
 
        
         
		mastication.  Il  n’en  est  pas  de même chez  les  chéiroptères,  dont  les  
 organes  des  sens, particulièrement  ceux  de l’ouie  et  de  l'odorat,  ont  
 une  tendance  plus  forte  à  des  développemens  extraordinaires.  Les  
 parties du derme se  présentent  dans  ces animaux  sous  tant de  formes  
 différentes, elles acquièrent  souvent  un  développement  si  compliqué,  
 même  bizarre, qu’il  est naturel  que  leur  accroissement  considérable,  
 on  dirait,  souvent  hors  de  proportion  avec  les  autres  parties  correspondantes, 
   influe  ou  porte  atteinte  à  la  croissance  normale  des  
 muscles  qui  font  mouvoir  les  principaux  appareils  de  la  mastication  
 et  porte  même  quelques  parties  solides  de  la  mâchoire  à  demeurer  
 à  l’état  rudimentaire,  ou  bien  à  rester  à  l ’état  cartilagineux;  ce  
 qui  fait  que,  si  le  développement  surabondant  d’une  partie  a  lieu  
 d’une manière  extraordinaire,  il  nuit  ou  devient  un  obstacle à  celui  
 des  parties  adjacentes.  Cette  remarque,  dont  maintes  preuves  servent  
 à  constater  l’exactitude,  n’est,  dans  aucun  genre,  mieux  mise  
 en  évidence  que  dans  la  famille  des  chéiroptères,  chez  laquelle  
 l’organe  de  l’odorat  porte  visiblement  ateinte  à  l’organe  de  la  mastication  
 ;  l’un  se  complique  au détriment  de  l ’autre.  Pour  assurer  le  
 jugement  on  n’a  besoin  que  d’observer  chez  les  Rhinolophes,  ces  
 surabondances  de  développement  cartilagineux  et  membraneux  
 du  nez  et  des  oreilles;  cette  disposition  du  derme  à  prendre  une  
 forme  variée  sur  le  nez  des  Phyllostomes  et  des  groupes  différons  
 dont  ce  genre  ci-devant  unique,  est  composé;  ces  tubes  grêles  à  
 soupapes,  mais  dont  l’organe  principal  est  extraordinairement  compliqué  
 sur  le large  chanfrein  des  Rhinopomes,  et  dans  la  cavité  de  
 cette  partie  chez  les  Taphiens;  ce  luxe  du  derme  et  des  muscles  
 labiaires  qui donnent  a  la  figure  des Molosses  une  forme  si hideuse; 
   ces  tubes  à  naseaux  alongés  dans  les  deux  genres  de  la  famille  
 des  frugivores, indiqués  par  nous  sous  les  noms  de  Harpie  et  de  
 Mégère  (1). 
 (1)  Voyez  ce  dernier  genre  nouvellement  formé  par  moit  où  se  trouve  compris  la  seule  
 espèce  décrite  sous  le  nom  de  Pachysoma  ecaudatum,  de  ces  monographies  pag.  94.  On  est  
 prié  d’ en  faire  Mcgera  eoaudnta,  et  comme  caractère  principal,  incisives 
 Chez  tous  les  animaux  qui  font  partie  de  ces  genres  on  voit  aussi  
 une  formule  dentaire  toute  différente,  et  des  anomalies  nombreuses  
 dans  la  nature  et  la  forme  des  élémens  dont  l’intemiaxillaire  est  
 composé ;  celui-ci  se  présentant  chez  les  uns  en plaque  mince,  déprimée  
 et mobile,  porte  à  peine  les  vestiges  de  dents  presque  irriper-  
 ceptiles,  ainsi  que  nous  le  voyons  chez  les  Rhinolophes;  ou,  se  
 développant  uniquement  en  deux  rudimens osseux,  soudés  aux  maxillaires, 
   portent  des  dents  qui  se  nuisent  les  unes  les  autres,  dans  
 leurs  alvéoles  trop  restreintes  et  force«#,  par  leur  croissance,  l’une  
 d’elles  à  disparaître  totalement  de  la  mâchoire;,  comme  cela  a  lieu  
 dans  le  genre  JYycticé.U  Chez quelques  autres,  1 intermaxillaire quoique  
 parfait,  est  si  restreint  en  étendue ^que  le  développement  du  
 talon  des  canines  nécessite  l’expulsion  d’une  paire  de  dents,  qui  ne  
 reparaissent plus  lorsque  l’animal  a  atteint toute  sa  croissance,  comme  
 dans  le  genre Molosse (dysopes).  Chez  d’autres,  l’os  intermaxillaire  
 ou bien  la  portion  qui  en  tient  lieu,  est  rapétissé  jusqu’à  n’étre  plus  
 qu’un  rudiment  osseux  ;  ou  bien  deux  plaques  en  lamelles  mobiles,  
 à  l’extrémité  desquelles  se  présentent  d’abord  deux  petites  dents,  
 dont  l’une  est  expulsée  dans  un  âge plus avancé,  dont  le  Céphalote  
 Sert  de  type.  Enfin,  ce  n’est  plus  qu’ un  rudiment  cartilagineux,  
 portant  seulement  un  vestige  ou  des  fines  pointes  émaillées,  qui  adhèrent  
 si  faiblement  au  derme,  que  leur  chute  doit  avoir  lieu  peu  
 de  tems  après  la  naissance  et  sans  que  l’accroissement  des  autres  
 dents  les  fassent  tomber  de  leurs  alvéoles.  On  en  voit  finalement,  
 dont  l’état  abnorme  de  l’intermaxillaire  ne permet  plus  l’apparition,  
 même  temporairement,  du  dernier  vestige d’incisives ;  comme  nous  
 le  trouvons, chez  les Rhinolophes  à  feuille  en  ter-de-lance.  A  la mâchoire  
 inférieure,  l’expulsion  des  dents  n’a  lieu  que  par  l’accroissement  
 prodigieux  du  talon  des  canines,  qui  finit  par  prendre  successivement  
 un  développement  latéral  interne  si  grand, que  les incisives  
 sont  expulsées,  tandis  que  les  pointes  émaillées  de  ces  talons  prennent  
 la  forme  d’incisives  et  qu’alors  elles  opèrent  le  pouvoir  de préhension  
 avec  les  incisives correspondantes de  la  mâchoire supérieure,