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 comparaison  sur  une  multitude  d’espèces  et  de  sujets  originaires  de  
 contrées  différentes;  auxilaires  dont  nous  sommes  à  même   de  pouvoir  
 nous  servir  avec  avantage,  vu  la  grande  quantité  d’objets  que  
 nos  voyageurs  ont  rassemblé  de  toute  part. 
 N ou s  occupant  ici  d’une  révision  complète  du  genrè  Vespertilion,  
 épurée  de  toutes  ces  espèces  rangées  en  d’autres  groupes  et  dont  il  
 faudra  distraire  encore les N jc tic é s  et les  Queues  en fourreau ,■ nous  
 donnerons  d’abord,  de la manière la p lus c on c ise ,l’analyse des travaux  
 des  autres  naturalistes,  où  se  trouveront  intercalées  toutes  les  ob servations  
 sur le   système  dentaire et  quelques  aperçus généraux relatifs  
 aux  genres  des  N jc tic é s   et  des  Vespertilions. 
 L in n é   qui  posa  le  premier  les  bases  d ’une  classification  méthodique  
 et  qui  porta  l’ordre  et  la  précision  de  nomenclature  dans  ces  
 masses  d’animaux  irrégulièrement  répartis  avant  l’époque  où  il  conçut  
 l’idée  de  son  vaste  système  de  la. n a tu r e,  n’eut  sous  les  yeux  
 qu’un  très  petit  nombre  de  chéiroptères,  qu’alors,  faute  de moyens  
 comparatoires,  ou  p eu t-ê tr e ,  par  le   principe  m êm e   de  sa  manière  
 d’envisager  la  n a tu r e ,  il  distribua  par  grandes  masse s,  négligeant  
 bien  souvent  les  caractères  moins  apparens  à  l’extérieur,  au  moyen  
 desquels  les  êtres  sont  susceptibles  de  division  en  sous-ordres;  sûr  
 e st-il,  qu’il  forma  de  son  genre  Vespertilio  une  réunion  de  tous  ces  
 mam mifères,  capables,  par  le  moyen  de  leurs  pieds  antérieurs  pourvus  
 de  membranes  min ces  et  légères,  de: se  mouvoir  dans  le   fluide  
 de  l’air.  Dé jà   mieux  a v isé,  Brisson  introduisit  le  genre  Pteropus.  
 Erxleben  utilisant  les  travaux  de  D au b en ton , aurait  pu  imprimer  à  
 la  science  une  marche  plus  en  harmonie  aVec  la  n a tu r e ,  mais  il  
 négligea  ces  précieux  matériaux  qui  dès-lors  devinrent  l’héritage  des  
 naturalistes  modernes;  ceux-ci  guidés  par  les  recherches  de  D au -  
 benton  et  de  P a lla s ,  marchant  eu x -m êm es  sur une  voie  plus  lum ineuse, 
   éclairés  du  flambeau  de l’anatomie  comparée, et puissamment  
 secondés  par  ce  goût  prononcé  vers  les  recherches  et  les  découvertes  
 en  histoire  naturelle,  se  trouvèrent  environnés;  comme  par  en ch an - 
 ten ten t,  d’une  nature jusqu’alors  voilée  et  inconnue  à  leurs  prédécesseurs. 
   Geoffroy  p è r e ,  Illiger  e t  Cuvier  abandonnant  le  système  
 vicieux  des  classifications  m é th od iq u es,  basées  presque  exclusivement  
 sur  les  appareils  d u   m o u v em e n t,  établirent  leur  système  
 de  classification  sur  l’organisation  dentaire;  ils  prouvèrent  par  ce  
 moyen  que  les  chéiroptères  sont  susceptibles,  aussi  bien  que  tous  
 les  autres  m am m ifè r es,  d’être  subdivisés  en  petits  groupes  ou  g e n res  
 naturels.  Toute  confusion  fut  dès-lors  é lo ig n é e ,  et  l’on  peut  
 maintenant  se  livrer  avec  plus  de  soin  et  d’ensemble  à  la  recherch 
 e   de  ces  animaux  si  longtems  négligés-  et  qui  c om p ten t,  à  eux  
 seu ls,  autant  et  peut-être  plus  d’espèces  q u ’il  y   a  de  Mammifères  
 connus  sur  toute  la  surface  du  globe. 
 C’est  en  utilisant  les  travaux  de  tels  maîtres,  en  marchant  sur  
 leurs  traces  et  en  faisant  usage  des  matériaux  nombreux  rassemblés  
 dans  nos  voyages  que  nous  sommes  parvenus,  à  l’aide  d’observations  
 souvent  renouvelées  sur  des  masses  d’in d iv id u s,  a  connaître  
 d’une  manière  plus  précise  toutes  ces  modifications  ,  ces  anomalies  
 nombreuses  sous  lesquelles  se  présente  le   système  dentaire  de  ces  
 animaux.  L e s   mémoires  pu bliés,  ceu x   élaborés  depuis  quelque  
 tems  et  dont  les  publications  vont  se  su c céd e r ,  serviront  à  prouver  
 q u e ,  quoique  les  chauve-souris  ou  chéiroptères  soient  succeptibles  
 d ’entrer  dans  la  règle  commu ne   des  classifications  adoptées  pour  tous  
 les  mammifères,  il  est  de  fait,  qu’à  leur  égard  la  nature  paraît  
 s’être  écartée  de ses lois ordinaires et les  plus  générales, par  l’anomalie  
 qui  caractérise  non-seulement  le  nombre  e t  la  forme  des  d en ts,  
 mais  qui  s’étend-aussi  aux  deux  m â choires,  particulièrement  aux  
 osselets  de  la  mâchoire  supérieure,  désignés  sous  le   nom  d ’intermaxillaire. 
   Par  les moyens  que  m'ont  fourni  les  recherches  sur  la  
 dentition  ,  j’ai  déjà  prou v é ,  qu’on  avait  séparé  et  classé  en  deux  
 genres  distincts  le   jeune  et  l’adulte  (1 )  d’un  groupe  dont  les  espèces  
 nombreuses  sont  répandues  dans  les  deux  mondes;  qu’on  avait 
 ( I)   Les  nyctinomes  des  auteurs  qui  sont  des  jeunes  molosses,'  voy.  vol.  1 ,   monog.  du  genre  
 molosse  et  les  deux  supplémens  ,  au  premier  volume  et  à  celui-ci.