lu Sauge écariaie, celle d'Afrique, la Sauge dorée et la dernière espèce ont besoin
d'arrosemens assez fréquens et d'unc terre plus subslanciclle.
La Sauge officinale a une odeur aromatique , forte et agréable ; sa saveur est
amère, lirant un peu sur celle du canqdu'e. On en faisait autrefois beaucoup de
cas eu médccine, et on lui attribuait de grandes vertus; c'est ce qui avait fait que
l'Écolc de Salerno avait dit, en parlani de cette plante :
Cur moriutur homo, cui Salvia crescit in horto?
11 est ccrLiiu qu'elle est lonicjue, stomachique , cordiale, astringente, et qu'elle
possède ces pi'opriotés à uu h.aut degré. Elle est Lrop négligée par les médecins de
nos jours, cL beaucoup moins usitée qu'elle ne mériterait de l'être. Ce sont ses
feuilles eu infusion dans l'eau ou dans le vin dout on peut faire usage; les Proveiu'aux
les aiment beaucoup, et ils eu mettent comnie assaisonuenicnt dans la
plupart de leurs alimens, surtout avcc la viande très-grasse , telle que collc de porcfrais
qu'on fait rôtir en y implantant des branches de Sauge. P om beaucoup de
Provençaux, les fcuillcs de cette plante remplacent celles du Thé; mais comme
md n'est prophète dans sou pays, on préfî're, pour les infusions, la Sauge qui
est dans le commerce et qu'on dit venir du Mont-Carmel, à celle qui croit partout
sur les collines et sur les montagnes. Quelques personnes fument ses feuilles comme
celles du tabac. Lcs Chinois estiment et rechorcheut beaucoup la Sauge ; ils sont
étonnés comment les Européens viemient si loin chercher le Thé, ayant chez eux
une plante si excellente. Daus l'échange qu'ils font pour se la procurer, on assure
qu'ils doDueut volontiers deux à trois caisses dc Thé vert pom- une dc Sauge.
Les Hollandais s'étaient emparés dc cette branche dc commerce, qui était pour
eux une source de richesses; ils achetaient à vil prix la Sauge de nos départemens
méridionaux, et nous vendaient très-cher le Thé qu'ils rapportaient en échange.
Dans l'île de Candie, la Sauge pomifère produit, par la piqûre d'un insecte,
des excroissances charnues grosses comme des cerises, et dontla chair est transparente
comme de la gelée ; TOUBXEFOET dit qu'elles se vendent dans les marchés,
et qu'on les mauge après les avoir fait confire.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 25.
L'n rameau de la Sauge officinale, en fleurs.
Fig. I. Une étaraine grossie.
Fig, 2. I.ja corolle de grandeur naturelle ct développée pour faire voir la position des
etamines.
Fig, 3. Le calice et le style.
Fig. L'ovaire, le style ct le stigmate.
I
!