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de largeur ; elle a une forme pyramidale irrégulière qui a beaucoup de ressemblance
avcc une Calebasse et surtont avec l'espèce que l'on nomme communément
Gourde. Sa surface ncst pas uuic ni régulièrement arrondie; elle est au contraire
chargée de bosses peu élevées, mais très-larges ct qui forment des espèces de côtes.
L'oeil est placé dans un enfoncement Irès-profond, dont les bords sont chargés dc
bosses qui se prolongent plus ou moins sur le reste du fruit. La peau est d'un
vert clair tirant sur le jaune pàle lors de la maturité, parsemée partout de petits
points d'un vert plus foncé, et dont quelques-uns sont roussàtres. La chair est
ferme, grenue, cassante, assez fondante cependant, pleine d'une eau sucrée et
agréablement parfumée. Lcs pcpins sout le plus souvent avortés. Cette Poire mûrit
cn n o v e m b r e s décembre; elle nous a été communiquée par M. ACDIBERT, qui
la cultive dans ses pépinières à Tonelles, près dc Tarascon.
Var. 173. POIRE Bon-Chrétien d'Hiver.
BON-CIIRËTIEN D'ilIVKR. Doh.am. Arb. Fr. 2. p. 212. pl. 45.
Pjrus fructu mu.rimo , lugenariformi, gibboso et subcostato, c viridi citrino , ad solem
vixrubello; carne firmd, saccharatd et sapiihi.
Un Bon-Chrétien d'Hiver a communément quatre pouces dc hauteur, sur trois
de largeur, etil a quelquefois des dimensions beaucoup plus coosidéndjles, puisque
DÜJUMI:I. dit (pi'ilse trouve de ces fruits qui ont jusqu'à six pouces de hauteur,
sur quatre de diamètre. Leur-forme la plus ordinaire est celle d'une pyramide
tronquée, souvent aussi ils ressemblent ii uno Calebasse : le côté de la tète
est très-reullé ; l'oeil est placé <lans une cavité plus ou moins profonde, bordée
de bosses qui s'étendent sur une partie de la surface des fruits dc manière à y
Jornicr des côtes et à les rcn<lrc anguleux. Le côté dc la queue diminue beaucoup
<le grosseur, sans se terminer en pointe ; au contraire, il est presque toujours
tronqué obhquement, ct la queue, cn général fort longue, car elle a quelquefois
denx pouces et demi ou plus, s'inq)lante aussi obliquement, ct elle a des bosses
et des cotes autour dc son insertion, La peau est d'uu vert clair qui passe au jauue
lors de la parfaite maturité; dans les bonnes expositions, le côté fr.ippé des rayons
du soleil prend une légère teinte de rouge. La chair est cassante, fine, sèche tant
qu'elle n'est pas à parfaite maturité; mais quand elle a atteint cc degré, elle devient
assez abondante en eau sucrée et même un peu parfumée. Les pcpins arrivent
rarement k leur état parfait, ils sont le plus souvent dcmi-avortés et même .luelquefois
entièrement. Le Bon-Chrétien d'Hiver commcnce à mûrir cn février, etil
se conserve jusqu'en mai ; il est peu sujet k mollir. L'arbre, greffe sur Coignassier
produit des fruits plus gros, plus colorés et d'une chair plus fine que sur franc
Cc Poirier est en général tardif à se mettre à " '
Var. 173. POIRE d'Angleterre
ANGLETERRE I)'HI\-ER. Dcia.-U.
Pjrus fructu magno, pjriformi,
suhrubelloi carnefirmii, sicca.
\ fruit.
d'IIiv-er. Pl. 7a. Fig. a.
Arb.Fr. 2. p. iy8?
?itrmo, punctis fulvis undiquè conspers
submoschatd et subacerbd.
