'être des espèces naturelles, et si je leur donne quelquefois
ce nom , ce n'est que pour me conformer à l'usage ct être entendu des cultivateurs.
' Fruits dont la peau est couverte dc duvet et dont la chair fondante se sépare
facilement du noyau : PECHES proprement dites.
Var. I. PÉCHER d'Lpaham, Pl. 1. THOUIN, Annal, du Mus. vol. 8. pag. 42^ et suiv.
Persica foiiis eglandulosis, ßoribus magnis ; fructu parvo, villoso, ßavescente ; carne
molli, albd, nucleo non adhoerenti.
Ce Pêcher est un arbrisseau de dix à douze pieds de haut, formant un buisson
arrondi, touffu ; ses feuilles sont alternes, lancéolées, longues de un à deux pouces ,
lisses, d'un vert gai en dessus , d'un vert plus pàle en dessous, dentées en scies,
portées sur de courts pétioles, et dépourvues de glandes. Les fleurs, quoique n'ayant
que douze a treize ligues de diamèlre , doivent être rangées parmi les grandes fleurs,