
 
        
         
		L a  femelle  adulte  diffère  beaucoup  du mâle  dans  le  même  état.  
 Elle  manque  totalement  d’appareil  onctueux;  le  sommet  de  la  tête  
 et  la  nuque  sont  d’un  jaune-paille  terne  et  cette  couleur,  un  peu  
 teintée  de  brun  couvre  toutes  les  parties  du  cou,  les  joues  et  la  
 gorgé;  la  région  mammaire porte  un  grand  circuit  dénudé;  toutes  
 les  parties  inférieures  du  corps,  depuis  la  poitrine  jusqu'à  l’anus,  
 sont  d’un  brun  jaunâtre  terne,  mélé  de  quelques  poils  soyeux  jaune  
 paille;  tout  le  dos  jusqu’au  coccyx  est  d’un  beau  jaune  paille  lustré; 
   la  région  du  coccyx  est  d’un  jaune  roussâtre mat.  Tout  le  système  
 cutané  est  couleur  de  feuille  morte.  J’ignore  si  les femelles  
 sont  constamment  plus  grandes  que  les  mâles.  La  plus  forte  a  4  
 pouces  d’envergure  de  plus  que  le  plus  grand  des  mâles. 
 Longueur  totale  de  l’adulte  du bout  du museau  au  rudiment  de  la  
 membrane  du  coccyx  9  pouces  6  lignes  ;  envergure  a  pieds 7  à  10  
 pouces;  oreilles  1  pouce;  antibracbium  4  pouces  8  ou  9  lignes* 
 Cette  espèce  est  inédite ;  nous  en  devons  la  connaissance  à  M.  
 M.  Macklot  et  Millier  qui  en  ont  capturé  plusieurs  individus  pendant  
 leur  voyage  de  découvertes  aux  Moluques  et  à  la  Nouvelle  
 Guinée;  des  sujets  montés,  en  esprit  de  vin  et  le  squelette  font  
 partie  du  musée  des  Pays-Bas.  Nous  dédions  cette  nouvelle  espèce  
 à  la  mémoire  de  notre  défunt  ami  Macklot. 
 Patrie.  Nos  voyageurs  ont  trouvé  cette  espèce  nouvelle  à  T imor, 
   où  elle  vit  comme  les  autres  roussettes  si  nombreuses  dans  
 le  grand  Archipel  malaisien. 
 ROUSSETTE A  PIEDS  VELUS,  OU URSINE..— PTEROPUSPSE1 4PHON(l). 
 Planche  3 i. 
 Cette  espèce  nouvelle  nous  offre  quelques  traits  de  ressemblance  
 avec  la  Roussette  laineuse,  figurée  et  décrite vol.  1,  pag.  180,  pl.  1 o ,  
 tant  par  les  détails  de  son  organisation  extérieure  que  par  la  nature  
 et  la  longueur  du  pelage  abondant  et  touffu ;  leur  ressemblance  est 
 (T)  Mr,  KittUitz  voyageur  et  naturaliste  Allemand  désigne  l'espèce  sous  le  nom  d'ursinus. 
 telle,  qu’au  premier  abord  on  serait  induit  à  les  considérer  comme  
 individus  de  la  même  espèce:  un  examen  plus  sévère  prouve,  sans  
 répliqué,  l’évidence  de  leur  différence  spécifique. 
 Les  disparités  les. plus  caractéristiques  existent  dans  la  forme  du  
 crâne,  dans  les  doigts  couverts  de  poils,  et  la  longueur  comme  la  
 couleur  du  pelage.  Les  dimensions  sont  plus  fortes  dans  cette  nouvelle  
 espèce,  mais  ce  moyen  de  distinction  est  sujet  a  tant  de  variation  
 selon  l’âge  des  individus,  qu’il  serait  imprudent  de  s’y  fier  
 relativement aux  animaux de l’ordre des chéiroptères.  Les  dimensions,  
 surtout  celle  de  l’envergure,  varient  singulièrement  chez  les  individus  
 d’une  même  espèce,  elles  donnent  même  matière  au  doute  et  
 à  l’erreur  dans  la  comparaison  des  descriptions,  surtout  lorsqu’il  
 n’est  pas  dit  si  le mesurage  a  été  établi  sur  des  sujets  en  peau,  ou  
 conservés  à  l’esprit  de  vin  , ou  bien  sur  le  vivanttpl’expérience  m’a  
 démontré  que  les  indications  des  dimensions  sous  ces  trois  états  
 différens  fournissent  des  résultats  très  disparats  et  influent  d’une  
 manière  à  s’y  méprendre  complètement  dans  la  reconnaissance  
 des  espèces.  J’ai  indiqué  un  moyen  plus  sur  pour  la  comparaison  
 de  grandeur  dans  la  dimension  prise  de  l’antibrachium,  dont  j’ai  
 le  premier  fait  usage  dans  toutes  mes  descriptions  <les  chéiroptères. 
 L a   roussette  à  pieds  velus  est  un  peu  plus  grande  que  la  
 roussette  laineuse,  comme  celle-ci  elle  à  les  oreilles  très  courtes,  
 pointues  et  paraissant  à  peine ; hors  de  l’epaisse:  fourrure  dont  
 tout  le  corps,  les  membranes,  et  jusqu’aux  pieds  sont  couverts;  
 ce  dernier  caractère  est  très-marquant,  puisqu’il  sert  de  moyen  non  
 seulement  pour  distinguer,  du  premier  coup  d’oeil,  les  deux  espèces  
 citées,  mais  aussi  en  ce  qu’il  caractérise  spécialement  celle  du  
 présent  article,  aucune  autre  roussette  n’ayant  des  poils  sur  les  métatarses  
 ni  sur  les  doigts.  La  membrane  interfémorale  entoure  par  
 un  rudiment,  à  la  vérité  très  court,  toute  la  région  du  coccyx:  elle  
 est  totalement  cachée  par  les  longs  poils  et  seulement  visible  au  calcanéum  
 ;  la  pointe  conique  des  très petites  oreilles  est  à  peine  visible