Pelage peu fourni, même rare et manquant totalement sur différentes
parties. Poils longs; ceux de l'avant-bras dirigés vers le coude.
Des sacs -thyroïdiens au larynx. Cæcum court, muni d’un appendice
vermiforme.
De tous les êtres répartis sur le globe, les singes sont ceux qui,
après l’homme, méritent de fixer l’attention la plus spéciale de l’observateur
de la nature. Ce n’est pas par le degré d’utilité que ces
animaux pourraient offrir à l’économie sociale, qu’ils nous inspirent
un intérêt plus direct que tous ces autres mammifères'que l’homme
s’est en quelque sorte associé, dont il est parvenu à dompter le
naturel sauvage, dont il a croisé et multiplié les races, et qu’il rend
de la sorte tributaires à ses besoins journaliers, à ses goûts, comme
à ses caprices. Les espèces les plus parfaitement organisées de
la classe des quadrumanes excitent notre attention et la guident principalement
à examiner plus attentivement les rapports d’organisation
qu’elles paraissent avoir avec l’ espèce humaine.
Mis trop souvent en parallèle avec l’homme, on n’a pas; suffisamment
eu égard aux disparates nombreux que leurs formes présentent
lorsqu’on les compare chacune isolément. Sans avoir égard aux
fonctions intellectuelles et au développement dont ces organes paraissent
susceptible dans l’espèce humaine, facultés qui ne se retrouvent
sous aucune apparence de rapport chez les singes les plus
parfaitement organisés ; pourrait-on bien espérer d’établir comparativement,
une analogie de quelque valeur réelle entre les formes
des singes et de l’homme; même en plaçant ce dernier sur le
dernier échelon de l’intelligence; ou en le supposant dans l’état le
plus misérable de son existence primitive et de sauvage? Un hiatus
trop considérable sépare l’être le plus parfait de la création de la
brute à laquelle on.à voulu le comparer, avec laquelle quelques-
uns ont même cru pouvoir l’assimiler.
A juger d’après cette introduction on pourrait s’attendre à trouver
ici une revue comparée du Bimane et du Quadrumane ; ou dumotns
une analyse historique des espèces de Singes-orang dont l’existence
est constatée , soit par leur dépouille ou par le squelette complet,
soit par quelques parties marquantes. L ’insufissance des matériaux
qui sont nécessaires pour qu’on puisse espérer d’atteindre ce bu t, ne
nous permettent, pour le présent, que d’établir quelques bases d’une
comparaison osléologique et de formés extérieures. Le manque
d’observations que l’anatomie des différentes parties doit fournir,
ne permet pas encore d’étendre cette investigation sur ce point très
important. L ’histoire détaillée des moeurs et des habitudes de ces
animaux si long-temps connus , mais concernant lesquels les données
sont encore aujourd’hui si vagues et incomplètes, nous oblige à
borner pour le présent les notes historiques à la seule espece de
Singe-orang qui vit à Bornéo, et qui nous est connu sous le nom
d'Orang-outan (Q . Nous ne ferons que répéter .sommairement tout
ce qui a été décrit relativement à l’espèce du Onmpanse d Afrique;
en nous proposant de terminer ce premier mémoire sur les singes-
orang par quelques observations concernant une seconde espece
asiatique, dont l’existence paraît probable: cette seconde espece
dont on ne connaît pas avec exactitude la demeure (a ) , et qui se
trouve basée sur l’existence d’un jeune sujet, actuellement vivant
dans la ménagerie du jardin des plantes à Pans, pourra etre comparée
et décrite plus exactement par les naturalistes français, lorsque
nous aurons fourni tous les détails qui sont en ce moment a
notre portée relativement à l’espèce de l’Orang de Bornéo , details
que nous pouvons établir sur quatre individus parfaitement adultes,
dont un mâle et une femelle de la plus forte taille a laquelle ces
animaux puissent parvenir; des individus à .l’âge moyen que nous
jugeons parvenus, approximativement, à l’âge de dix ans; plus des
, . .. J . Romeo désignent notre quadrumane
(1) Les Dajaks qui forment la population des fafc
par le nom de Kahica-, Us malais le nomment O.ang-oetan, ce qu a
(2, Selon les on-dit, la partie septentrionale de la grande lie de Sumatra; plus probablement
la terre ferme de l'Inde, la Cochinchine ou le Pégou.