, ad solem
La Poiro <,„c „ „ u s avous tronvré chez les Pépiniéristes ,1e P a n s , sous le nom
<1 Angleterre d H.vcr, est un fruit d'une forme pyramidale très-régulière, avec
la tete arrondie, ayant trois pouces et demi ii trois pouces huit lignes de hauteur
sur trente-uue n trente-deux ligues dc largeur dan, son plus grand diamètre. L.â
queue, longue de q u i n » lignes , s'implaute h Heur du frnit, et l'oeil est placé dans
une cavité cva.see, mais peu profonde. La peau, d'al.ord d'un vert clair, devient
janne-citron lors de la parf.iite maturité; la partie e.^posée aux rayons du soleil
PYRUS. POIRIER.
prend quelquefois une légère teinte rouge ; elle est d'ailleurs toute parsemée de
petits points roussàtres. La chair estfermc, sèche ou peu abondante cn eau, d'nne
saveur très-légèrement acerbe, a peine musquée el en général peu agréable : cuite,
elle est beaucoup meilleure. Lcs pépins sont très-alongés, d'un brun foncé, souvent
avortés; l'axe, autour duquel leurs loges sont placées, est crcux. Cette Poire ne
mûrit pas avant le mois d'avril, et elle se conserve jusqu'en juillet sans mollir,
mais elle se ride beaucoup.
La Poire que DI;HAMEL décrit sous le nom d'Angleterre d'Hiver paraît différer
dc la nôtre par plusieurs caractères assez marqués, et surtout par la qualité de sa
chair; car, scion cet Auteur, elle mûrit en décembre, janvier ct février, et elle
est très-beurrée, sans marc, fort douc'e, agréable, devenant pâteuse dès que le
point de sa maturité est passé, et ne Lardant pas k mollir. Au reste, notre Poire
n'a d'autres rapports avcc l'Angleterre ordinaire, qui mûril en septembre , qu'un
peu de ressemblance dans la forme; mais on voit par la description que, pour
ie reste, ccs deux fruits sont fort éloignés l'un de l'autre.
Var. 1 7 4 . POIRE Sarasiu.
S.AR.'iSlN. DCHAM. Arb. Fr. 2. pag. S.'^G.
Pjrus fructu medio, oblongo, hinc luteo, indè obscurè rubente ; carne subdeliquescenti,
saccharatd et gratè sapidd.
Le Sarasin est d'une forme oblongue, peu régulière, un peu rétrécie du côté de
la tète, où l'oeil est placé à fleur du fruit. Il a trente lignes de hauteur, sur vingtdeux
lignes de diamètre. La queue est grosse, longue de six k dix lignes. La peau,
du côtédcl'ombre, est d'abord verte, ct elle devient d'un jaune pâlclors de la maturité
; le côté du soleil est teint de rouge-brun, parseméde poiuts gris. La chair
est presque fondante, d'une saveur sucrée, relevée et un peu parfumée. Lcs pépins
sont longs, pointus, peu nourris , dc coulcur noire. Cette Poire est excellente
cuite et en compote ; elle se garde d'une année sur l'autre. DUILIMEI, dit qu'au
mois dc novembre, lorsqu'il la décrivait, il y e n avait encore dc l'année précédente,
très-saincs, très-bien conditionnées ct <jui pouvaient encore se garder long-tcms ;
elles étaient fort bonnes crues. H y a peu de Poires qui méritent autant que celleci
d'être cultivées.
Nous bornerons ici l'énumération des Poires k couteau, dout la l i s t e , quoique
déjà très-considérable, pourrait être encore beaucoup augmentée si nous ne négligions
pas k dessein de nombreuses va rictés qui, quoique bien caractérisées par
leur forme, leur couleur, leur saveur, ne méritent pas cependant d'être cultivées,
ou à cause de leur peu de grosseur, ou k cause dc leur peu de goût,
ou même de leur mauvai.se saveur. Quelque nombreuses que soient d'ailleurs les
bcmncs variétés de Poires, on peut cn obtenir encore de nouvelles par les semis,
car les graines du Poirier comme ccllcs du Pommier, à quelque variété qu'elles
appartiennent, ne multiplient jamais que 1"c.spèce, ct ne propagent point le
fruit sans l'avoir plus ou moins modifié, c'est-k-dire que celui qui viendra
sur un arbre provenu de semis offrira presque toujours quelque différence en le
comparant k celui dont it lire son origine , soit qu'il devienne meilleur, soit, comme
ccla arrive le plus souvent, que, rcniontaut vers l'origine primitive, le Poirier
sauvage, il lui soit beaucoup inférieur eu qualité.
DunA.MEL parait avoir cru que le Poirier n'a produit tant de variétés que parce
qu'il s'est allié avec lo Coignassier ; il a même soupçonné qu'il aurait bien pu
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