qu'on emploie de préréreuce le plant enraciné , qu'ou peut avoir avec beaucoup
de facilité eu le faisant arracher dans les buissons ct dans les endroits où la Ronce
frutcscenle ct la Ronce hybride croissent nalurcllcnu'nt. Le tems le plus convenable
pour piauler ccs haies est le mois de novembre. 11 faut toujours, cn faisant
ccttc plantation, rabattre les liges à quelques pouces des racines, ou recourber
les tiges les jdus vigoureuses et enterrer leur extrémité pour leur faire prendre
racine. La première opération assure davantage la reprise du plant, el la seconde
est un bon moyen pour que la haie soit mieux garnie ct plus épaisse.
Dans les campagnes , les pauvres se servent des tiges ct des rameaux des Ronces
pour chauiïer les fours; lcurscendresfourni.ssentpcudepnlas.se, parcc que leur
bois est trop moëleux. Lcs chevaux n'aiment pas les feuilles de Roncc, mais les
vaches, les chèvres cl les moutons s'en acconuuodenl assez bien, ct les deux
derniers surtout les mangent avec uue certaine avidité lorsqu'elles sont jeunes;
on peut aussi alors en nourrir pendaiu ((uehiue tcms les vers-à-soic. Lcs feuilles et
les sommités des Ronces sont employées en médecine; ou les regarde conune
détersives ct astriiigciUes, et on les donne on décoction pour les gargarismcs
qu'on prescrit dans les maux dc gorge ct des gencives. Lcs fruits do la Ronce
frutescente ct de la Ronce hybride sont, comme je l'ai déjii dit, agréables au goi'it;
beaucoup de gens les rcgardenlgénéralenuinl comme malsains, et on suppose qu'ils
sont sujets 'a. causer des coliques et à donner des fièvres intermittentes; mais je
crois que les mauvaises propriétés qu'on leur attribue ne sont nullement fondées
sur l'observation : dans les campagnes, los cnfans les recherchent ct ils en consomment
beaucoup sans que cela leur fasse nud, ct je puis assurer, aiusi que
M. MÉR.VT l'a déjà fait dans la Nouvelle Flore des en\'iro/is de Paris, en avoir
souvent mangé une grande quanlilé en herborisant, sans cn avoir éprouvé la plus
légère incommodité ; je leur trouve dc même une saveur égale ou préférable à ccllc
des Framboises. Bans ipielques cantons, on fait, avec ces fruits qu'on nomme
Mûres sauvages, un vin q u i , dil-on, est peu inférieur à celui de Ja vigne; la difficulté
qu'il y a il les récolter, parce qu'ils uc mûrissent que successivement ct
qu'on ne peut guère s'en procurer de grandes quantités à-la-fois, est peut-être
la seule cause qui cnqièchc d'en faire un usage plus considérable sous cc rapport.
On s'en sert cn Provence pour colorer le vin muscat blanc, ct pour faire lo vin
muscat rouge de Tcmion. On peut aussi eu faire un sirop ct des confitures agréables.
En Guyenne, on les ramasse pour lesdonneranx pourceaux.
Les autres Ronces .sont moins connues et méritent peu dc l'être sous le rapport de
leurs propriétés. La Ronce bleue croit souvent si abondamment dans les champs ,
qu'elle y devient importune ct qu'elle embarrasse la charrue. M. Bosc dit qu'il est
difficile de la détridrc dans les terres soumises au système des jachères, mais ((u'ellc
ne peut se conserver dans celles (jui ont un assolement régulier, parce qu'elle est
étoufl'ée par les prairies artificielles, et tuée par les binages d'élé.
E X P L I C A r i O N DES PLANCHES.
Pl. ai. Fig. I. Un ramean de la Ronce frulescenle, avcc des frui(s. 1 « feuilles de la Uge principale, que le mnnqu»
d'espace n'a pas permis de ligui-er, sonl, pour la pluparl, composées de cinq folioles. Fig. A. Une ili^ur do
la méuie espèce. Fjg. 2. Un rameau do la Rodcbbleue, avec des frulu. Fig. B. Une llcur eiiùère. Fig. C
I/e calice et les pisiiU. Fi». I). Un ovaire vu à la loupe et séparé; il est chargé de si>u style el lerniiui pai
le stigmate. Fig. E. Une cl.imine séparée et grossie.
Pl. î3. Uu rameau de la Ronce du Mont-Ida, portant des fruit«.
Pl. Un rameau de la Runes odorante, eu ileurs.
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