
 
        
         
		détails,  sur  un  sujet  adulte.  Illiger,  dans  son  prodomus  en  fait  le  
 genre Harpyia.  Mr.  Geoffroy  père  ( i j ,   associant  cette  espèce  de  
 Pallas  à  un  autre  Cheiroptère  rapporté  par  Péron ,  classe  ces  deux  
 animaux  réunis  dans  sons  genre  Cephalotes,  sous  les  noms  de  
 Cephalotes  Peronii  et  Pa lla sii,  fait  mention  de  cette  dernière  
 espèce  sur  la  description  et  les  figures  de  Pallas,  et  indique  les principaux  
 caractères  de  la  première  sur  deux  sujets  mâles  adultes,  
 mais  qui  n’ont  pas  atteint  le  maximum  du  développement,  ainsi  
 que  j’ai  pu  m’en  convaincre  par  la  vue  de  ces  deux  individus.  La  
 connaissance  de  ces  deux  espèces  réposait  sur  ces  données  lorsque  
 je  commençai mon  travail  sur  les roussettes  (2);  avant  la publication  
 de  cette monographie  le musée  reçut du  voyage  du  professeur  Rein-  
 wardt  trois  sujets  du  Céphalote  de  Pérou  pris  à  Timor;  l’un  de  
 ces  sujets  se trouvait  être  un  jeune de  l’année ; les  deux autres  étoient  
 adultes;  ce  jeune  individu  me  fournit  l’occasion  de  prouver  dans  la  
 monographie  citée,  qu’un  jeune  Céphalote  avait  servi  à  Mr.  Geoffroy  
 père  à  la  description  de  sa Roussette mantelée.  Ou  en  était  là  
 en  1828,  lorsque  Mr. Geoffroy fils publia la monographie des chauve-  
 souris  frugivores  (3) ,   dans  laquelle  il  démontre  la  nécessité  de  séparer  
 le  Cephalotes  Pallasii,  du  Cephalotes  Peronii,  séparation  
 que  le  prodromus  d’ Illiger  avait  déjà  proposé  par  l’application  du  
 nom  de  Harpyia  pour  le  Pespertilio  Cephalotes  de  Pallas,  et que  
 plusieurs  auteurs  et  musées  publics  ont  sanctionné  depuis.  Ces  
 motifs  nous  engagent  à  conserver  le  nom  de Harpyia  au  cheiroptère  
 de  Pallas,  en  laissant  à  l’espèce  découverte  par  Péron  le  nom  de  
 Cephalotes  donné  par Mr.  Geoffroy.  Le  fils  de  ce  professeur  propose  
 de  laisser  le  nom  de  Cephalotes  à  l’espèce  Pallasiènne  et  
 propose  le  nom  générique  Hypoderma  pour  celle  de  Péron;  cette  
 innovation  nous parait  aussi  superflue  que  la  dénomination  générique  
 Gelasïnus ,  sous  laquelle nos  naturalistes  dans  l’Inde nous ont adressé  
 VHarpyia  Pallasii. 
 ( 1)  Voyez  Ann.  du  Mus.  d’Hist.  Nat.  vol.  9  pag.  101. 
 (2 )  Voyez  Monographies.,  vol.  1. 
 (3)  Voyez  Dict.  class.  d’hist.  nat.  vol.  14, 
 Une vieille  femelle  de Harpie  d’Amboine obtenue  récemment  par  
 Mr.  Mr.  Macklot  et Muller  et  une  vingtaine  de  sujets  en  esprit  de  
 vin  et  quatre  squelettes  du  Cephalotes  dans  tous  les  âges  et  des  
 deux  sexes,  capturés dans  les îles de  Timor,  d’Amboine et  de Banda  
 par  les  naturalistes  mentionnés,  nous  serviront  à  compléter  l’histoire  
 de  ces  deux  genres  si  rémarquables  par  leur  formule  dentaire  
 et  par  tout  l’ensemble  de  leurs  formes  singulières. 
 A  l’exemple  de  Mr.  Isidore  Geoffroy,  nous  écartons  provisoirement  
 des  deux genres mentionnés,  le  cheiroptère que Rafinesque  dit  
 avoir  trouvé en  Sicile et qu’il  a  indiqué  (i)sous  le nom de  Cephalotes  
 teniotis  espèce  qui,  s’il  faut  le  croire,  se  rapporterait  a  notre  
 genre  Harpyia  par  le manque  d’incisives  inférieures.  Rafinesque  dit  
 qu’il n’a  point  de  crête  proéiminente  sur  le  nez,  que  les  canines  et  
 les  mâchelières  sont  aiguës,  que  la  queue  est  libre  dans  sa  moitié  
 postérieure,  qu’il  existe  une  verrue  entre  les  deux  incisives  supérieures, 
   et  que  le  pelage  est entièrement  gris-brun. 
 Nous  donnons  dans  lés  planches  jointes  à  ce  mémoire  tous  les  
 détails  sur  la  denture  de  ces  deux  genres  et  les  figures  prises  sur  
 des  sujets  très vieux  que  le musée  des  Pays-Bas  a  reçu  récemment  
 conservés  à  l ’esprit  de  vin  ;  nous  offrons  aussi  des  figures  de  la  tête  
 dessinées  sur  les  lieux  et  d’après  le  vivant. 
 HARPIE  DE  PALLAS.  —  HARPYIA  PALLASII. 
 Planche  3g. 
 De  la  taille  et  de  l’envergure  de  notre  Vespertilio  murinus  d Europe; 
   tête  à  peu  près  orbiculaire,  museau  court  et  large,  narines  
 prolongées  en  deux  tubes  divergens,  ronds,  fendus  sur  leur  coté  
 externe  et  terminés  par  un  rebord saillant.  Lèvre  supérieure fendue ,  
 munie  d’une  double  rangée  de  petites  soies;  une  petite  touffe  de  
 poils  au  dessus  des  yeux.  Oreilles  très  écartées,  nues,  rondes  et  
 courtes ;  un  ongle  au  doigt  indicateur  et  le  pouce  engagé  a  moitié 
 (1)  Voyez  son  Prodrome  de  Somiologîe.