partie ou bien à peu-près sur la totalité du dos, vu que ce manque
de poils, sur cette partie, est produit par la manière de vivre de
cet animal, comme il sera dit plus en détail ci-après. Pour preuve
que le manque d’ongle au pouce des extrémités postérieures, dont
il a été fait mention page 1 24 du premier mémoire, et sur lequel on a
voulu baser la marque différencielle du sexe, mais que d’autres ontjait
valoir comme caractère spécifique, ne doit-être considéré que comme
anomalie accidentelle, nous sommes maintenant dans le cas d’en
offrir un exemple, très remarquable, dans un vieux mâle du musée;
ce bel et grand individu, rapporté récemment de Bornéo par Mr.
Millier , a le poucede l’un des pieds pourvu d’un ongle parfaitement
développé, tandis qu’à l’autre pied il n’existe pas le plus léger vestige
d’ongle au pouce.
Les mesures prises sur le plus grand et probablement le plus
vieux des individus du musée sont, longueur totale à partir du
sommet de la tête au bout des doigts des extrémités postérieures,
4 pieds 7 pouces 6 lignes. La hauteur, étant debout et dans la
pose naturelle à terre, comme notre planche69 en fournit un idée,
est de 4 pieds 1 pouce. Le pourtour du ventre porte 3 pieds 1
pouce. Les extrémités antérieures étendues horizontalement, ont du
bout des doigts et d’une main à l'autre, 7 pieds 4 pouces 10 lignes.
La largeur de la face depuis le front jusqu’au bord de la lèvre
supérieure est de 8 pouces 2 lignes, et la largeur entre la plus
grande extension des protubérances des joues, offre g ponces 7
lignes.
La plus grande de nos femelles, en pose naturelle à terre, est
de 3 pieds 4 pouces 4 lignes. Ses bras étendus offrent pour longueur
6 pieds.
Passons maintenant à la partie moins stérile et bien plus intéressante
de l’histoire naturelle, à celle qui nous fait connaître les
habitudes et les moeurs d’un être qui fixe depuis longtemps l’attention
des savans, vu la place élevée qu’occupe l’orang-outan dans
l’échelle de l’animalité. Les détails, si longtems désirés, que nous
sommes à même d’offrir, sont les fruits des recherches de Mr. Millier
dans l’île de Bornéo.
Quoique les malais des côtes désignent cét animal sous le nom
d’orang-outan ou houtan (homme des bois), les Daiaks Béjadjou
de la rivière Pouloubetak et de Soungej-kahaian dans la partie méridionale
de l’île le nomment Kahieo et les Daiaks de la rivière
Douson Keou. Indépendamment de ces noms, ils donnent encore
au vieux mâle celui de Salamping et à la femelle celui de Boukou.
Les malais de la côte occidentale de Sumatra donnent à l’orang le
nom de Mawé, tandis qu’à Indrapoura et à Bencoulen il est
connu sous celui à’ O rang-panda ou pendekh (homme nain).
Uorang-outan est le moins commun des quadrumanes dont
Bornéo et Sumatra sont peuplés; on peut dire que l’espèce n’est pas
nombreuse en individus, même dans les districts ou cet animal est
le plus répandu; dans ces deux Mes on le trouve seulement là où
s’étendent des grandes plaines basses, humides et couvertes de sombres
et vastes forêts, souvent submergées par les rivières qui les
parcourent et par là peu habitées par la race humaine; ils ne vivent
jamais dans les bois montagneux où lèur apparition n’est
qu’accidentelle, A Sumatra, où n’existent de ces vastes forêts
marécageuses que sur la côte orientale et septentrionale, l’orang
se trouve relégué dans les royaumes de Siak et d’Atjen ; des invi-
dus isolés semblent pénétrer, mais rarement, parles grandes vallées
de l’intérieur vers la côte occidentale, mais ces cas sont extraordinairement
rares. Il est bien plus répandu dans la grande île de
Bornéo* où on le trouve dans toute l’étendue basse et boisée faiblement
habitée par les races indigènes, mais on le chercherait
vainement en des lieux montagneux ou dans le voisinage des factoreries
et des rivières naviguables tels que le Douson; les lieux les plus
sauvages, couverts de leurs immenses forêts touffues, où les rayons
du soleil pénètrent à peine, leur servent de retraite; étant poursuivis,
ils échappent le plus souvent à la vue en se réfugiant à la cime
des arbres de la forêt dont ils parcourent le faîte; i| est rare quils