
NYCTICE NOCTÜLINE. — NT CT ICE JUS JVOCTÜLIJVDS,
Ou a vu qu’à la page 211 de cette monographie nous avons fait
mention du vespertilion noctuline, indiqué par Mr. Isidore Geoffroy.
A cette époque nous ne connaissions cette espèce que sur les ren-
seignemens fournis par ce savant dans le voyage de Bélanger;
cependant, comme le nombre et la forme des dents n’avaient pas
été signalés, il restait toujours quelque doute sur la place qu’il convenait
d’assigner à celte espèce nouvelle. Aujourd’hui, que deux
sujets nous en sont parvenus, il est facile de constater par l’examen
du crâne et des dents, que cette espèce n’est pas un vespertilion,
mais qu e , par tous ses caractères il doit être associé aux nycticés,
tel que le genre vient d’ëtre caractérisé.
Cette espèce est en effet voisine du Nycticé Bélanger, dont elle
représente les formes en diminutif, n’etant guère plus grande que
notre pipistrelle d'Europe; mais elle en diffère encore essentiellement,
parcequ’ aucune partie du corps ni des membres n’est dégarnie
de poil; au contraire, on ne voit de nudité qu’à l’entour du
museau, et contrairement à toutes les autres espèces, la noctuline
a la base supérieure de la membrane interfémorale garnie de pelage,
Voici sa description sur les deux sujets que nous possédons.
Museau allongé, nu vers son extrémité et sur les côtés, et terminé
en un léger boutoir. Oreilles triangulaires, terminées ovalairement ;
le lobe inférieur est plus éloigné de la commissure des lèvres que
dans les autres espèces; tragus long, droit, quoique également large
dans toute sa longueur et arrondi par le bout. Queue de moyenne
longueur ( 1 ); membrane inlerfémorale garnie d’un lobe externe à
(1) Dans les deux sujets que nous avons sous les yeux, on trouve un nouvel exemple de
la différence assez remarquable que peut fournir sur des individus d’une même espèce la
manière selon laquelle ils ont été dépouillés; l’un, ayant conservé les vertibres caudales
dans sa membrane interfémorale, offre une queue de moyenne longueur et sa membrane dans
la forme naturelle ; l’autre, se trouvant dépouillé de tout, vestige de queue, offre, par sa
membrane contractée et le manque de soutien naturel, une forme toute différente, qui prête
à la prendre pour une espèce distincte, caractérisée par sa courte queue et le peu de développement
en longueur de son interfémorale ; cette disparité apparente est telle que, s’ il fallait
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l’osselet du calcanéum. Dents incisives supérieures 2 longues, pointues
et convergentes intérieurement ; 6 en bas, régulières, trilobées; molaires
supérieures 4 ; l’arrière molaire forme comme chez tous les
nycticés une demi-dent transversale; inférieures 5 , dont une
fausse.
La partie nue du museau est garnie de quelques soies rares. Tout
le dessus de la tête, les côtés du cou, les parties supérieures du
corps et la base de l’interfémorale sont garnies de poils courts d’un
fauve roussàtre. Tout le dessous est d’un fauve isabelle, mais les
côtés de la poitrine ont une nuance légèrement roussàtre ; toute la
partie inférieure de l’interfémorale paraît nue, mais vue à la loupe
elle est garnie comme de stries diagonales formées de petites papilles,
d’où naissent quelques poils, fins, rares et blanchâtres. Les
membranes sont d’un brun clair, mais leur liseré est blanchâtre.
Les sexes n’offrent point de différence.
Longueur totale 3 pouces 2 ou 3 lignes, dont la queue prend 1
pouce 2 lignes; envergure 8 pouces 6 lignes; antibrachium 1 pouce
4 lignes,
Synonymie. Notre espèce a été décrite pouç la première fois par
Mr. Isidore Geoffroy sous le nom de v e s p e r t i l io n n o c t u l in e , voyez
Bélanger voyag. aux Ind. orient, pag. 9 2- A celte description
manque les caractères fournis par les dents. Comme je n avais pas
vu ce cheiroptère en nature, il m’a fallu suivre les données fournies
par Mr. Geoffroy et j’ai décrit l’espèce sous ce nom de vespertilion
noctuline dans la 3™ section page 211 du présent mémoire:
maintenant que nous savons que c’est un J\ycticé, on est prié de
rayer l’article mentionné.
Elle habite le continent de l’Inde. L ’individu de Mr. Geoffroy
avait été envoyé du Bengale par Duvaucel; les sujets du musée des
Pays-Bas sont de Singapour.
signaler l’espèce sur cea deur individus, isolés l’un de l’autre , on ne manquerait pas d’en
former deux espèces distinctes.