
genou. Cet os analogue à l'apophyse olécrane , et que l'on peut désigner
sous le nom de rotule du membre antérieur ou rotule du
coude, ne se trouve parmi les mammifères que chez les seules chauve
souris, les galéopithèqaes en étant eux-mêmes dépourvus, et il
est à remarquer que bien loin d'être établi sur un typé, chez les
chéiroptères frugivores et sur un autre chez les insectivores, cet os
présente une disposition semblable chez les unes et chez les autres,
à l’exception de quelques unes de ces dernières, le genre vesperlilio
où il n’existe qu’en rudiment : voir Diction, class. d’hist. nat.
vol. 14.
Nous avons constaté l’existence de cette rotule alaire indiquée
par le naturaliste c ité , et dont il n’est pas fait mention dans les
cours d’anatomie comparée les plus récents. Mais nous devons convenir
que; cet os qu’on peut nommer la rotule antérieure ou alaire
est sujet à plusieurs modifications dans les différens genres, et parait
être en rapport avec le plus ou le moins de développement du cubitus,
généralement grêle dans les chéiroptères, mais plus fort et plus
développé chez- les frugivores que chez les insectivores; cette rotule
alaire est parfaitement développée dans le genre pteropus, plus faiblement
chez ce.phalotes, et assez distincte dans rhinolophus; dans
les vesperlilio elle est, comme le remarque Geoffroy, entièrement cachée
dans le tendon du triceps. Je crois pouvoir déterminer l’usage
de celte conformation de l’aile et de l’existence d’une rotule, correspondant
par les fonctions à l’apophyse olécrane des autres mammifères.
Le plus grand nombre des chauve-souris possède la faculté
de se servir de leurs ailes en guise de mains , l'aile peut se ployer
■ dans tous les sens et devient susceptible de préhension ; sa structure
répond à la fois et selon les besoins de l'animal, à des mains pour
saisir, des pieds pour marcher, et des ailes pour voler; la rotule
alaire satisfait dans la marche rampante et en appuiant à terre, aux
mêmes fonctions que la rotule postérieure dans les autres classes
des mammifères. Brehm a aussi fait la remarque que les chauve-
souris se servent de leurs ailes en guise de mains, et qu’en cela
elles diffèrent des oiseaux qui ne peuvent jamais se servir de leurs
ailes pour saisir ou retenir un objet, ou bien servir de support au corps
autrement que par le vol.
Comme caractère particulier , propre aux chéiroptères frugivores,
on peut encore citer qu’ils ne produisent, à chaque portée, qu’un
seul petit ; Brehm a aussi vérifié ce fait sur quelques -espèces de
chéiroptères insectivores d’Europe. Nos voyageurs l’ont trouvé
tel chez toutes les espèces frugivores -et dans quelques insectivores
du Grand Archipel asiatique, et j’ai été à même de: le vérifier sur
les femelles pleines des espèces frugivores, qui me sont parvenus,
conservées à l'esprit de vin, des différentes parties Me l’Inde. La
mère, chez les espèces frugivores, transporte son petit dans tous
ses mouvemens; quand elle vole, le jeune animal suspendu à
l ’une des mammelles, a les deux extrémités postérieures accrochées
autour du flanc opposé à la tétine qu'il tient; l ’un des crochets ou
le pouce de l’aile se replie près du cou sur l’épaule, ét de l’autre
pouce il se cramponne au flanc opposé à celui où il est assujeti par
les doigts des pieds: de celte manière l’équilibré est maintenu, et la
direction du vol de la mère n’en peut éprouver aucun inconvénient.
L e jeune animal est si fortement accroché que les mouvemens divers
ne lui font pas lâcher prise.
Un fait qu'on n’a pu expliquer jusqu’ici, obtient une solution
parfaite par le moyen des observations très récentes faites sur ces
mammifères ailés. Je veux parler de la capture en masse d’individus
des espèces différentes de ces animaux. On à toujours obtenu
dans les repaires qu’on à visités, seulement des mâles ou bien des
sujets tous de sexe féminin , souvent aussi des jeunes- en masse, sans
que parmi le grand nombre on ait pu trouver d’adulte de l’un ou
de l’autre sexe: cette réunion des sexes et des jeunes toujours isolés
les uns des autres se trouve expliquée par la connaissance des moeurs
de ces animaux. On vient de s’assurer que les sexes n'habitent jamais
ensemble dans un même lieu de retraité; immédiatement après
l’accouplement et lorsque les femelles sont fécondées, celles-ci- se