
 
        
         
		3«.  J 'a i  déjà fait la remarque que,  chez quelques  espèces,  particulièrement  
 celles de la  division des insectivores,  il  existe une ressemblance  
 parfaite  de  coloration  du  pelage  dans  les  deux  sexes,;  lorsqu’il  y  a  
 différence,  c’est  toujours  une  couleur  rousse  plus  ou  moins  puréqui  
 distingue  la  livrée  de  la femelle, tandis que le mâle  est  coloré  de brun  
 ou  de gris,  Mais lorsque  les mâles  et  quelquefois  les  deux  sexes  sont  
 pourvus de pinceau  onctueux aux  côtés  du  cou,  et généralement  chez  
 tous  les  frugivores,  c’est  le  mâle  qui  est  peint  de  roux,  et  lorsqu’il  
 y  a  différence  de  coloration,  la  femelle  porte  une  livrée  plus  terne  
 ou  plus  obscure.  Mes  observations  sur  le  système  de  coloration  du  
 pelage  des  chéiroptères  me  porte  à  conjecturer,  qu’à  l’instar  des  
 oiseaux  ils  pourraient  bien  être  sujet  à  la  double mue  et  se  trouver-  
 ainsi  revêtu  en  été  d’une  livrée  différente  de  celle  d’hiver.  J’ai  cru  
 rémarquer  des  traces  de  ces  changemens  de  coloration sur  quelques  
 individus. 
 Les  renseignemens  nouveaux  réunis  dans  cet  article  seront  sans  
 doute  accueillis  avec  intérêt  par  les  naturalistes.  Nous  renvoyons  
 pour de  plus  amples  détails  rélatifs à  l’inconographie  anatomique  des  
 roussettes,  à  la  planche  10  de  l’atlas  du  voyage  de  l’Astrolable  et  
 au mémoire  qui  accompagne  cette  planche. 
 Le  but  principal  de  cette  monographie  et  des  deux  autres  qui  
 servent  de  complètement  est,  de  faire  connaître  d’une  manière  
 précise  l’histoire  de  tous les  chéiroptères frugivores,  particulièrement  
 des  deux  genres  très  remarquables  de  cette  famille,  la  Harpie  et  
 le  Ce'phalote :  nous  publions  quelques  observations  nouvelles  sur  la  
 singulière  conformation  dentaire  de ces animaux , que  nous  avons  été  
 à même d’étudier  sur  des sujets  conservés  à l’esprit  de vin ;  ils ont été  
 obtenu  par  les  soins  des  membres  de  l’expédition  scientifique,  
 stationnés dans  nos  colonies  tropicales  de  l’Inde. 
 la  nécessité  où  ils  sont  d’enfoncer  leur  museau  dans  la pulpe fibreuse des  fruits,  il  se  fait  que  
 les  muscles  de  la  face  s’alongent,  donnent  une  plus  grande  extension  aux  téguraens  qui  les  
 recouvrent  et  influent  sur  le  développement  des  mâchoires. 
 REVISION  DE  LA  MONOGRAPHIE  DU  GENRE  ROUSSETTE. 
 L e  travail  sur  les  chauve-souris  frugivores  que Mr. Isidore Geoffroy  
 a  publié  dans  le  i 4rae  vol. du  Dict.  Class.  d’Hist.  Natur.  me  fournit  
 l’occasion de  relever l’erreur  commise  de ma  part  dans  l’article  de  la  
 roussette  édule;  voyez  Mon.de  mammal.  vol.  i  pag.  172,  Trompé  
 par  des  étiquettes  inexactes  placées  sur  deux  roussettes  de  Java  
 absolument  semblables,  j’ai  réuni  dans  un  même  article  deux  espèces  
 distinctes  de fait  et  de  nom,  la  grande  roussette  de  l’Archipel  
 et celle  du  continent  de  l’Inde,  trop  vaguement  décrites  pour  pouvoir  
 distinguer l’une  de  l’autre ;  et  celle  roussette  de  l’Inde  ou  d’Ed-  
 wards  se  trouve  en  double  emploi  de  nom,  sous  l ’indication  de  
 roussette  intermédiaire.  Ayant  de  plus  à distraire les Pacliysomes et  
 le Macroglosse  des Roussettes,  je  saisis  cette  occasion  pour  faire  la  
 révision  de  toute  la  monographie,  afin  de  pouvoir  intercaler  à  leur  
 place  respective  les  huit  espèces  inédites  de  roussettes  que  le  musée  
 des  Pays-Bas  vient  de  recevoir  en  plusieurs  exemplaires  par  les  
 soins  de  ses  voyageurs;  plus,  les  quatre  autres  signalées  dans  les  
 ouvrages  publiés  depuis  que  notre  premier  mémoire  a  paru,  ce  qui  
 me met  à  même  de  fournir  des  additions  aux  espèces  déjà  décrites.  
 Les  additions  importantes  sur  la  manière  de  vivre  et  sur  les  habitudes  
 des  chéiroptères  frugivores  se  trouvent  indiquées  dans  l’article  
 précédent,  où  il  est  aussi  fait  mention  de  la  nouvelle  classification  
 introduite  par  mon  savant  ami  Isidore Geoffroy. 
 Divisant  toujours  les roussettes proprement dites en  deux sections,  
 nous  classons  les espèces  par  ordre  de  grandeur  dans  chacune  de  ces  
 divisions.  Les  figures  des  têtes  de  roussettes  publiées  dans  ce  travail  
 sont  des  portraits  dessinés  sur  le  vivant  ( 1 ),  celles  du  crâne  appartiennent  
 aux espèces  qui  n’ont  pas été données dans la monographie  
 du pj-emier  volume. 
 ( 1)  Ceux  qui  voudront  comparer  des  peaux  préparées  ou  des  sujets  à  l’esprit  de  vin,  aux  
 portraits  donnés  ic i,  voudront  bien  observer  que  la  déssication  et  la  contraction  qu’éprouvent  
 les  individus  conservés  selon  ces  deux  méthodes,  les  font  paraître  sous  des  formes  plus  
 rabougries. 
 •£om.  I I .