
lais, ou KAHICà. des Daiaks.
Le plus grand et le plus vieux de nos individus est un mâle
dont la hauteur est de 4 pieds; (1) sa tête est très-grosse; elle parait
même d'une dimension extraordinaire, vu que la joue prolongée
latéralement porte une excroissance très-saillante en forme de
croissant; cette tubérosité naît de la région temporale, descend
derrière l’orbite et par-devant l’oreille pour s’étendre sur l’arcade
zygomatique jusqu’au rameau ascendant de la mâchoire inféiieure.
Cet accessoire charnu de chaque coté de la face donne a la physionomie
une apparence déforme qu i, joint au prolongement excessif
du museau et à l’épaisseur des lèvres, au-dessus desquelles
un très-petit nez se trouve comme enté, contribuent à faire de 1 ensemble
de cette face la figure la plus hideuse qui soit connue dans
le règne animal. Les tubérosités mentionnées sont longues de 5
pouces, et portent en épaisseur i pouce 9 lignes. Elles ressemblent
à ces excroissances plus ou moins volumineuses que portent certaines
espèces du genre Sus et tous les Phacochoeres connus; leur
texture est de substance adipeuse, dure au loucher, et se trouve
contenue dans un tissu cellulaire très-abondant. On ne sait rien
encore des fonctions auxquelles celle organisation toute particulière
peut être destinée; elle ne se développe chez le male seulement,
que dans un âge avance tres-rapprocbé de létat adulte; si nos
conjectures sont exactes, envî^ïn à 1 âge-de huit, ou de dix ans:
un sujet mâle constaté n’avoir atteint que sa sixième ou septième
année n’en porte aucune trace, tandis qu’un autre beaucoup plus
grand, parvenu aux deux tiers de la taille du sujet adulte, en
porte déjà les marques très-prononcées : il n’en existe aucune apparence
chez les femelles.
Le front du vieux mâle est à-peu-pres totalement nu. Les orbites
sont saillantes; les yeux d’un tiers plus petit que dans 1 homme. Il
( I ) Nos voyageurs nous font part, sous la date du 5 Octobre 18311, de Banjarmassmg dans
Plie de Bornéo, qu’ ils possèdent trois vieux mâles et une femelle dont le plus grand porte
en hauteur 5 pieds 3 pouces.
n’y a pas de sourcils, mais les petites paupières sont entourées de
quelques poils raides. L e nez est déprimé, sunissant dune venue
aux joues et ne saillant que vers le bout, où les narines s’ouvrent
de côté î elles sont séparées par une cloison qui s étend au-dela de
leur bord inférieur et se confond avec l’épaisse lèvre supérieure;
celle-ci de même que l’inférieure sont très-grosses et charnues. La
mâchoire inférieure se termine en un menton extrêmement large,
tronqué et dépassant la mâchoire supérieure; elle porte, dans le
mâle, une barbe longue et pointue. La bouche n’est qu’une fente
horizontale assez petite proportionellement à la taille de 1 animal.
Toutes ces parties sont à-peu-près- nues, excepté quelques poils épars,
d’un roux-jaunâtre, sur les protubérances temporales. Les parties
latérales des lèvres sont garnies d’une sorte de moustache, qui prend
origine aux angles du nez et s’étend a 1 angle de la bouche. Les
oreilles sont petites, formées comme celles de l’homme, mais a lobe
fixe. La partie postérieure de la tête est de de forme sphérique ; tous
les poils dont elle est revêtue semblent naître dun centre commun
et sont disposés radiairement ; le verlex fuyant tres-en arriéré se termine
en un occiput déprimé. Toutes les parties du tronc sont
lourdes, trapues et manquant totalement de grâce par l’extrême
largeur des hanches et le volume du ventre. La poitrine est peu
s’en faut toute nue, garnie à claire voie de quelques poils qui
deviennent plus abondans le long du sternum et au ventre, ou
ils ne sont ni assez longs ni assez touffus pour couvrir la peau
qu’on aperçoit partout. Le dos jusqu’aux fesses est encore moins
poilu, mais les côtés du corps sont abondamment garnis de poils
longs qui retombent sur ceux dont les jambes sont couvertes. Les extrémités
antérieures sont démésurément plus longues que les postérieures:
elles atteignent à-peu-près la terre lorsque 1 animal est debout;
l’avanl-bras surtout est d’une longueur considérable: ces parties sont
très-poilues, mais moins vers les mains et sur les doigts ou ils sont
rares et courts; tous les poils de l’avant-bras sont dirigés vers le
coude, où ils se réunissent avec ceux de l’humerus en forme de pointe.