
en dehors du pelage touffu de la tête. Le crâne est large, bombé,
très étranglé entre les arcades zygomatiques qui sont beaucoup plus
fortes et plus écartées que dans la Roussette laineuse, et les arcades
surcilaires plus complètes; le museau est plus court et plus large;
les dents au même nombre et pareillement arrangées ne diffèrent pas
de celles du congénère cité.
L e pelage est plus long que dans la Roussette laineuse, de deux
sortes, cotonneux très touffu, et à poils soyeux très-longs; tons les
membres, les pieds et la partie interne des membranes sont abondamment
garnis de poils.
Tout le pelage cotonneux est, en dessus comme en dessous, d’un
noir bistre; la seule région pubienne et les poils des doigts sont mar.
ron foncé; tous les poils soyeux ont leur pointe grisâtre, ce qui
fait que la robe entière de cette roussette paraît d'un noir légèrement
grisâtre ; la tête est totalement noire ; toutes les membranes sont
noires.
Longueur totale 8 pouces 3 lignes, envergure 2 pieds j pouces;
antibrachium 4 pouces 6 lignes.
Les détails donnés sur cette roussette par Mr. Tradescant L a y ,
sont rélatifs aux moeurs de cet animal observé par lui dans l ’île
Bonin, pendant la durée de la station de la frégate the Blossom,
commandée par le commodore Byron. Cette roussette, dit-il, recherche
principalement les fruits des Sapotiliens et des Pandanus dont
elle suce le suc en rejeltant les parties fibreuses. Ce que l’auteur a-
joute relativement à la faculté propre à la pupille de se contracter
pour obvierà la trop grande abondance des rayons surlenerf optique,
il convient d’observer, que cette propriété est commune à toutes
les roussettes. La dénomination spécifique que Fauteur veut tirer de
cette sorte d’ophtalmie, en désignant l’animal sous le nom depsela-
phon (faisant allusion à ses moyens de tact supérieurs à ceux de
la vue), nous paraît peu appropriée; toutefois nous conservons ce
premier nom donné à la découverte de Mr, Lay.
Synonymie. Cette espèce est indiquée sous le nom de pteropus
pspelaphon Zool. journ. vol. 4 > Pag- 4^7« Deux sujets ont fait
partie d’une collection rassemblée par Mr. Kittliz, naturaliste plein
de zèle, de courage et de connaissances, qui a fait un voyage de
découvertes et de circumnavigation sur un bâtiment russe, et qui
paraît désigner cette espèce sous le nom de Pteropus ursinus.
Patrie. Mr. Kittliz a capturé deux individus parfaitement adultes
de cette espèce dans les îles Bonin, situées à l’orient de l’Empire
du Japon. Mr.deSiebold n’a pas vu cette espèce au Japon; peut-
être qu’elle y existe aussi dans les parties orientales des îles qui forment
cet empire. Mr. de Siebold a rapporté encore deux sujets de
notre Roussette laineuse qu i, joint à celui que nous possédions
déjà, nous ont servi de moyen pour constater la différence spécifique
des deux espèces de roussettes, qui vivent dans des climats où on
n’aurait jamais soupçonné leur existence; aussi convient-il de faire
ici la remarque que, si la nature a placé des roussettes à une
telle distance des régions équatoriales, berceau du plus grand
nombre des espèces de ce genre, c’est qu’elle à suivi à l’égard des
roussettes de ces régions septentrionales la même règle qu’envers les
tigres de la Corée et de tout le nord de l’Asie, dont la fourure est
beaucoup plus touffue et plus longue que celle de leurs congénères
ou des individus de la même espèce, qui vivent sous la zone équatoriale
: les F e lis tigris et irbis servent à constater celte remarque,
dont nous aurons occasion de traiter plus en détail dans la nouvelle
monographie sur le genre chat (Felis).
L e sujet unique qui a servi à la présente description nous a été
communiqué par les soins obligeans de Mr. Cretschmar , directeur
du musée de Francfort; un autre, rapporté également par Mr. Kittlitz
a été déposé dans le musée dé Petersbourg, et le troisième nous est
parvenu récemment; les teintes du pelage varient plus ou moins
dans ces trois sujets qui nous sont connus.
Nous n’avons point de remarques à faire ni aucune addition à
fournir à l’article de la roussette laineuse (P. dasymallus) du Ja-
Tom. h. ÎO