
robe offre (les nuances plus ou moins variées à peu-prés comme
l’ont toutes les espèces connues de ce genre; ces légères différences
dans les teintes du pelage sont dues en partie à l’âge des sujéls;
souvent elles sont purement individuelles et quelquefois dépendantes
de causes locales, vu que l’espèce est répandue dans toutes les îles
de la Sonde j où elle est très cctmmunet Ces variétés dans lès teintes
générales de la robe ont fourni matière à quelques naturalistes pour
multiplier le nombre des espèces, dont nous trouvons les indications
dans les catalogues méthodiques les plus récens. La comparaison
de plus de trente dépouilles et de trois sujets vivans dont l'origine
v, été soigneusement constatée, me sert de preuve que Cette espèce
offre des légères variétés individuelles, locales, ou bien en rapport
avec l’âge des sujets; de manière, qu’il est difficile de trouver dans un
grand nombre de dépouilles réunies, deux ou trois individus d’une ressemblance
parfaite par les teintes du fond du pelage de leur robe,
comme par la distribution des raies et des taches; l’étendue plus
ou moins grande du voile blanc ou grisâtre du front ; l’absence ou
l’existence de blanc au bout de la queue, et l’étendue plus ou
moins grande de cette partie blanche.
L e pelage est généralement bien fourni, mais plus court, plus
grossier et plus rude que celui du Pougouné; les poils soyeux
sont moins longs et pas aussi abondans, ce qui fait que la robe
est moins fournie et que les formes paraissent plus sveltes que dans
1 e Pougouné. Tous les sujets, en très grand nombre, quë j’ai examiné
ont une espèce de bandeau ou voile blanc, blanchâtre ou
gris, plus ou moins large, couvrant le front, souvent aussi le sin-
ciput et s’étendant sur ces parties jusqu’à la base des oreilles; ce
bandeau, plus ou moins en forme de croissant, a sans-doute servi
d’indice à la dénomination spécifique de boelan (demi lune ou
croissant), que porte la Musange en langue sondaique ( i l . En
effet, ce voile ou bandeau est plus ou moins large et distinct, probablement
selon l’âge des individus, car il est peu apparent sur
(1) Note communiquée par Mr. Muller.
car
les sujets jeunes et semi-adultes, chez lesquels les pointes blanches
des poils du front sont courtes, Ce qui fait paraître davantage le
brun sombre de leurs racines; tandis que les sujets de forte taille
parfaitement adultes, ont ce bandeau blanc fortement marqué et
très large, embrassant souvent tout le sommet de la tète, et se
trouvant limité au dessus des yeux par le masqup noir de la face,
sur lequel est dessiné une tache blanche placée au dessous de l’or-
bile et une petite de chaque côté du nez; cetlp dernière manque
chez quelques sujets. Le reste du pelage varie! selon les indications
qui suivent:
A. Tout le pelage du corps , du cou, du ventre et de la base de
la queue d’un cendré jaunâtre, à bout des poils noir; sur le dos
se trouvent trois ou quatre raies longitudinales; interrompues ou
faiblement indiquées-par des poils, dont lé bout noir est plus grand
que de celui des autres poils du corps (i); la base de la queue an-
nelée ou marbrée de noir et le reste d’un brun chocolat ; la face
noire, avec un croissant blanc au dessous des yeux et une tache à
l’origine de la moustache; tout le front, le sinciput et la base des
oreilles d’un blanc terne ; le devant du cou blanchâtre à base du
pelage gris ; le ventre gris terne et les quatre extrémités ainsi que
les oreilles noires. Longueur '3 pieds 6 pouces dont la queue, prend
environ 20 pouces. Sujet très vieux de la côte occidentale de Java.
Un autre individu plus sombre de pelage, très vieux, ; dont la
patrie est douteuse, a été envoyé par les soins de Mr. Diard ; il ressemble
exactement à celui de java; l’ un et l’autre portent les ea-
(1) Les bouts ou. cette extrémité noire du pelage plus ou moins étendue ou bien restreinte
à la fine pointe, produit une apparence très différente et singulièrement variée sur la coloration
de la robe; elle est une des causes principales des variétés individuelles qu’on remarque
dans la distribution des taches et des raies et influe plus ou moins sur les teintes
dominantes du pelage : ,l’ âge des individus et l’époque de l’année dans laquelle ils ont été
tués doivent influer sur cette coloration ; il est probable que la différence du climat et la
température locale y ont aussi leur part. Or donc, il est très probable que le nombre
des espèces qu’ on énumère aujourd’hui'dans ,nos catalogues méthodiques diminuerait au moins
du tiers, s’ il plaisait aux naturalistes d’établir leurs recherches sur un plus grand nombre
d’ individus , sur des moyens de comparaison plus généraux et sur . des.,données plus positives
et exact.es de l’ habitat et de l’âge des sujets qu’ils .décrivent, comme aussi de 1*époque
de l’année dans laquelle ils ont été obse- vés ou tués.