
Nous ne possédons point de renseignemens sur le genre de vie de
cette espèce nouvelle, décrite sur l'examen d’un individu conservé dans
l ’esprit de vin; la forme du crâne, muni de fortes crêtes coronale
et occipitale, celle des dents et des autres membres du corps, joint
âu développement des parties génitales servent à prouver l’état
adulte, même l’extrême vieillesse de cet individu, qui a été capturé
dans le district de Menado dans l’île Célèbes, et qui fait partie des
collections du musée des Pays-Bas.
ROUSSETTE DUSSUMIER. — PTEROPUS DUSSUHIERI.
Cette roussette que j’aurais pu examiner en nature, et dont j’ai
négligé de prendre la description lors de la publication du premier
mémoire, est caractérisée par Mr. Isidore Geoffroy de la manière
suivante, f 1)
Cette espèce, assez rapprochée par ses formes de la Roussette
Keraudren est néanmoins très facile à distinguer de celle-ci par
son système de coloration (2). Le face et la gorge sont brunes, le
ventre et le dos couverts de poils bruns mélangés de quelques poils
blancs, ceux du dos diffèrent de ceux du ventre en ce qu’ils sont
très-couchés comme cela a lieu chez presque toutes les roussettes.
La partie supérieure de la poitrine est d’un brun roussâtre, et les
côtés du cou et tout l’espace*compris à la face postérieure du corps,
depuis les oreilles jusqu’à l'insertion des ailes, sont d’un fauve tirant
légèrement sur le roussâtre. Longueur totale 7 pouces; envergure
2 pieds 3 pouces.
La couleur brune de la gorge et de la partie antérieure de son
cou permet de distinguer celte espèce de la Roussette Keraudren,
( 1) Voyez Bélangerj voyag. aux'Indes Orient, pag. 98.
(2 ) Je fais la remarque, que la coloration un peu différente de la robe ne prouve rien en
fait de distinction spécifique, puisque nous savons que les sexes offrent de légères différence
s, et que les' variélés individuelles sont extrêmement nombreuses dans ce genre. Si nous
avions pris rigoureusement égard aux différences de la couleur du pelage chez les roussettes,
connues, elles auraient pu fournir uoe quantité d’ espèces purement nominales.
qui a ces parties d’un jaune pâle; des différences non moins
tranchées la séparent des autres roussettes.
Patrie. Mr. Geoffroy a constaté l’existence de celte espèce par
l’ex am en de deux individus entièrement semblables, dont l’un présumé
venant d’Amboine ( 1 ) , et l’autre rapporté du continent de l’Inde
par Mr. Dussumier. Ces deux sujets font partie du Musée de Paris.
ROUSSETTE PAIE OU FEUILLE MORTE. — PTEROPUS PALLIDUS.
Mr. Isidore Geoffroy, dans sa monographie des roussettes, voyez 1
nouv. dict. class. d’hist. natur., en faisant mention de cette espèce ,
dit : cette espèce que nous ne connaissons également que par la
description de Mr. Temminck, phrase, qui me fait présumer que
l ’auteur cité n’ a pas vu l’individu que j’ai adressé depuis plusieurs
années au musée de Paris, où je l’ai vu depuis, à la vérité, sans
indication de patrie.
Cette roussette, celle à fa c e noire, et la roussette grise sont les
trois espèces les plus remarquables du genre pour le peu d’étendue
que •présente la partie adhérante de l’enveloppe cutanée; la membrane
du dos n’étant attachée aux muscles de cette partie que sur
un espace de trois ou quatre lignes;' ce caractère peut servir à rapprocher
ces espèces du Céphalote de Pérou, dont 1 enveloppe cutanée
n’adhère à l’épine dorsale que par un rudiment de membrane.
Notre Roussette pâle est indiquée dans le premier mémoire, vol. 1 ,
p. io 5, comme originaire de Banda; on peut ajouter , quelle se
trouve aussi à Sumatra et a Malacca.
L a description , fournie vol. i p. 187 de la ROUSSETTE KERAUDREN
ne nous offre point de remarque additionelle ; deux individus ont été
envoyés de St. Pelersbourg au musée des Pays-Bas, lun capturé à
l’île de Guaham par Mr. Kittlitz, l’autre pris par le même natura-
( 1) Cette indication de pays est fautive, car les roussettes d’Amboine nous sont connues et
il ne s’en trouve point dans cette île qu’on puisse comparer avec celle de la présente des-
cription.