Mr. le Dr. Horsfield trouva l’hisloire de ce groupe à ce point,
lorsqu’il entreprit le travail sur les Rhinolophes de Java, voyez
Zoological researches; ce naturaliste, après un résumé succint des
travaux de ses devanciers, annonce sept espèces nouvelles; cette
annonce et la publication de l ’index, où ces espèces se trouvent
désignées par quelques lignes seulement me surprirent, vu qu’a vant
de publier ce mémoire M.r. Horsfield m’avait fait voir à
Londres les sujets rapportés par lui, et qu’alors je n’avais cru reconnaître
parmi ces Chéiroptères que trois espèces inédites, adressées
depuis en grand nombre d’individus, par la commission des
naturalistes, chargés d’explorer les possessions Neérlandaises dans
l'Inde. Cependant, ne voulant rien publier sur celte matière avant
d’avoir revu plus exactement les sujets sur lesquels le Dr. Horsfield
venait d’établir, selon ses vues, les sept espèces mentionnées,
je profitai en l’année 1828, de mon séjour à Londres et sollicitai
de la complaisance de mon ami un nouvel examen des individus
dont il s’agit. Je crus trouver à cette seconde revue comme lors
de la première seulement trois espèces distinctes. Mr. Boié que
j’avais spécialement chargé lors de son départ pour Java, de la
recherche des espèces établies par Mr. Horsfield, venait de m’adresser
dans son dernier envoi des sujets de ces Rhinolophes, parmi
lesquels se trouvaient également les trois espèces découvertes dans
cette île par Kuhl et van Hasselt; plus une espèce nouvelle,
dont la découverte est due à ses recherches.
Je conclus de toutes ces données, que des sept Rhinolophes indiqués
par Mr. Horsfield sous les noms de affinis, minor, no-
bilis, larvatus, vulgaris, deformis et insignis, l'es quatres premières
et l ’irtsignis peuvent seulement être admises et la dernière
laivalus avec quelque doute; vulgaris et deformis sont
l’une et l’autre basées sur des sujets en peau désechée et peu soignée
de son insignis, ou bien des individus femelles de cette espèce
, puisque nous savons que la femelle n’a pas de syphon ou
ouverture frontale visible à l’extérieur.
DE MAMMALOGIE. 9
Le Rhin. Deformis a été établi par Mr. Horsfield sur l’examen d’un
sujet unique et le nom pour un tel sujet ne pouvait être mieux choisi
car c’est un deformis complet; l’individu mal dépouillé, en peau
racornie, manque à-peu-près de tous les os des membres extérieurs;
les tibia et,les fémurs des membres postérieurs, la peau de la tête
mal rajustée sur le crâne en font un petit monstre (1).
Le pelage est le même que celui de l’insignis. On m’observera
peut-être la différence signalée dans les mesures comparatives de
l ’envergure, où nous trouvons douze pouces et demi pour vulgaris,
douze pouces pour deformis et treize pouces et demi pour
insignis ; mais indépendamment des différences très-marquées que
l’âge des sujets fournit à cet égard, peut-on s’en rapporter à des
dimensions prises sur des dépouilles séchées de la famille des Chéiroptères
de quelque genre ou de quelque espèce qu’ ils puissent être ?
J’ai souvent trouvé des différences bien plus fortes dans les individus
d’une même espèce, par la mesure prise sur des sujets conservés dans
bespr.it de vin, et sur des sujets montés, ou en peau. Nous éloignons
encore provisoirement de la liste des Rhinolophes bien étudiés, celui
donné par Mr. Geoffroy sous le nom de Rhinolophus Commer-
sonii, basé comme il l’est sur l’indication et la figure de la tête
fournie par Commerson ; l’espèce n’a pas été vue depuis et elle
n’existe, je crois, dans aucune des collections, qui me sont connues
: nous classons celte espèce à la suite du groupe où probablement
on pourra lui assigner une place, lorsqu’elle aura subi un
examen plus sévère. Aux trois espèces bien constatées fournies
par Mr. le Docteur Horfield, nous ajoutons trois autres espèces nouvelles
de Java; deux de celles-ci ont été découvertes par M. M.
Kuhl et van Hasselt, la troisième vient de m’être adressée • de
Java par M. M. Boié et Macklot; nous en publions une nouvelle
d’Afrique, deux d’Amboine et une du Japon, ce qui porte
le nombre des espèces bien connues des Rhinolophes à 17, plus
(1) Est-il dans l’ intérêt de la science d’établir une diagnose spécifique et de former une
espèce sur un échantillon tellement dégradé ?
T om. I L a