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8(5 DIOSPYROS. PLAQUEMINIER.
froids de uos hivers. On peuL .iiissi inullipher ces denx Plaqiiendnicrs par les'rcjetons
qui poussent dc leurs racines, et surtout le dernier, dont les raciues iraccut
au loin.
Les fruils du Faux-Lolier sont acerbes et astriiigens avant leur parfaite maturité;
ils ont besoin, connue ceux du Plaqueminier de Virginie, d'avoir supporté
quelques degrés de gelée pour être mangeables, ct encore il n'y a guère (pie
les eufans et les pauvres qui en mangent. On a c r u , pendant long-tcms, que celle
espèce était le Lotos des anciens, et que c'était avec ses frnits que se nourrissaient
les anciens Lotophages des côtcs d'Afrique, ct c'cst ccla qui lui avait fait domier
le nom spécifique de Lotits; mais M. DESI-OXTAIXES a prouvé que le veritable Lotos
des anciens était une espèce dc Jujubier ( i ) . Le bois du t'aux-Lotier est assez dur ct
assez compacte pour être employé utilement ; il a l'inconvénient dc croître Ires-
Icntcmcnt.
Dans plusieurs contrées des Etats-Lnis, on écrase dans de l'eau les fruits du Plaqueminier
de Virginie, ct on eu compose nne liqueur vineuse qui u'est pas désagréable,
cl qui, par la distillation, fournit dc très-bonne cau-de-vie. Eu pétrissant ccs fruits
avec du son, on eu forme des gâteaux qui, étant séchés au four ou au soleil, peuvent
se garder pendant quelque tems cl qu'on emploie ensuite à l'aire de la bière, cn
les délayant dans dc l'eau tièile et en y ajoutant du houblon et du levain pour faire
i'ermeuter la liqueur. EQ fais ant dessécher lapulpe, après eu avoir ôlé les noyaux
on en compose une espèce de confiture sèchc, assez agréable, qui peut se conserver
un au, ct qui entre toujours dans les provisions d'hiver des sauvages habitans des
forêts où les Plaqueminiers sont abondans. Une culture soignée pourrait sans doute
améliorer ces fruits et augmenter beaucoup leur grosseur. L'arbre vient bien aux
environs dc Paris , il y rapporte des fruits; mais il réussirait encore mieux dans le
midi de laFrance. Son bois est dur, compacte, de couleur brune dans le coeuril
.sert, en Amérique, à faire des vis, des maillets, des masses, des formes de
souliers, des crosses de fusil, des manches d'outils; il est propre à faire des brancards
dc voitures , et il serait préférable au Frêne sous ce rapport, s'il était facile de
s'en procurer des morceaux dc la <liinension nécessaire ; mais, quoique cet arbre soit
commun dans les hois, on en trouve rarement de gros individus. Il découle des
fentes de fécorcc une très-petite quantité d'une gomme verdàtre, inodore, insipide,
(lu'on dit être purgalive, mais dont les propriétés ne sontpas bien connues. L'écorce
intérieure i le liber } est très-amère cl a été employée avec succès, au rapport de
RNRCKEI,, cité par M. MICIIAVÏ , pour la guérison des fièvres intermittentes.
Les fruils du Plaqueminier Xaki, auxquels on donne en français le nom de
Figues-Caques, sout fort estimés au Japon à cause dc leur saveur agréable, et,
3 pays,dans ( on en cultive plusieurs variétés. Ou pourrait acclimater cet a'rbrè
dans les parties lesplus chaudes de nos départemens méridionaux ; dans le nord
dc la France, on ne peut le cidtiver qu'en caisse, afin de le rentrer l'hiver dans
l'orangerie.
E X P L l C . 4 T I 0 i \ DI- LA P L A N C H E 26.
Un rameau du Fl.iqiiciuînicr Faux-tolier. en Ileurs. Fig. La corolle jéparfo du calice el ouverte p
^inmmes. ïig. 2. Le calice ei le pisiil. Fig. 3. Uno dbmins grossie Fis 4
Co,.pe liorizonUlc dt. frua monlr:.!« les log« au nombre de Luil, el ciaul
•? de M. Dbs»o..TAIH!S dans k rcruril de l'Acud^mie dc-s Sciences de Paris, annde
170B, cl latlicle Jujubier dans cet ouvrage, volume 3, pages 5« el 53.